La France gèle en toute discrétion les comptes bancaires de trois opposants africains

Une simple publication au Journal officiel de la République française ou l’on découvre que les comptes bancaires de 3 opposants africains résidants en France ont été gelés pour une durée de 6 mois par arrêté du ministre de l’économie et du ministre de l’intérieur de la France.

Régulièrement, l’article L562-1 du code monétaire et financier est invoqué :  prévoit "le gel de tout ou partie des fonds, instruments financiers et ressources économiques .... qui appartiennent à des personnes physiques ou morales qui commettent, ou tentent de commettre, des actes de terrorisme".

Renseignements pris les 3 opposants ne sont pas reliés à un groupe figurant sur les listes des organisations terroristes établies par l’Union européenne ou le Conseil de sécurité des Nations-unies.

Mahamat Nouri et Mahamat Mahadi Ali tous deux du Tchad et le général Ferdinand Mbaou, du Congo-Brazzaville, sont des irréductibles opposants.

Agé de 69 ans, condamné par contumace Mahamat Nouri, ancien ministre du président Hissène Habré et d’Idriss Déby-Itno, réside sur le sol français depuis 5 années mais n’a pas pu obtenir l’asile politique. En 2006 /2007 il était à la tête d’un groupe armé puis de l’Union des forces pour la démocratie et le dévloppement - UFDD-

Agé de 47 ans Mahamat Mahadi Ali, réside à Reims, a obtenu il y a 25 ans un statut de réfugié et est en bisbille avec son compatriote car n’ayant pas les mêmes vues de la géostratégie et commande le front pour l’alternance et la concorde au Tchad -FACT- composé entre 800 et 950 hommes et positionnés dans différents campements au sud de la Libye. Mahamat Mahadi Ali entretien des relations étroites avec des brigades de Misrata, opposées aux troupes du général Khalifa Haftar.

Agé de 60 ans le général Ferdinand Mbaou, habite un modeste pavillon de la région Ile-de-France, a été le chef de la garde présidentielle du président Pascal Lissouba, renversé par Denis Sassou-Nguesso en 1997.

C’est un farouche et irréductible opposant au président Denis Sassou-Nguesso. Le général Mbaou a toujours tenu le même discours "Ma position est claire. Il n’y a pas de solution politique au Congo. Sassou-Nguesso est arrivé au pouvoir par les armes, il repartira par les armes, martèle-t-il" ajoutant " A Oyo, ils seront fait comme des rats !"

Le ministre de l’intérieur et le ministre de l’économie de la République française écrivent "Considérant que Ferdinand Mbaou est un fervent opposant du président Denis Sassou-Nguesso ….. que depuis 2015, Ferdinand Mbaou est toujours animé d’ambitions putschistes, recherche activement les soutiens financiers, matériels et humains nécessaires pour prendre le pouvoir ….. Ferdinand Mbaou doit être regardé comme incitant, facilitant et participant à la commission d’acte de terrorisme".

En novembre 2015, le général Ferdinand Mbaou avait fait la Une de l’actualité suite à une balle perdue. Mbaou accusa aussitôt le pouvoir de Brazzaville. Peut-être s’agissait-il un règlèment de compte entre congolais. Son nom a aussi été cité dans des circuits de trafic de drogue et associé à une société de gardiennage. Selon des sources institutionnelles, il s'avère que la balle tirée sur le général Mbaou proviendrait d'un même calibre d'arme que celle utilisée pour les attentats du stade de France et du Bataclan en novembre 2015.

En parcourant la liste de 10 noms de la direction générale du Trésor, ils sont les seuls à n’avoir aucune connexion avec les satellites jihadistes. A notre connaissance, ces 3 opposants n’ont pas fait l’objet de condamnations en France ou auprès de l’ONU pour des actes liés au terrorisme. Peut-être que Tracfin a observé des mouvements financiers importants et suspects....

Affaire à suivre…

Le 26 janvier 2017