Nigéria : Les fonds détournés par l'ancien président Sani Abacha seront restitués

AbachaLe gouvernement de la Confédération helvétique informe par le biais communiqué, avoir passé un accord avec le Nigeria et la Banque mondiale sur la restitution de 321 millions de dollars, soit de l'ordre de 177 milliards et demi de Fcfa, au profit du peuple nigérian, et cela conformément à sa politique en matière de restitution de biens patrimoniaux acquis illégalement.               Sani Abacha@eo

L'accord spécifie que les fonds seront restitués dans le cadre d'un projet soutenu et supervisé par la Banque mondiale. Cet argent avait été déposé au Luxembourg puis bloqué par un tribunal à Genève en décembre 2014. En mars 2016, la Suisse et le Nigeria avaient signé une lettre d'intention visant à la restitution de ces biens détournés.

Les autorités de la Confédération helvétique soulignent que les fonds avaient été rapatriés et confisqués par la Suisse dans le cadre d'une procédure pénale menée par le ministère public genevois contre Abba Abacha, le fils de l'ancien président du Nigéria qui a dirigé le pays de 1993 à 1998.

Un peu d'histoire

Pour mémoire Sani Abacha est né le 20 septembre 1943 à Kanoet mort le 8 juin 1998 à Abuja. Le général Abacha a été à la tête de la dictature militaire du Nigéria  de 1993 à 1998. 

D'origine kanouri, le général est né à Kano dans le nord du Nigéria. Sani Abacha est diplômé du Collège de formation militaire de Zaria en 1963 et devient capitaine en 1967. Il est l’un des principaux acteurs des putschs militaires contre le président civil  Shehu Shagari en 1983 et le général Muhammadu Buhari 1985 qui amènent le général Ibrahim Babangida au pouvoir et dont il restera un précieux collaborateur.

Le vendredi 27 août 1993, lorsque Babangida démissionne après avoir annulé les résultats d’une élection présidentielle démocratique, dont le candidat civil Moshood Abiola était vainqueur, Abacha est nommé ministre de la défense d'un gouvernement de transition installé par Babangida.

En novembre 1993, Sani Abacha se proclame chef de l’État, supprime toutes les institutions démocratiques et remplace de nombreux fonctionnaires civils par des chefs militaires. Il nomme un Conseil de gouvernement provisoire constitué essentiellement de généraux et de fonctionnaires de police, qui doit superviser un Conseil exécutif fédéral, constitué de civils en vue.

En janvier 1994 Sani Abacha présente un budget par lequel il abandonne les réformes économiques mises en œuvre en 1986, ce qui rend impossible un nouvel accord avec le fonds monétaire international -FMI-.

En 1994, l’augmentation de la dette étrangère, la faiblesse de la production industrielle et un pouvoir autocratique attisent le ressentiment populaire. Sani Abacha réagit en dévoilant les détails de son programme de transition politique, mais la conférence constitutionnelle tenue en mai 1994 est largement boycottée par les groupes favorables à la démocratie, et Abacha interdit toute activité politique non gouvernementale.

En juin 1994 Abiola se proclame président et il est arrêté pour trahison. Les troubles s’intensifient, particulièrement à Lagos, et les ouvriers du secteur pétrolier déclenchent une grève pour obtenir la libération d’Abiola. Grèves et désobéissance civile paralysent le sud, tandis que le nord, fief des militaires, montre sa désaffection pour le régime.

Le 5 décembre 2017