Eric Bertrand Lembe Beina adresse une lettre ouverte au cardinal Nzapalainga

Monseigneur,

Il ya plus d'un mois j'ai pu entrer en contact grâce aux réseaux sociaux avec l'abbé Blaise Mada,un condisciple et ami du petit séminaire Saint- André de Berberati que je n'ai pas revu depuis plus de 20 ans. À ma question de savoir s'il était en sécurité à Alindao il m'a dit que "Dieu est au contrôle." J'ai appris avec stupéfaction que lui, un autre prêtre et beaucoup d'autres compatriotes ont été lâchement assassinés.

Vos services, impuissants, se sont contentés d'annoncer la triste nouvelle et comme le gouvernement de condamner ces assassinats.

Je sais que vous êtes un homme épris de paix et de justice. Mais au nom de quel principe des évêques continuent ils à rencontrer des gens qui se sont mis en dehors de la République ? Le pardon? Je ne crois pas car ceux que vous rencontrez le jour viennent trucider vos prêtres la nuit. Jusqu'à quand laisserez-vous les prêtres subir le martyr ? L'épiscopat centrafricain a-t-il mené une réflexion sur la protection des prêtres en zone de conflit ?

Jésus qui fuyait souvent les pièges des pharisiens était-il un lâche? Non. Au lieu de laisser les abbés seuls et sans protection vous auriez dû les affecter ailleurs. Ce n'est pas une démission devant leurs charges. L'église catholique a déjà assez payé un lourd tribut dans un conflit que des agents luciferiens veulent coûte que coûte confessionnaliser.

Devant l'incapacité des autorités du pays à protéger les compatriotes dans les zones occupées, je vous prie de faire assurer la protection des prêtres ou de les retirer simplement. Les parents et les amis de ces abbés ont besoin d'eux.

Dieu veut ses prêtres vivants pour propager son message que morts et enterrés à la va vite comme des bandits.  Eric                                                                                                                 Eric Bertrand Lembe Beina@eblb

Le 16 novembre 2018