Sénégal : Nana Akufo-Addo président du Ghana "fait un carton" avec son discours

En décembre 2017, à l'occasion de la venue d'Emmanuel Macron président de la République française à Accra capitale du Ghana, Nana Akufo-Addo président du Ghana s'était illustré avec un discours qui fera date dans les annales du Ghana et de l'Afrique plus généralement. 

Connu pour son franc-parler, le président Nana Akufo-Addo, a prononcé lors de la 3e conférence de financement du partenariat mondial pour l'éducation -GPE- qui s'est tenue du 1er au 3 février 2018 à Dakar capitale du Sénégal, un discours mémorable. 

Le président du Ghana a soutenu "que l’éduction constituait l’un des défis majeurs pour l’Afrique, d’autant plus qu’elle possède la population la plus jeune de la planète. D’où la nécessité d’assurer une éducation adéquate à tous les jeunes enfants du continent" ajoutant "deux principaux objectifs que sont  l’accès à l’éducation d’une part, et la qualité de l’éducation afin de leur permettre de faire face aux défis du 21e siècle, d’autre part. "Senegal nana akufo addo

Nana Akufo-Addo président du Ghana au Sénégal@eo

S'exprimant devant un parterre de chefs d'Etat et de gouvernement et une myriade de ministres  les propos de Nana Akufo-Addo concernant le financement de l’éducation en Afrique ont été accueillis par un tonnerre d’applaudissements avec des "bis"....

Le président Akufo-Addo a déclaré "J’espère que les contributeurs pour l’éducation en Afrique ne seront pas vexés, mais nous ne pouvons pas dépendre des autres pour financer l’éducation de nos pays" ajoutant " je ne le dis pas pour tourner le dos à ces nombreux bailleurs qui nous soutiennent. Mais si notre politique dépend d’autres bailleurs de fonds, si leur politique est réformée, nous allons souffrir. Toutefois, si nous définissons des politiques qui s’adaptent à nos besoins, ou à notre système, nous serons toujours au contrôle".

Concernant la possibilité des pays d'Afrique à auto-financer leur système éducatif, Nana Akufo-Addo a mis en avant  la corruption qui gangrène l'ensemble des économies de l'Afrique en martelant " Est-ce que les fonds sont disponibles sur notre continent ? Oui. Nous en avons en abondance, si nous éliminons la corruption. Et si nous nous organisons pour avoir des arrangements plus prometteurs et plus attractifs pour exploiter nos ressources".

C'est avec une réelle indignation que Nana Akufo-Addo a évoqué la fuite des capitaux de manière illégale d'Afrique en haranguant " 50 milliards de dollars sont envoyés hors de l’Afrique à des fins illicites. Pouvez-vous imaginer ce que ces fonds auraient pu faire si nous n’avions pas fermé les yeux et n’étions pas restés inactifs devant cette fuite des capitaux ?"ajoutant "cela est notre défi que de nous organiser afin que les nombreuses richesses de ce continent, pour la première fois dans l’histoire moderne, soient utilisées pour servir les populations sur le continent et non ailleurs".

Le président Akufo-Addo d'insister "Si nous sommes en mesure de combler ce fossé, nous allons revenir ici, à Dakar, pour discuter de l’éducation. Mais nous ne parlerons plus de financement ". En guise de conclusion le président Akufo-Addo "Pour que je ne sois pas incompris, je dis aux contributeurs que vous êtes les bienvenus. Mais je pense qu’il est important, pour nous, de changer notre état d’esprit. Nous avons les capacités en nous, pour nous développer et promouvoir l’intérêt de notre continent. Faisons-le "

Cette 3e conférence de financement du partenariat mondial pour l'éducation -GPE- a permis de rassembler plus de 2,3 milliards de dollars de promesses de financement. L'objectif n'a pas été atteint puisqu'initialement il était  prévu à hauteur de 3,1 milliards de dollars.

Le 3 février 2018