Centrafrique :pourquoi la sincérité de la déclaration des autorités françaises alimente -t-elle les doutes au sein du pouvoir ?

DBernard selemby 16ans une déclaration du quai d’Orsay sur la crise centrafricaine, les autorités françaises affirment suivre avec une attention particulière la persistance des violences en Centrafrique. Elle condamne par la même occasion la recrudescence des violences et réitère son soutien au président de la république démocratiquement élu. Cette déclaration officielle et solennelle des autorités françaises est diversement appréciée. Elle engendre des indignations, des spéculations, conforte les rumeurs et apaise les francophobes. La sincérité des autorités françaises est ainsi soumise à rude épreuve.
 
La sincérité qui par nature s’oppose diamétralement aux émotions et pensées déguisées fait appel à la notion philosophique de la vérité, de la réalité contrairement à la notion de mensonge. La frontière de ces différentes notions qui prêtent généralement à confusion est à manipuler avec une extrême précaution car la vérité et la réalité s’opposent à la fausseté. La sincérité se présente aussi comme ce qui est indéniable et incontestable sur le modèle de la vérité scientifique mais les rapports diplomatiques franco-centrafricains depuis les indépendances fourmillent des situations et d’occasions où l’on ne veut pas reconnaître la vérité ni de l’admettre au point parfois de la rejeter ou de s’opposer.                                                                                                 Bernard Selemby-Doudou@bsd
 
La déclaration du ministère français des affaires étrangères communément appelé sous le nom réducteur de "quai d’Orsay" ne reflète nullement la réalité du terrain et le quotidien des centrafricains, ce qui interpelle le citoyen lambda qui ne peut faire l’économie des interrogations :
  • La France est-elle sincère quand elle annonce n’avoir jamais abandonné la Centrafrique ?
  • Pourquoi la sincérité de la déclaration des autorités françaises est-elle soumise à l’épreuve au bénéfice du doute ?
  • Quelles garanties la France doit-elle fournir pour être crédible et audible dans ses déclarations relatives à la Centrafrique ?
  • Comment en est-on arrivé à ce climat de méfiance ?
  • La stabilité politique et économique de la Centrafrique dérange t-elle les intérêts de certaines puissances occidentales ?
  • Dans l’affirmative, quels sont les motifs ou mobiles de ce dérangement ?
  • La France a-t-elle lâché l’élu de la nation centrafricaine à cause de ses choix politiques ou de son rapprochement diplomatique avec la Russie ?
  • Le rapprochement du président de la république à la Russie s’inscrit-il dans la logique d’un chantage à la France ?
  • Paris laisse t-il faire en Centrafrique pour se rendre utile ultérieurement ?
  • N’est-ce pas la quintessence du concept de "pompiers-pyromanes"?
  • Développer un partenariat avec une autre puissance est-il synonyme de reniement des anciens partenariats ?
  • Ne peut-on pas être neutre dans cette guerre de positionnement des puissances qui nous assiègent ?
  • Qu’ont-elles fait finalement de notre souveraineté ?
  • La souveraineté d’un État l’autorise t-elle à confronter les intérêts stratégiques des puissances mondiales ?
  • L’aspect francophile ou francophobe du président de la république pèse t-il dans les rapports franco-centrafricains ?
  • La déclaration du quai d’Orsay sur la Centrafrique tempère t-elle les ardeurs des francophobes ?
  • Cette déclaration confirme t-elle le caractère hypocrite de la politique française ?
  • Depuis les indépendances, les rapports bilatéraux franco-centrafricains ont-ils changé ?
 
En guise d’éléments de réponse à la dernière interrogation, nous estimons qu’à travers l’histoire, la France ne s’est jamais écartée de sa ligne politique en Centrafrique depuis les indépendances.
 
De mémoire, il s’est produit un évènement similaire en 1964 où le président Dacko s’est rapproché de la Chine au détriment des intérêts français. Ce dernier a été foudroyé sans répits par un coup d’Etat soutenu tacitement par la France. Il en est de même pour le président Bokassa qui, bouder par la France et embêter par la manifestation des écoliers s’est rapproché du guide de la révolution lybienne en 1977.
 
Le sort a été également identique pour le président Bozizé qui s’est rapproché de l’Afrique du sud et maintenant vint le tour du mathématicien de Boyrabe et l’inventeur de la notion de "rupture" avec la Russie. Veut-on nous faire croire que la France projette le même scénario pour l’élu de la nation ?
 
Nous estimons que dans le contexte actuel, il ne s’agit pas de rejet de la France mais simplement une volonté d’un État dit souverain de diversifier ses relations diplomatiques pour le bien être de son peuple. Fort de ce qui précède, nous tenons à rappeler aux autorités françaises que nous sommes au 21e siècle et que certaines pratiques nauséabondes appartiennent au passé.
 
Notre jeune démocratie a besoin d’un échange franc pour le bien être des populations respectives. Bannissons les déclarations dolosives et ne faisons pas de la politique politicienne avec la sécurité et le destin du peuple centrafricain.
 
Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites pas que c’est moi.  
 
Paris le 17 mai 2018.
Bernard Selemby-Doudou