Maroc : les experts africains souhaitent une mise en place d’une plateforme d’intelligence économique mutualisée

Capture 40Rassemblés à Dakhla dans le sud du Maroc, des spécialistes et experts africains et maghrébins en provenance de 23 pays, francophone, anglophone et lusophone et du Maghreb ont annoncé vendredi 4 mai 2018 la nécessité d’une coordination des activités, des stratégies et des actions en vue de mettre en place une plateforme d’intelligence économique mutualisée.

Placé sous le haut patronage du Roi Mahammed VI ce colloque africain ayant pour thème "l'intelligence économique en Afrique expériences nationaleset partenariats africains" ces experts ont planché les 4 et 5 mai 2018 en demandant un renforcement de la collaboration entre les acteurs publics et privés dans le secteur de l’intelligence économique, à l’amélioration du système de statistique et la production des données fiables et à la mise en place d’un cadre juridique réglementaire qui fixe les activités de l’intelligence économique.

Cette rencontre organisée dans le cadre de l’université ouverte de Dakhla par l’association des études et de recherches pour le développement, en partenariat avec l’agence de coopération internationale du Maroc -AMCI- et le groupe OCP, ont souligné "qu’il n’y a pas en Afrique de réelles politiques publiques dédiées à l’intelligence économique gouvernées à partir d’un pilotage institutionnel unifié à une échelle élevée des États africains", ajoutant "que l’existence d’initiatives émergentes d’universitaires et d’acteurs institutionnels publics ou privés, demeurant éclatées et sans retombées effectives en terme de structuration nationale du champ de l’intelligence économique."

Ces spécialistes et experts ont évoqué "l’absence d’un organe autonome dédié à l’intelligence économique et d’un cadre réglementaire qui fixe les activités de l’intelligence économique", ajoutant  "qu'ils déplorent le caractère déconnecté des structures d’enseignement et de recherche par rapport aux évolutions qu’a connues le champ du savoir économique et des sciences de management en matière de veille stratégique et de sécurité économique."

Mourad Oubrich président du centre en intelligence économique et de management stratégique -CIEMS-, faisant référence à l'expérience du Maroc a souligné "que la pratique de l’intelligence économique au Royaume est développée par rapport à d’autres pays, notant que le Maroc a besoin d’une plateforme d’intelligence économique en vue de mutualiser les domaines de veille qui sont partagés par plusieurs ministères."

Mourad Oubrich a noté que "plusieurs ministères ont mis en place une démarche d’intelligence économique et de veille stratégique, en l’occurrence le ministère de l’industrie, le ministère des marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration et certains offices nationaux comme l’ONE et l’OCP, soulignant d'après une étude conduite par le CIEMS que 60% des entreprises déclarent avoir disposé d’une structure d’intelligence économique."

Mourad Oubrich a ajouté que "le CIEMS a mené une étude sur cette pratique au Maroc en vue de développer un modèle de maturité de l’intelligence économique au Maroc, qui est basée sur les pratiques au niveau international, surtout avec l’avènement de Big data et de l’intelligence artificielle".

Pour sa part Mme Khady Evelyne Ndiaye spécialiste en intelligence économique et responsable au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine -UEMOA- a déclaré  "les États membres de ce groupement ont pris une série d’initiatives, avec pour objectif de développer la culture de réseau et de partage d’information pour susciter l’innovation et d’améliorer de la disponibilité de l’information, en particulier technologique, en contribuant au transfert des connaissances de la recherche vers les entreprises."

De son côté Moustapha Abdoulay Boulamine président du réseau d'intelligence économique du Niger a lancé un appel "au développement des partenariats entre les pays en Afrique en matière d’intelligence économique et de veille stratégique" ajoutant "être satisfait de la création du forum des associations d’intelligence économique" et de conclure  "la rencontre africaine de Dakhla constitue une opportunité afin de créer des synergies à l’échelle africaine...et le point de départ pour une nouvelle économie de l’Afrique favorisant la création d’une élite africaine capable de jeter les bases d’un développement durable et inclusif de leur continent."

Pour de plus amples informations rendez-vous sur :

http://ciems.ma/  

https://www.diplomatie.ma/LeMarocpayssolidaire/AgenceMarocainedeCooperationInternationale/tabid/208/language/en-US/Default.aspx  

http://www.uemoa.int/fr 

Le 6 mai 2018