Centrafrique : la solution serait-elle institutionnelle ?

En conservant un régime calqué sur la 5e République française avec comme clef de voûte l'élection -la plupart du temps truquée- du président de la République au suffrage universel direct, on installe le népotisme, le clientélisme, la prédation, l’abandon et à termes l'irrédentisme des provinces délaissées au détriment du développement local et de l’intérêt général de national.
 
Il apparaît aujourd’hui urgent de repenser les institutions en favorisant un régime de type parlementaire avec une forte décentralisation accompagnée d'une déconcentration réelle. Le système reposerait sur les élections législatives et non pas sur une élection présidentielle biaisée. Les 140 élections de députés seront de fait plus difficiles à truquer pour un seul parti qu’une seule élection nationale.
 
Le président de la République serait élu par un collège électoral restreint de députés, maires. Les citoyens mieux à même de contrôler leur député et leur maire qu'un ministre et des conseillers affairistes du présidentiel installés dans la capitale.  Des puissances étrangères auraient aussi plus de difficultés à s’imposer avec une forte décentralisation. Le député prédateur et corrompu aurait directement des comptes à rendre à ses électeurs et concitoyens de proximité alors que la longévité d’un ministre ou un député dépend actuellement de la vigueur de son soutien au président au détriment de l’intérêt général. Ce système favorise le développement local et va à l’encontre de l’affairisme national et international qui vit de ce statu quo infernal sur le dos de la population. 
 
Thierry Simbi
Le 29 mai 2019