Niger : Mahamadou Issoufou présente ses voeux 2019

Mahamadou Issoufou président de la République du Niger a déclaré ce lundi 31 décembre 2018 dans son message de voeux du Nouvel an 2019 que le Niger a enregistré un taux de croissance économique de 5,2%.

Le président Issoufou Mahamadou a souligné que "sur le plan économique, le Niger a enregistré un taux de croissance économique de 5,2%, un taux nettement supérieur à la moyenne de 3% pour l’ensemble des pays de la CEDEAO et à celui de 3,7% pour l’économie mondiale"ajoutant " cette performance de notre économie est due à une bonne production agricole, avec en toile de fond l’initiative 3N, et les gros investissements réalisés dans des projets structurants tels l’échangeur Diori Hamani et ses voies connexes, les routes Balleyara-Loga, Zinder-Magaria-frontière Nigéria et les réalisations faites dans le cadre de Zinder Saboua, l’acquisition de la télévision numérique TNT, entre autres".

Mahamadou Issoufou a promis qu’en 2019 cette croissance sera de 6,5%, et les grands travaux comme le redémarrage des travaux de construction du barrage de Kandadji, et de plusieurs routes se poursuivront.

Le Niger envisage sa croissance économique pour les 5 années à venir autour de 7% avec surtout comme secteurs structurants porteurs de cette croissance le pétrole, qui connaitra des investissements de l’ordre 4 milliards de dollars en 2019 et 2020, a déclaré le président Issoufou.

Le chef de l'Etat a souligné que "le Niger met tout en œuvre pour que cette croissance économique soit durable" en précisant  "que les actions de modernisation de notre économie qui nécessite un cadre macro-économique sain, propice au progrès économique et social se poursuivent avec à la clé de grandes reformes ambitieuses."

Mahamadou Issoufou souhaite pour l'année 2019  "que cette croissance soit inclusive à travers une redistribution de ses fruits par l’impôt, l’élimination de la pauvreté, une réduction des inégalités en investissant dans l’éducation, la formation et la santé." 

Issoufou 1                                                                                                                   Mahamadou Issoufou@pr/cap

Intégralité des voeux 2019 de Mahamadou Issoufou président de la République du Niger

  • Nigériennes,
  • Nigériens,
  • Mes chers concitoyens,  

 

Je suis heureux de vous présenter, pour la huitième fois, mes vœux de nouvel an. Un regard rétrospectif, sur ces huit années passées ensemble, me fait penser à ce que disait le poète :  "Si tu vas devant toi pour aller devant toi,  C’est bien, l’homme se meut, et c’est là son emploi, C’est en errant  ainsi, c’est en jetant la sonde qu’Euler trouve une loi, que Colomb trouve un monde…. Les hommes en travail sont grands des pas qu’ils font, leur destination, c’est d’aller, portant l’arche……, c’est d’être en marche, et cette marche, avec l’infini pour flambeau,…. C’est le progrès. Jamais l’homme ne se repose …. ".

Oui, jamais l’homme ne se repose et notre ambition c’est d’aller de l’avant, d’aller devant nous, en faisant ne serait-ce que des petits pas, de faire des progrès chaque jour, chaque semaine, chaque mois et chaque année. Une nation se construit dans la durée, à travers la solidarité des générations dont chacune  a sa mission. La  mission de notre génération est de mettre en œuvre, sans relâche, les priorités  du programme de renaissance. Notre mission, je n’ai de cesse de le rappeler, est de faire renaître le Niger sur le plan culturel, d’en assurer  la sécurité, d’en consolider et d’en stabiliser les institutions démocratiques, d’en équiper le territoire avec des infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques, de télécommunication, d’en moderniser les villes, d’en nourrir les populations, d’en assurer  l’éducation, la formation  et la santé des enfants, d’en assurer l’alimentation en eau. Notre mission est, en fin, de créer des emplois abondants  pour notre jeunesse. C’est à cette mission que nous nous sommes employés depuis 2011. En particulier, c’est  à cette mission que nous nous sommes employés en 2018. C’est à cette mission que nous nous emploierons en 2019.

  • Mes chers concitoyens,

 

Nous avons progressé en  2018 et nous progresserons, plaise à Dieu, en 2019. En effet sur le plan économique, notre pays a enregistré un taux de croissance économique de 5,2%, taux nettement au-dessus de la moyenne de 3% pour l’ensemble des pays de la CEDEAO et du taux de 3,7% pour l’économie mondiale. Cette croissance relativement forte est engendrée par une bonne production agricole, avec  la mise en œuvre de l’initiative 3N ainsi que par les investissements dans des projets structurants. Ayant évoqué le bilan de la campagne agricole à l’occasion du message à la nation du 18 décembre dernier, permettez-moi de ne pas y revenir.

S’agissant des projets structurants, permettez-moi de rappeler qu’au cours de l’année 2018, nous avons inauguré l’échangeur Diori Hamani et ses voies d’accès, la route Balléyara- Loga, la route  Zinder-Magaria- Frontière avec le Nigéria, la centrale solaire de Malbaza. Les travaux de modernisation de la ville de Zinder, dans le cadre du projet Zinder Saboua, ont permis de fêter le 60e anniversaire de la République dans la joie et l’allégresse. Les travaux de construction des routes Tchadoua-Mayahi, Ballayara-Filingué qui s’ajoute au tronçon Filingué-Sanam, Madaoua- Bouza-Keita-Tamaské, ceux de l’hôpital de référence de Maradi et de l’hôpital de l’amitié Nigero-Turque ainsi que ceux de la Télévision Numérique Terrestre -TNT- sont terminés, tandis que ceux  des routes Maradi-Madarounfa- frontière avec le Nigéria, Arlit-Assamaka-frontière avec l’Algérie, Agadez- embranchement Ingall, Illéla-Bagaroua, du  pont Djibo Bakary à Farié, du 3e pont Seyni Kountché à Niamey, de la modernisation de l’aéroport Diori Hamani, de la voie express aéroport de Niamey centre-ville, de l’hôtel présidentiel, du centre de conférence Mahatma Gandi sont en cours. L’année 2018  a vu par ailleurs le lancement des travaux de l’usine de traitement d’eau de Goudel, du programme millenium challenge qui comprend des aménagements  Hydro-agricoles, les routes Dosso-Béla et Margou-Gaya.

Pour 2019, il est prévu une croissance de 6,5%. L’année 2019 verra le plein redémarrage des travaux du barrage de Kandadji, la reprise des travaux de la route Diffa-N’Guigmi- Frontière Tchad,  le lancement des travaux des routes Tahoua-Tamaya-embranchement Ingall, Agadez-Arlit, Zinder-Tanout, Tahoua-Sanam, Loga-Doutchi-Fontière avec le Nigéria, Tamaské- Kalfou-Tahoua,  Doutchi- Konni, de la corniche Yantala, d’aménagement de la vallée de la culture, de l’hôtel du ministère des finances, des centrales solaires d’Agadez et de Gorou Banda et ceux de la modernisation de la ville de Tillabéry dans le cadre du projet Tillabéry  Tchandalo. Nous mettrons tout en œuvre pour lancer la route Banibangou- Balléyara programmée dans le cadre du Plan d’Investissement Prioritaire -PIP- du G5 Sahel

Le taux de croissance moyen pour les cinq prochaines  années est estimé à 7%. Parmi les secteurs structurants porteurs de cette croissance, il y a le secteur pétrolier  qui recevra 4 milliards de dollars d’investissement en 2019 et 2020.

  • Mes chers concitoyens, 

 

Comme nous venons de le voir, notre pays est partout en chantier. La mise en place des fondations de son émergence est en cours. Le gouvernement met tout en œuvre pour que la croissance économique, qui en résulte soit durable. C’est pour cette raison  que nous poursuivons les actions de modernisation de notre économie, ce qui nécessite un  cadre macro-économique sain. C’est fort de cette conviction que le gouvernement a poursuivi, en 2018, la mise en œuvre du programme de réformes appuyé par la facilité élargie de crédit du FMI. Les évaluations successives conduites par cette institution et les autres partenaires techniques et financiers confirment la marche de notre pays vers un cadre macro-économique sain, propice au progrès économique et social. Ainsi, le déficit budgétaire est progressivement réduit et pourrait être en dessous de 3%  en 2020.

Le taux d’inflation de 2,9% en 2018, reste en deçà de la norme UEMOA de 3% et ce malgré les mesures de correction fiscale adoptée en 2018. Il sera de 2,4% en 2019, année au cours de laquelle, les mesures et réformes engagées seront poursuivies avec des objectifs encore plus ambitieux. Ces réformes et mesures porteront sur l’informatisation des régies financières, la réforme de la fonction publique, la réforme et la rationalisation des établissements publics, un recours accru aux PPP excluant les contributions  financières et garanties  publiques, une meilleure transparence des finances publiques ainsi que la bancarisation des paiements publics et l’inclusion financière dont la stratégie vient d’être révisée  par le gouvernement. L’amélioration du climat des affaires,  entreprise les années précédentes, poursuivie en 2018, sera renforcée en 2019 car l’ambition du gouvernement est de faire du secteur privé, national et étranger, un puissant moteur  de la croissance économique. C’est le lieu de noter l’énorme effort d’apurement des arriérés intérieurs réalisé par le gouvernement au cours de l’année 2018 : 109 milliards, tout paiement confondu, ont été payés aux opérateurs économiques.

  • Mes chers concitoyens, 

 

Le gouvernement met tout en œuvre pour que la croissance soit inclusive. Il met tout en œuvre pour en redistribuer les fruits à travers l’impôt. Il met tout en œuvre pour éliminer la pauvreté et réduire les inégalités, notamment en investissant dans l’éducation, la formation, et la santé. Les budgets 2018 et 2019 reflètent bien notre préoccupation relative à une bonne redistribution des fruits de la croissance.

En 2018, le secteur de l’éducation a connu des réformes importantes  qui permettront d’en améliorer la qualité. Pour honorer sa promesse relative à l’école gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, le gouvernement a distribué des fournitures scolaires et poursuivi la construction des classes. Le gouvernement a poursuivi ses efforts en vue de protéger la scolarisation  de la jeune fille. Il a engagé une vaste campagne de sensibilisation  pour mettre fin au scandale des mariages et grossesses précoces. C’est le lieu de saluer et d’encourager les chefs traditionnels et religieux ainsi que les partenaires pour leur contribution décisive à cette campagne. En fin, dans le secteur de l’éducation, le Gouvernement s’attaque à un défi majeur, celui de l’accroissement rapide de l’espérance de vie scolaire qui permettra d’accroître la durée de vie scolaire moyenne, facteur responsable de la faiblesse de notre indice de développement humain.

S’agissant de la santé, nous notons avec satisfaction l’amélioration de l’espérance de vie. Dans ce secteur, le gouvernement a continué à mettre l’accent sur la prévention à travers le renforcement de la vaccination de routine, sur l’approvisionnement en médicaments, sur la construction de centres de santé intégrés -CSI-, de centres hospitaliers dont l’hôpital de référence de Maradi et l’hôpital de l’amitié nigéro-turque évoqués plus haut.

Grâce aux actions du gouvernement dans les secteurs de l’éducation et de la santé, les conditions de la transition démographiques sont en train d’être progressivement réunies. Nous notons déjà une réduction du taux de fécondité qui passe de 7,6  à 6 enfants par femme. C’est le lieu de rappeler que 75% de notre population ont  un âge inférieur à 25 ans. C’est un atout formidable pour l’avenir mais c’est aussi une menace. Pour que cela soit un atout il faut que  nous transformions cet actif démographique en dividende économique. C’est le sens de la politique nationale de population élaborée et mise en œuvre  par le gouvernement.

  • Mes chers concitoyens,

 

Nos institutions démocratiques, se sont davantage consolidées en 2018. Elles ont pu faire face au défi sécuritaire dans une région où la sécurité demeure une préoccupation majeure. J’ai eu déjà à évoquer cette question centrale, dont la persistance freine nos actions de développement, à l’occasion de mon  message à la nation, le 18 décembre dernier. Je voudrais, juste, mettre à profit la présente occasion pour renouveler mes encouragements et mes félicitations aux forces de défense et de sécurité pour le professionnalisme avec lequel elles accomplissent leur mission. Je fonde l’espoir que les sacrifices qu’elles consentent dans la défense de la patrie seront sanctionnés par une victoire écrasante et définitive contre l’ennemi en 2019.

Nos institutions ont aussi pu faire face à certaines poussées de fièvre inévitables dans toute démocratie. A ces occasions, j’ai pu noter que la plupart des manifestants, favorables aux manifestations pacifiques dans le respect des lois,  ont fait preuve de maturité politique, ne confondant pas  démocratie, ce pouvoir du peuple qui s’exprime raisonnablement et avec responsabilité dans les urnes, avec  ochlocratie, cette forme dégradée de la démocratie, ce pouvoir de la foule qui s’exprime passionnément et aveuglement dans la rue, entraînant destructions et chaos. C’est le lieu de féliciter le gouvernement et les partenaires sociaux pour la qualité du dialogue qu’ils ont entretenu, tout au long de l’année 2018. Je fonde l’espoir que ce dialogue sera renforcé en 2019.

  • Mes chers concitoyens, 

 

Cette année, à l’occasion de la fête, commémorant la date de la proclamation de la République, à Zinder, la jeunesse nigérienne a rivalisé d’ingéniosité, de créativité et de talent, avec l’organisation du concours dénommé e-takara. Il en a été de même pour la compétition de plan d’affaires organisé par la chambre de commerce et de l’industrie. Plus de 4 000 jeunes y ont participé et les lauréats primés ont reçu 655 millions de Fcfa. Je me félicite de l’engouement que ces concours, qui ont vocation à révéler, célébrer et valoriser le génie créateur de nos jeunes, ont suscité. Notre ambition de faire du Niger un hub de l’innovation est en train de faire son chemin. Les jeunes démontrent, chaque jour qui passe, leur capacité à apporter des réponses actuelles et innovantes aux problèmes socio-économiques de notre pays. L’innovation technologique est un vecteur de la croissance économique. A tous ces jeunes, j’adresse un message d’espoir, notre pays a  besoin d’eux, de leur génie, de leur contribution dans la construction de la nation.

  • Mes chers concitoyens, 

 

L’année qui s’annonce est celle où notre pays aura l’occasion d’accueillir la conférence de l’Union africaine. Conformément aux traditions et coutumes qui sont les nôtres, je ne doute pas que vous recevrez nos hôtes avec une légitime fierté et une hospitalité qui n’a jamais fait défaut en pareille circonstance. Les infrastructures dont se dote notre pays, afin d’accueillir dignement nos hôtes, permettront de renforcer sa compétitivité dans l’accueil d’évènements internationaux. Je sais que vous attendez avec impatience la tenue de ce sommet qui sera l’occasion de constater l’entrée en vigueur de l’accord sur la zone de libre échange continentale africaine.  D’autres rencontres continentales majeures précéderont cet important sommet : il s’agit de la Coupe d’Afrique de Football des jeunes de moins de 19 ans et du sommet climat de la Région du Sahel. Ces deux événements seront une répétition en vue du sommet de l’Union africaine.  

  • Mes chers concitoyens,  

 

Ainsi que vous pouvez le constater, l’année 2019 s’annonce sous de bons auspices,

Bonne et heureuse année à toutes et à tous ! Que Dieu bénisse le Niger et son peuple . Je vous remercie.

Le 31 décembre 2018