Centrafrique : Abel Goumba1926-2009 quand le destin d'un homme se confond avec celui d'un pays

Jeunesse : 1926-1956
 

Abel Nguéndé Goumba est né le 18 septembre 1926 à Grimari. Son père, Michel Goumba, est commis-interprète dans l'administration coloniale au temps de l’AEF. A Grimari, où son père sert comme secrétaire du chef de district, le jeune Abel Goumba est l'élève de l'abbé Barthélemy Boganda à l’école primaire entre 1932 et 1938. Après des études secondaires à Bambari, il ira à l’école William Ponty à Dakar et sera admis à l'Ecole de médecine et de pharmacie de Dakar où il étudiera de 1945 à 1949. Il effectue son service militaire dans l'armée française en qualité de médecin de Garnison en 1949-1950, avant d'être affecté aux petits postes médicaux de la région forestière du nord du Congo entre 1950 et 1956. Cette région est alors durement atteinte par les épidémies et la misère.

Les débuts politiques à sa mise à l’écart par l’administration coloniale et Dacko : 1957-1959 âgé de 31 ans.

Goumba 5En mai 1957, lors de la mise en place des institutions de la loi-cadre Defferre, le député Barthélemy Boganda le présente comme candidat du M.E.S.A.N. au poste de vice-président du Conseil du gouvernement de l’Oubangui-Chari -le président de cet organisme étant de droit le gouverneur français, chef du territoire-.

En juillet 1958, Goumba devient président de cet organisme. Le même mois il dirige la délégation du M.E.S.A.N. au congrès de Cotonou, au cours duquel le mouvement de Boganda se joint aux partisans de l'indépendance immédiate et s'affilie au Parti du Regroupement Africain -P.R.A.- de Léopold Sédar Senghor. Tout au long des années 1957 et 1958, Abel Goumba, qui a conservé les portefeuilles des ministères des finances et du plan, se heurte à Roger Guérillot, colon du premier collège rallié au M.E.S.A.N. et désigné par Boganda pour diriger un grand ministère des Affaires administratives et économiques -en d’autres termes de l’Intérieur et de l’Économie-.

Le 1er décembre 1958, la République centrafricaine est proclamée, l’Assemblée territoriale devient constituante et législative, Barthélemy Boganda accède au poste de président du gouvernement. Le 6 décembre, son cabinet est formé : Abel Goumba est aux Finances, David Dacko à l’intérieur, à l’économie et au commerce, tandis que Roger Guérillot définitivement écarté en métropole comme délégué général adjoint pour l’Oubangui-Chari, à Paris.

Après la mort de Barthélemy Boganda le 29 mars 1959, Abel Goumba, qui représente l'aile nationaliste et panafricaniste du MESAN -Mouvement d'évolution sociale de l'Afrique noire- assure l'intérim de la présidence. Cependant, il est farouchement combattu par l'administration coloniale et sera écarté de la présidence au profit du ministre de l'Intérieur David Dacko, considéré comme quelqu’un de plus "fiable" sur le plan politique.

A la manœuvre, le président de la Chambre de commerce, le haut-commissaire français, la veuve de Boganda sous la supervision en coulisses de Jacques Foccart, secrétaire général de l’Élysée aux affaires africaines et malgaches. Goumba acceptera malgré son éviction d'entrer au gouvernement Dacko, en qualité de ministre des Finances et du Plan.

Sous Dacko I : 1959-1965 âgé de 33 ans

Lors des élections législatives du 5 avril 1959, le MESAN seul à concourir remporte donc tous les sièges et David Dacko sera propulsé à 29 ans à la Présidence de la République prêtant serment le 1er mai pour un mandat de 5 ans.

En juillet 1959, Goumba est déclaré démissionnaire par Dacko, entraînant une scission profonde au sein des députés qui décident de déposer une motion de censure. Cette motion ne sera finalement jamais votée car Dacko fera cerner l’Assemblée grâce à ses soutiens français. Goumba proteste à l'Assemblée contre les conditions dans lesquelles est octroyée cette indépendance de façade.

En juin 1960, il fonde avec Pierre-Faustin Maleombho le Mouvement pour l'Evolution Démocratique de l'Afrique Centrale -MEDAC- qui se veut être le véritable dépositaire de la pensée politique de Boganda. Les événements du Congo belge voisin entretiennent une certaine panique au sein des commerçants français de l'Oubangui. C'est sous leur pression que Dacko durcit encore son régime.

En novembre, il interdit une manifestation du M.E.D.A.C. contre des projets de loi restreignant les libertés publiques inscrites dans la Constitution. Abel Goumba se rend alors à Brazzaville où se tient la conférence des chefs d'Etat de l'Afrique noire francophone et leur remet un mémorandum sur la violation des libertés en République centrafricaine.

Le 23 décembre 1960 un décret de Dacko dissout le M.E.D.A.C. Le lendemain, l'immunité parlementaire de Goumba et de ses amis est levée sur réquisition d'un magistrat français de la Coopération. Goumba est arrêté, le lendemain ainsi que ses amis, déporté dans un poste de l'intérieur restant ainsi détenu de longs mois sans jugement. En février 1962, Goumba est accusé au cours de ce qui sera appelé "le procès de la honte" d'incitation à manifestation et de liaison avec des puissances étrangères -les autres Etats africains de la Communauté- et sera condamné à 6 mois de prison ferme, peine confirmée en appel, puis, par des artifices de procédure, transformée en une nouvelle assignation à résidence.

Apparemment gêné par les réactions suscitées dans les milieux français de gauche par cette affaire, Dacko libère discrètement Goumba et ses amis à la fin de l’année 1962. Goumba est alors invité à s'exiler en France, où il pourra poursuivre des études médicales avec une bourse de l'Organisation Mondiale de la Santé. Il quitte Bangui avec son épouse et ses enfants. Abel Goumba dénoncera au cours de son parcours la politique menée par Dacko et ses soutiens métropolitains au cours de cette période. Il écrira dans ses mémoires "Devant le mécontentement toujours grandissant de la population, Dacko, qui n’avait plus d’autre programme politique, économique et socioculturel que celui dicté par ses tuteurs colonialistes de l’administration et les colons du secteur privé, coiffé qu’il était par les tout puissants maîtres francs-maçons locaux, a naturellement sauté sur la solution de facilité qui consiste à rendre l’opposition responsable de la situation déplorable du pays"

Sous Bokassa : 1966-1979 âgé de 40 ans

Goumba jpg0Dans la nuit du 31 décembre 1965 au 1er janvier 1966, Dacko obligé de céder ses pouvoirs au colonel Jean-Bedel Bokassa avec l'appui sans réserve de la puissante Chambre de commerce. Abel Goumba poursuit pendant ce temps son exil en France.

En 1968, il soutient devant la Faculté de Médecine de Bordeaux une thèse de doctorat consacrée à l'évolution de la politique de santé dans les Etats d'Afrique centrale. Bokassa s'oppose à plusieurs reprises au retour de Goumba en son pays. Le docteur Goumba se spécialise alors à l'Ecole Nationale de la Santé Publique de Rennes en médecine publique puis effectue à l'Institut d'étude du développement économique et social de l'Université de Paris I une recherche sur les conditions préparatoires à la planification sanitaire en République centrafricaine entre 1969 et 1973. Il réussit l'agrégation de médecine.

En 1973, il est nommé au titre de l'O.M.S. professeur à l'Université de Rwanda à Butaré. Bokassa demande en vain son expulsion de l'O.M.S. menaçant de mettre fin aux activités en Centrafrique de l'organisation internationale. Au cours de cette période d'études et d'enseignement, Abel Goumba reste en liaison constante avec les étudiants, stagiaires et travailleurs de son pays, qui voient, en lui, un recours pour l'avenir du pays. Le régime de Bokassa se fait de plus en plus pesant pour le peuple centrafricain.

En 1972, Abel Goumba fonde le comité révolutionnaire de libération nationale -C.R.L.N.- qui prend ensuite le nom de mouvement populaire de libération du Centrafrique -M.P.L.C.- puis celui de front patriotique Oubanguien. Des "antennes" sont installées à Brazzaville et à Paris au sein des minorités centrafricaines. Il est vivement pris à partie par Bokassa, qui le dénonce sous le terme de "force occulte", mais qui s'abstient de nommer son président qu'il considère comme son seul rival sérieux. Il sera ensuite professeur à l'Université du Bénin à Cotonou en 1976.

A la suite d'un attentat commis contre Bokassa à l'aérodrome de Bangui le 3 février 1976, Pierre Maleombho, ancien ministre de Boganda et ancien président de l'Assemblée législative centrafricaine, co-fondateur avec Abel Goumba du M.E.D.A.C., est fusillé, avec plusieurs patriotes du F.P.O.

Lors du soulèvement populaire contre l'Empire les 17-20 janvier 1979, puis les 18-20 avril de la même année, le Front Patriotique Oubanguien, qui ajoute à son nom celui de Parti du Travail, joue un rôle déterminant et perdra, dans la lutte contre le régime Bokassa un nombre important de ses membres. De Cotonou, Abel Goumba lance un appel pour une organisation de la résistance à Bokassa, appelant les centrafricains à "travailler ensemble pour l’avènement d’une seconde République, libre et démocratique"

Sous Dacko II : 1979-1981 âgé de 53 ans

La situation en Centrafrique préoccupe et une intervention militaire est décidée au cours d'une réunion spéciale présidée par le chef de Giscard d’Estaing. Le principe de l'opération Barracuda, qui va mettre un terme au règne de Bokassa 1er, est arrêté.

Une question demeure cependant: une fois l'Empereur renversé, qui donc lui succédera ? Abel Goumba ? Non, il non seulement considéré comme trop nationaliste mais aussi comme trop démocrate pour maintenir ramener l’ordre. Ange-Félix Patassé ? Lui non plus, car ancien membre du Parti communiste oubanguien, il est jugé trop dur, trop nationaliste et pas digne de confiance.

Les français lui reprochent aussi d'avoir, à l'époque où il était ministre, accordé l'exploitation de la mine d'uranium de Bakouma à un groupe suisse. D'autres noms sont évoqués : Sylvestre Bangui et David Dacko. Finalement, c'est Dacko, qui a l’avantage d’avoir déjà « fait le job » qui fut choisi, contre sa volonté, par la France. Le 20 septembre 1979, il débarque à Bangui, à bord d'un avion français et récupère le pouvoir. La République est restaurée. Bokassa, qui demande l'asile politique à la France, est expulsé vers la Côte-d'Ivoire. Goumba et le F.P.O. / P.T. dénoncent l'opération néocoloniale actant le retour de David Dacko. Ils exigent "le retrait des troupes françaises et l’organisation d’élections législatives et présidentielles dans les 6 mois". Dacko accepte, sous les pressions populaires et internationales, de reconstituer un semblant de démocratie.

En décembre 1980 un séminaire national des partis politiques se prononce pour un retour immédiat à des institutions représentatives. Une Constitution est adoptée par référendum le 1er février 1981. Pour Abel Goumba, les conditions minima semblent désormais réunies pour mettre fin à son exil. Après avoir obtenu quelques garanties pour sa sécurité personnelle, il rentre en R.C.A. et se présente quelques jours plus tard aux élections présidentielles de mars 1981. Ces élections qui marquent la victoire de D. Dacko (devant A-F. Patassé, F. Pehoua, H. Maïdou et A. Goumba) sont faussées par les manœuvres et truquages ce qui provoque de sanglants incidents. Goumba dénonce les fraudes. Dacko interrompt alors le processus engagé. Il renonce à la mise en place des institutions constitutionnelles.

L'élection à Paris de François Mitterrand le 10 mai 1981 rend encore plus fragile la position du président imposé par Giscard au peuple centrafricain. David Dacko sait qu’il n’a rien à attendre du gouvernement socialiste. Par ailleurs, il a une véritable peur panique des mouvements d’opposition et surtout des manifestations qui pourraient éclater à Bangui.

Le 14 juillet 1981, une bombe éclate dans le cinéma "Club" à Bangui, faisant plusieurs morts. Deux autres bombes sont désamorcées rapidement par l'armée française dans deux autres points de la ville. Cet attentat sera revendiqué par un obscur "mouvement centrafricaine de libération nationale". La loi martiale est imposée, la constitution suspendue alors que Dacko crée un tribunal d'exception et lance un mandat d'arrêt international contre Abel Goumba, alors en Europe aux fins de régler sa situation administrative avec l'O.M.S.

L'état de siège est décrété et les autres partis que l’Union Démocratique Centrafricaine (UDC le parti de Dacko) sont dissous. Les patriotes centrafricains dénoncent une manœuvre dont le but est d'obtenir le maintien des troupes françaises. David Dacko lèvera l’interdiction qui frappait le F.P.O. d’Abel Goumba et le M.L.P.C. d’Ange Patassé en août 1981.

On aurait pu croire que l’arrivée au pouvoir des socialistes en mai 1981 allait changer la donne mais il n’en sera rien. Bien que Jean-Pierre Cot, le nouveau ministre de la coopération, ait un faible pour M. Abel Goumba, Guy Penne, le nouveau "Monsieur Afrique" et son adjoint Jean-Christophe Mitterrand soutiendront pour leur part Kolingba.

Sous Kolingba : 1981-1993 âgé de 55 ans

Le 1er septembre 1981, Dacko moralement affaibli abandonne tous ses pouvoirs au général Kolingba, son chef d'état-major, lui aussi ancien collaborateur de Bokassa. Celui-ci fonde un comité militaire de redressement (C.M.R.N.) qui se fait fort de rétablir l'économie du pays dans le délai d'un an. Il suspend la constitution, les libertés, les organisations politiques. Abel Goumba qui a repris son enseignement de la médecine accepte le poste de recteur de l'Université de Bangui en janvier 1982.

En août 1982, Abel Goumba est accusé de complot puis arrêté et peu après Patrice Endjimoungou. Ils seront ainsi détenus sans procès et le 21 avril 1983, le général Sylvestre Yangongo, ministre de la Justice, fait comparaître devant le Tribunal spécial Goumba et Endjimoungou dans une parodie de procès décidée à la hâte pour calmer les attentes de l’opinion internationale. Le Tribunal spécial se prononce, sur un dossier vide, en avril 1983, un verdict de cinq années d'emprisonnement pour chacun des deux leaders du F.P.O./ P.T., accusés d'entretenir des relations avec des personnalités étrangères et d'avoir tenté de fonder une organisation révolutionnaire. Goumba, emprisonné, apparaît plus que jamais comme une figure de lettre contre l’autoritarisme alors que le régime se raidit tandis que la libération des prisonniers d'opinion détenus est demandée par des centaines de personnalités démocrates de divers pays par l'intermédiaire d'un "Comité de soutien à tous les prisonniers d'opinion en Centrafrique".

Le 1er septembre 1983, le docteur Abel Goumba et Patrice Endjimoungou seront finalement libérés, à l’occasion du deuxième anniversaire de la prise du pouvoir par les militaires.

Le 3 février 1984, sur ordre de Kolingba et avec l’assentiment du colonel Mansion, Grélombé prend un arrêté portant assignation à résidence surveillée d’Abel Goumba, Simon-Narcisse Bozanga, Henri Maïdou, Cyriaque Bomba-Bengaro et Aristide-Dominique Sokambi. Le motif invoqué est le "non-respect de la trêve politique-Incitation aux troubles-Propos diffamatoires à l’endroit du chef de l’Etat-Offense au chef de l’Etat".

Abel Goumba est d’abord envoyé à Birao avant d’être envoyé en mars 1984 à Kouango avant d’être libéré le 31 décembre 1984 avec d’autres détenus politiques après le voyage de François Mitterrand en Centrafrique (12-13 décembre 1984). Goumba, professeur à la faculté de médecine de l'Université de Bangui depuis octobre 1988 sera de nouveau arrêté en septembre 1990 avec beaucoup d'autres adversaires politiques du général pour être finalement libéré en mars 1991.

Après avoir rétabli le système multipartite, Kolingba a appelé à un grand "débat national" qui est ensuite été boycotté par tous les partis d’opposition et de la société civile réunis au sein de la Concertation des Forces Démocratiques -CFD-, placée sous la présidence de Goumba Après avoir tout tenté pour proroger son mandat expiré en novembre 1992, le président André Kolingba a dû se résoudre à accepter le verdict des urnes, le 22 août 1993: il n'est arrivé que 4e avec 12% des voix à l'issue du premier tour tandis que Goumba obtient 21,68% et Patassé 37,32% des suffrages. Le ministère français des Affaires étrangères avait dû peser de tout son poids, suspendant immédiatement la coopération pour qu'il s'incline. Lors du deuxième tour, Ange Patassé, bat Abel Goumba, chef de la Confédération des forces démocratiques -CFD-.

Sous Patassé : 1993-2003 âgé de 67 ans

Goumba s'opposa périodiquement au président Ange-Félix Patassé sans jamais parvenir à regrouper l'opposition sous son nom. Aux élections présidentielles de septembre 1999, il n’obtiendra que 6,60% des suffrages derrière Ange-Félix Patassé réélu avec 51,63% des suffrages exprimés, suivi de Kolingba 19,38% et David Dacko 11,15 %.

Sous Bozizé : 2003-2009 âgé de 77 ans

Goumba abelLe coup d'Etat du 15 mars 2003 marque un tournant dans sa vie politique d’Abel Goumba qui abandonne son image "d’éternel opposant" et accepte de diriger le gouvernement de réconciliation nationale. Il apporte ainsi sa caution morale au président autoproclamé François Bozizé.

" Mr mains propres" ainsi qu’il est surnommé salue le putsch du 15 mars 2003 comme une "véritable révolution du peuple en quête de changement." Le militant socialiste accepte avec empressement le fauteuil de Premier ministre d’une transition chargée de conduire à des élections dont le président Bozizé attend légitimation.

Abel Goumba qui avait Premier ministre le 23 mars 2003 sera rapidement démis de ses fonctions, par décret présidentiel, le 11 décembre 2003 pour se voir immédiatement nommé au poste honorifique de vice-président, avant de devenir médiateur de la République.

Abel Goumba sera à 78 ans candidat à l'élection présidentielle du 13 mars 2005 à la tête du Front patriotique pour le progrès -FPP- mais il n’obtiendra que 2,5 % des voix. Peu après le premier tour, le président Bozizé démet Goumba de la vice-présidence avant d'abolir cette fonction. Il meurt le 11 mai 2009 dans une clinique de Bangui à l'âge de 82 ans.

Dans ses mémoires intitulées "Réflexions d'un résistant anticolonial, démocrate et panafricaniste" qui retracent 50 ans de luttes politiques, il écrira des mots qui résonnent encore aujourd’hui : "Ayant été l’un des principaux artisans de la lutte pour l’indépendance réelle de la RCA à côté de Boganda, ma conscience de nationaliste, de patriote engagé, membre de la fraction de l’élite intellectuelle la plus désintéressée matériellement, dévoué et responsable, me faisait un devoir de prendre la voie du sacrifice que représente le périlleux risque de toucher aux intérêts de la puissance coloniale, opposés aux intérêts de mon pays, le périlleux risque de m’attaquer à ses protégés locaux, mes propres compatriotes qui, volontairement ou par ignorance, se conduisent en véritables traîtres contre la prospérité et le bonheur de nos populations, préoccupés qu’ils sont avant tout par la sauvegarde de leurs intérêts personnels, par leur "ko bè ti yanga", sans aucune conscience nationale." 

Thierry Simbi

21 mars 2017

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