Les années Bozizé 3/4 : Malgré la tenue du DPI et l'adoption d'une loi d'aministie les groupes armés prolifèrent en Centrafrique

Pour ceux qui ne sont pas connectés à Facebook par Thierry Simbi

Janvier 2008. Un nouveau gouvernement nommé dans un contexte social tendu.

Le 28 janvier 2008, un nouveau gouvernement est formé sous la direction de Faustin Touadéra, maître de conférences en mathématiques qui occupe depuis 2004 le poste de recteur de l'université de Bangui. Bozizé avait donné les instructions à Gonda Cyriaque, qui à son tour, s’est appuyé sur son frère Jean Benoît Gonda alors vice-président de l’Assemblée nationale. Au courant que la majorité des députés avaient signé la motion de défiance, Doté a préféré prendre les devants en démissionnant. Une fois la démission d’Elie Doté actée, les consultations avaient commencées et l’on évoque alors les noms de Sylvain Maliko, Cyriaque Gonda ou Charles Massi. Personne n'imaginait que Faustin Touadéra dont le profil avait été soufflé au Président pour le poste de Ministre de l’Education Nationale ne soit finalement nommé premier ministre. Finalement, Bozizé aura opté pour le choix d’une personnalité moins ambitieuse en nommant Touadéra à ce poste clé de la République. Onze personnalités font leur entrée au sein de ce cabinet de 29 membres. Côme Zoumara doit quitter son poste de Ministre des affaires étrangères de même que Jacques Boti, l’ancien syndicaliste qui siégeait au gouvernement depuis 2003 et surtout Charles Massi qui n’ayant pas été choisi au poste de premier ministre se lancera dans la rébellion. Notons particulier le cas de Saifee Durbar proche conseiller du Président dans le domaine minier qui malgré le fait qu’il soit pakistanais est nommé de manière informelle vice-ministre des affaires étrangères. Saifee Durbar qui prête volontiers son Falcon 900 à Bozizé pour des voyages officiels bénéficie à travers cette nomination d’un passeport diplomatique et de l’immunité qui l’accompagne alors qu’un mandat d’arrêt international est émis depuis Paris à son encontre depuis l’été 2007 suite à une condamnation par la cour d'appel de Paris, à trois ans d'emprisonnement pour escroqueries. Ce nouveau gouvernement doit urgemment trouver une solution d'urgence aux revendications des fonctionnaires en grève depuis le 2 janvier réclamant le paiement immédiat de près de 8 mois d’arriérés de salaires. Bozizé n’est pas lui partisan du dialogue social. Il invite les forces de défense et de sécurité ainsi que les forces vives de la nation à s'organiser pour faire échec aux actions concertées des syndicats et des partis politiques d'opposition qu’il accuse de vouloir déstabiliser le gouvernement. La population est alors confrontée à une hausse des prix de la plupart des produits de première nécessité de 50% voire 100% selon les produits. Les importateurs justifient la tendance à la hausse des prix par la répercussion des taxes instaurées par l'Etat et par les nombreuses tracasseries auxquelles ils sont confrontés sur l'axe routier Douala-Bangui. Le 25 février, le nouveau gouvernement paye en urgence deux mois de salaires aux fonctionnaires ce qui fait que les syndicats suspendent temporairement leur mouvement de grève. L’accalmie sera de courte durée puisque le 10 octobre, 6 centrales syndicales réclament l’apurement des quatre mois d’arriérés de salaires dus aux travailleurs sous peine de reprendre la grève.

Sur le plan international, il faut noter l'arrestation de Jean-Pierre Bemba en Belgique le 25 mai, accusé par la CPI de crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour viols, tortures et pillages perpétrés en Centrafrique en 2002 et 2003. Notons aussi la coopération avec la République Populaire de Chine qui s’intensifie avec notamment la signature d’un accord de coopération économique et technique le 16 juillet qui se matérialise par une  "aide" de la Chine à la RCA de près de 9 millions de dollars. Le 21 juillet, le ministre d'Etat à l'Economie M. Sylvain Maliko réceptionne par ailleurs un don de matériel agricole et de fournitures de bureau du gouvernement chinois d'une valeur de 450.000 USD. La Chine annonce aussi la réhabilitation de l'Hôpital de l'Amitié à Bangui dont les travaux démarreront en septembre. En août 2008, un avenant à la convention AREVA de 2006 est signé par Anne Lauvergeon et côté centrafricain par François Bozizé, Sylvain Ndoutingaï et Emmanuel Bizot. Par cet accord, le groupe Areva s’engage à verser aux autorités centrafricaines 40 millions de dollars sur 5 ans (2008-2012) et à lui livrer 12% du produit net de la production d’uranium qui devrait démarrer en 2010. Le poste de directeur général adjoint sera réservé à une personnalité centrafricaine pour assurer "un droit de regard sur les opérations minières". AREVA s’engage aussi à financer du matériel médical à l’hôpital de Bangui et construire à Bakouma un centre de santé d’un coût de 280 000 de dollars

Avril 2008. Privatisation des douanes centrafricaines.

Le Groupe CASTEL qu’il avait racheté en 2004 la SOGESCA (actuelle SUCAF-RCA) s’était engagé à augmenter la production du sucre qui ne couvre qu’une faible partie de la demande nationaleen RCA, le reste devant être importé. Un protocole d'accord avec l'Etat Centrafricain lui permet d'importer 85 % du tonnage complémentaire pour satisfaire la demande nationale plus élevée que la seule production de l'usine de Ngakobo ceci avec une fiscalité allégée. Les 15% restant sont réservés aux opérateurs économiques nationaux désignés par le Ministère du Commerce et le Gouvernement. Dans la mesure où il y a beaucoup de fraudes sur ces importations de sucre, Castel obtiendra de Bozizé la mise en place d'une Structure de Détection des Importations Frauduleuses (SODIF) en 2008. Bozizé ne faisant pas confiance aux douanes centrafricaines donnera pleins pouvoirs à SODIF. C’est ainsi que le 28 avril 2008, un protocole d’accord est signé entre Emmanuel Bizot, Ministre des finances du gouvernement Touadéra I et la SODIF. Cette société est dirigée par un ancien légionnaire français Armand Iannarelli devenu mercenaire. Un temps proche de Bob Denard, Armand Iannarelli a notamment combattu au Biafra et au Soudan aux côtés de Rolf Steiner. Passé par la Rhodésie, il s’installe finalement à Bangui, où il est en charge de la sécurité des brasseries Castel. Proche de Bozizé depuis son exil à Paris, Iannarelli profite de son arrivée au pouvoir pour se lancer dans les affaires. Il créé la SODIF qui devient une sorte de douanes parallèles privées ainsi que la salle de sport fréquentée par Bozizé. Selon les clauses du contrat, la SODIF est habilitée à prélever 33% des recouvrements qu’elle effectue de son propre chef. Le contrat signé prévoit que la SODIF peut revoir ou effectuer les contrôles physiques et documentaires ainsi que vérifier le bon fonctionnement des unités en frontières. Les frais afférents à la détection d’une fraude seront partagés entre l’État et la SODIF (sans que l’on connaisse les règles de répartition). C’est la SODIF qui a la responsabilité du recouvrement des sommes à payer et qui doit par la suite reverser la part (66%) du montant recouvré dû à l’État Centrafricain. De plus, l’article 13 du protocole dispense la SODIF de toute taxe fiscale durant l’exécution de sa mission. En toute légalité, la Sodif concurrençait ainsi la direction générale des Douanes qui perdait ainsi une partie de ses attributions percevant non seulement les pénalités mais recouvrant également les sommes dues à l’administration. En dépit des multiples recommandations des institutions de Bretton Woods et de l’UE, le protocole de 2008 n’a jamais été dénoncé jusqu’en 2013. Les importateurs et exportateurs rencontraient avec la SODIF des difficultés supplémentaires, d’autant que les nombreuses barrières entre le port de Douala et la capitale Bangui, constituaient d’autres obstacles à l’amélioration du commerce extérieur du pays.

La panne de l’ENERCA de l’été 2008

A Bangui, la demande d'électricité (40 MW) est en constante hausse à cause de l’augmentation de la population et des activités industrielles et commerciales tandis que l’offre stagne (18,75 MW). C’est pourquoi l’ENERCA est obligée d’imposer la rationalisation de la fourniture de l’électricité à travers le délestage. Boali 1 (construite en 1954) dispose de 8,75 MW de puissance installée (5 turbines de 1,75 MW chacune) et Boali 2, construite en 1976 dispose de 10 MW de capacité (2 turbines de 5 MW chacune). Le barrage sur la M’bali (Boali 3) sert pour le moment seulement à réguler le débit pendant les périodes d’étiage. Suite à un coup de foudre dans la nuit du 23 au 24 juin 2008, Boali 2 tombe en panne et ses deux turbines sont à l'arrêt. On passe de 18,75 mégawatts de production disponible à seulement 8,75 mégawatts alors qu’il faudrait 40 mégawatts pour alimenter décemment la capitale. Toute la production d'électricité de Bangui ne repose plus que sur la centrale de Boali-1, la plus ancienne et la plus vétuste. Plusieurs quartiers de la capitale demeurent plusieurs jours et nuits durant sans électricité, ce qui occasionne d'énormes difficultés. Les gens ne peuvent plus charger leur téléphone portable ni même avoir de l'eau potable car l'alimentation en eau est également interrompue lorsqu'il n'y a plus de courant. Même l’aéroport n’est pas épargné, les voyageurs effectuant leurs formalités d’embarquement dans le noir. En juillet 2008, la polémique gagne du terrain tandis que les effets des coupures peuvent prendre des tournures dramatiques dans les hôpitaux qui enregistrent de nombreux décès. Bozizé menace de limoger la direction de l'Enerca (Samuel Tozoui et Elisabeth Kofio) si la crise n'est pas réglée rapidement tandis que Ndoutingaï le Ministre d'État aux Mines, à l'Énergie et à l'Hydraulique se mure dans le silence. Pourtant en 2007, l’Etat centrafricain sommé par les bailleurs de fonds internationaux de payer ses factures aux opérateurs publics avait débloqué un milliard de FCFA des caisses du Trésor Public. Le Ministre d'État aux Mines, à l'Énergie et à l'Hydraulique s’était engagé à utiliser ce milliard pour acheter plusieurs générateurs de back up en cas de panne totale des turbines. Mais, ces fonds ne furent jamais utilisés à cet effet et l’on en entendit plus parler... Régulièrement, un proche du Président pointait au bureau du DG de l’ENERCA d’où il ressortait quelques instants plus tard avec le quota des recettes hebdomadaires de la société. Il n’est pas compliqué de comprendre que dans ces conditions l’ENERCA n’a jamais réussi à mettre en place un seul budget de fonctionnement et encore moins un budget d’investissement pour parer à la situation dramatique de l’été 2008. Finalement, le 4 août, le DG de l’ENERCA Samuel Tozoui, annonce la réhabilitation de Boali II et la fin des coupures intempestives de courant due à des pannes intervenues sur les centrales hydroélectriques de la société. Le 15 août, 10 techniciens chinois arrivent à Bangui à la demande pressante des autorités centrafricaines pour aider l’ENERCA, la société nationale de production et de distribution d’électricité, à mettre en œuvre son projet d’installation des 2 turbines de l’usine de Boali III, projet dont on attend encore aujourd’hui la réalisation…

L’opération "Closing Gate" d’octobre 2008

Le 22 octobre 2008, Ndoutingaï lance l’opération "Closing Gate" par le biais de soldats et de la brigade minière. Il retire l’agrément d’exportation minière à huit des dix bureaux d’achat officiellement agréés pour collecter l’or et le diamant : Ordica, CAD, ADC, Beldiam, Diamstar, Diamond Distributor Centrafric, Gem-CA et Primo soit huit bureaux d’achats sur les onze que comptait la RCA. Dans le cadre de cette opération, des fonctionnaires des mines et des soldats sont déployés dans les zones minières du pays (principalement Boda, Carnot, Berbérati, Bria, Nzako) où ils confisquent les pierres précieuses, de fortes sommes d’argent et autres biens tels que véhicules aux bureaux d’achats et aux collecteurs. Sous prétexte de situation fiscale ou administrative irrégulières, de lourdes amendes sont imposées. Les victimes parlèrent de cet épisode comme d’un braquage officiel perpétré puisque les biens saisis ne leur seront jamais restitués. L’un des principaux objectifs de cette opération consistait à s’emparer de la part de marché des exploitants évincés et, ce faisant, à créer un quasi-monopole pour les négociants en diamants proches du régime. Quelques mois après cette opération, la rébellion Séléka exigera une compensation financière et la restitution des diamants et de l’or "volés" par le régime en 2008.

Tenue d’un Dialogue Politique Inclusif (DPI) du 8 au 20 décembre 2008

Le 1er août, l’Assemblée nationale est convoquée en session extraordinaire pour examiner et adopter un projet de loi d’amnistie générale, devant déboucher sur la tenue du DPI, après la signature de l’accord global de paix de Libreville. Le 29 Septembre, le parlement vote le projet de loi portant amnistie générale des personnalités civiles, militaires et des groupes rebelles auteurs d’infractions passibles de poursuites devant les juridictions nationales. Les actes concernés sont ceux intervenus dans la période post 15 mars 2003. Entre le 8 et le 20 décembre, le DPI s’ouvre l’Assemblée Nationale à Bangui, en présence de Bozizé et de Bongo rassemblant tous les acteurs de l’opposition politique, armée et de la société civile. Les travaux de ce forum sont présidés par l’ancien président du Burundi, Pierre Buyoya. Pour l’occasion, Patassé, en exil au Togo depuis son renversement le 15 mars 2003 et Demafouth ont regagné Bangui. A l’issue des débats, la plupart des recommandations formulées par la commission ont été adoptées par consensus, prévoyant notamment que l'organisation des prochaines élections générales, prévues pour 2010. Les assises ont également recommandé la mise en place d’une Commission Electorale Indépendante (CEI) composée des entités représentées au DPI et assistée d’experts internationaux. Dans le domaine de la Constitution, le DPI a recommandé entre autres la relecture de la loi sur le Conseil supérieur de la magistrature, la mise en place de la Haute Cour de Justice ainsi que la cessation de cumul des fonctions par le Président de la République. Quant aux Institutions, une recommandation préconise la mise en place d’un gouvernement d'union nationale en laissant le soin au président de la république de définir la configuration de ce gouvernement. Par ailleurs, un comité de suivi sera mis en place pour veiller à l'application des recommandations du DPI. Ce comité sera composé des parties prenantes au processus, notamment le gouvernement, les représentants de la CEMAC, la CEN-SAD, l’UA, la CEEAC et des Nations Unies. Il a été demandé la création d'une Commission vérité et réconciliation pour permettre "un pardon définitif" après des années de conflits et exactions. Le DPI se clôture par une accolade publique entre Bozizé et Patassé. Au cours de la cérémonie de clôture du DPI, Bozizé s’est engagé, à former un gouvernement de large ouverture demandant aux principales entités qui ont pris part au DPI lui fasse parvenir deux noms de leurs représentants pour leur entrée au gouvernement.

Janvier 2009  Un remaniement du gouvernement en vue des prochaines élections.

L’année 2009 débute par un remaniement. Un nouveau gouvernement composé de 32 membres est mis en place avec pour mission de mettre en place les recommandations du dialogue politique inclusif jusqu’aux prochaines échéances électorales. La composition ne change guère par rapport au gouvernement Touadéra I et l’on est loin d’un gouvernement de large ouverture évoqué lors du DPI. Notons l’entrée au gouvernement d’André Nalké Dorogo en qualité de Ministre de la santé, lequel est alors immédiatement suspendu de ses fonctions de 4ème Vice-Président du MLPC. Le 11 mai, Bangui apprend le décès à l'âge de 82 ans d’Abel Goumba alors Médiateur de la République. Pour le remplacer à ce poste, Bozizé nommera le 10 septembre Paulin Pomodimo, auparavant archevêque de Bangui qui avait démissionné de ses fonctions d’archevêque de Bangui en mai 2008, accusé par le Vatican de ne pas respecter son vœux de célibat. Signalons aussi le limogeage du vice-ministre des Affaires étrangères, Saifee Durbar le 26 Juin qui et extradé de Grande Bretagne, en décembre 2009, pour être incarcéré en France afin de purger sa peine. Le contexte social restera précaire en 2009. La grogne contre les délestages intempestifs se poursuit à Bangui. Les jeunes de Bimbo manifestent ainsi contre l’ENERCA le 13 février, brûlant des pneus pour exprimer leur mécontentement pour la rupture d'alimentation de cette zone privée d’électricité depuis plus de 3 mois. Signalons aussi la grève du personnel de la SOCATEL 1er avril pour revendiquer le paiement de 5 mois d’arriérés de salaires. A l’international, le rapprochement avec la République populaire de Chine s’intensifie avec la visite officielle de de Bozizé qui se rend en Chine pour la seconde fois en entre le 4 et le 10 septembre après avoir nommé à Beijing Emmanuel Touaboy comme ambassadeur. A peine revenu de Chine, Bozizé repart le à Caracas au Venezuela pour le 2e sommet Afrique-Amérique du Sud les 26 et 27 septembre plutôt que d'aller à New-York pour la 64e Assemblée générale de l'ONU déléguée au premier ministre Faustin Archange Touadéra. Il faut dire que les permis de recherche d’hydrocarbures accordés sous Patassé dans le nord-est de RCA, près de la frontière avec le Tchad, à l’américain Jack Grynberg ont été annulés. En 2007, Bozizé a attribué ces permis à IAS International, basée à Doha, Qatar, sous la dénomination sociale PTI-IAS Petroleum Holding Company, détenue à 100 % par le gouvernement chinois. Cette situation débouche sur un litige qui donne gain de cause à l’Etat Centrafricaine le 20 août 2009 opposé devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) à la société RSM Production Corporation de Jack Grynberg, ce qui n’est pas du goût de Washington.

Remous au sein du MLPC

Le MLPC avait annoncé en 2006 avoir suspendu Patassé de toute activité politique pour "non-respect de la ligne directrice du parti". Rentré à Bangui fin 2008 pendant un mois pour participer au DPI, Patassé avait réaffirmé à l'issue d'un entretien avec Bozizé son intention d’être candidat aux prochaines élections présidentielles. Lors du congrès extraordinaire MLPC du 14 juin 2009, Martin Ziguélé est investi candidat officiel du parti pour les prochaines présidentielle et Patassé définitivement exclu du parti. L’ancien président parle de "complot", de  "manœuvres dilatoires" et depuis le Togo déclare à RFI "Je suis le père du MLPC... Ceux qui m'écartent aujourd'hui, ce sont mes enfants. Je les ai élevés, je les ai formés. Comme un père, je vais les corriger… mais en douceur. Je vais rentrer à Bangui et on verra qui de Ziguélé ou de moi est le meilleur candidat du MLPC." Gabriel Koyambonou, vice-président du MLPC indique de son côté "pour nous, c'est un non-évènement. Et en ce qui nous concerne, nous disons qu'il n'y a pas un autre candidat du MLPC que le camarade Martin Ziguélé". Fin novembre 2009, Patassé annonce qu'il se présentera comme "candidat indépendant" à la prochaine élection présidentielle. "Je peux créer un nouveau parti, j'ai la capacité. Mais pour le moment, j'ai opté pour une candidature indépendante pour préserver l'unité du parti." Le 30 décembre, la Cour de Cassation rejette une requête du camp de l'ex-président Ange-Félix Patassé qui voulait reprendre le contrôle du parti qu'il a fondé, le MPLC, dirigé depuis 2006 par l'ex-Premier ministre Martin Ziguélé.

Le suivi du DPI et la mise en place d'une Commission électorale indépendante (CEI)

Le 29 janvier 2009, Bozizé dissout le Comité de suivi des Actes du Dialogue National (CSADN) mis en place en 2004. Son budget est transféré au Comité de suivi des recommandations du DPI en charge de veiller à la mise en œuvre effective des recommandations du DPI jusqu'aux prochaines élections générales, à partir desquelles sa mission doit prendre fin. Le 15 février, Henri Maïdou (Premier Ministre sous Bokassa) est nommé président du Comité de suivi du DPI, secondé par M. Pascal Koyamené, secrétaire général du RDC, membre de l’Union des Forces Vives de la Nation (UFVN, opposition démocratique). Le 27 juin, l'Assemblée nationale adopte un code électoral révisé lors d'un vote boycotté par des députés de l'opposition qui dénoncent le fait que les dispositions arrêtées lors du DPI n’ont pas été respectées accusant François Bozizé de vouloir effectuer un "passage en force" en vue des prochaines élections. Il aurait, selon eux, vidé de sa substance la recommandation n°2 du DPI. Cette recommandation préconise notamment la relecture du code électoral par un comité ad hoc comprenant des entités représentées au DPI, avec l’assistance d’experts internationaux comme garantie de la neutralité et de la transparence et la création d’une CEI. Le 26 septembre, la Cour Constitutionnelle centrafricaine décide, à l’issue d’une audience au palais de justice de Bangui, déclare ' inconstitutionnels" 2 articles du code électoral adopté par l’Assemblée nationale et proposé au chef de l’Etat "soit de promulguer la loi amputée des dispositions déclarées inconstitutionnelles, soit de renvoyer le texte de loi à l’Assemblée nationale pour un nouvel examen conforme à la décision de la Cour Constitutionnelle". Le 10 octobre, les autorités centrafricaines publient la liste des membres de la coordination nationale de la CEI, organe chargé d’organiser les prochaines élections présidentielles et législatives. Le 13 octobre, Joseph Binguimalé est élu président de la CEI par 19 des 25 membres de la CEI qui en compte 30 ayant pris part au vote. Joseph Binguimalé fut dans le chauffeur mécanicien à l’ambassade de RCA à Paris travaillant en parallèle sur les chaines de montage d’automobiles chez Peugeot pour joindre les deux bouts. Celui qui est pasteur d’une église de Goussainville en région parisienne est par ailleurs impliqué dans une affaire de mœurs. Proche de Bozizé, il s’est retrouvé 1er vice-président du présidium du DPI en décembre 2008, juste derrière le président Pierre Buyoya avant d’être élu à la CEI.

Le détournement des fonds du programme Désarmement, démobilisation et réinsertion -DDR-

Le 30 janvier, la Conférence des Chefs d’Etats de la CEMAC réunie à Libreville annonce accorder une "assistance financière de 8 milliards de Fcfa pour aider la réalisation des opérations de DDR". Le PNUD est désigné pour conduire le Comité de pilotage du programme de DDR. Cette rencontre de Libreville est marquée par la participation de deux mouvements rebelles : l'APRD et l'UFDR. Le 25 mars, une première tranche de 5 milliards de FCFA est décaissée par la BEAC et versée au trésor public à Bangui. Une large partie de ces fonds servira à rembourser l’argent que les autorités utilisent pour organiser les funérailles de la mère du président Bozizé Martine Kofio, décédée le 9 Février via notamment la construction d’un mausolée en sa mémoire à Bézambé. Le 13 août, Bozizé lance officiellement le programme de DDR des ex-combattants dans le cadre d’une cérémonie de fête nationale célébrée pour l’occasion à Paoua aux côtés de Demafouth premier vice-président du "comité de pilotage" DDR. Le 9 novembre, Zi­gué­lé de­man­de à Bo­zi­zé, de re­mettre au pro­gramme DDR les 5 mil­liards de FCFA oc­troyés par les pays de la CEMAC. Le 21 décembre, le Conseil de l’ONU demande au Gouvernement de la République centrafricaine de faire en sorte que le processus de désarmement soit achevé avant les prochaines élections.

La prolifération des groupes armés

L’impuissance des forces internationales.

A partir de 2008-09, les exactions des hommes d’Abdoulaye Miskine, de Joseph Kony, de Baba Laddé, de Charles Massi révèlent au grand jour la faiblesse de l’Etat Centrafricain. Ces années seront marquées par la prolifération des groupes armés et une impuissance caractérisée des forces internationales pour maintenir la paix en République centrafricaine. Le 12 juillet 2008, une cérémonie militaire à Bangui officialise la mue de la Force multinationale en Centrafrique (FOMUC) mise en place par la CEMAC en Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX) désormais sous l’égide de la CEEAC. La MICOPAX est une force multinationale qui a pour mandat de contribuer à l’instauration durable de la paix et de la sécurité en RCA, et de faciliter le dialogue politique. Elle est composée de 500 soldats et civils originaires de République du Congo, du Gabon, du Tchad et du Cameroun. Elle opère sous l’égide de la CEEAC. Afin de ne pas se retrouver seule en première ligne, la France fait appel à ses alliés européens. Le contingent français représente la moitié des effectifs de l’opération européenne, par ailleurs commandée sur le terrain par le général français Jean-Philippe Ganascia. L’EUFOR Tchad RCA est autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies à opérer à la fois dans l’est du Tchad et dans le nord-est de la RCA, où elle a pour mandat de protéger les civils, de faciliter les opérations d’aide humanitaire et d’assurer la sécurité du personnel des Nations Unies. Ayant vocation à être une mission courte, l’Eufor Tchad RCA transmet le flambeau à une force onusienne, la MINURCAT, le 15 mars 2009. La Mission des Nations Unies en RCA et au Tchad (MINURCAT) est une force des Nations Unies dont le rôle est d’entraîner la police et d’améliorer les infrastructures judiciaires. Elle est composée de 350 policiers et militaires.

L'Armée de résistance du Seigneur (LRA pour Lord's Resistance Army)

La LRA est un mouvement rebelle ougandais formé au milieu des années 1980 dans le but déclaré de renverser le gouvernement du président ougandais Yoweri Museveni. Le mouvement est principalement basé dans le parc national de la Garamba, dans le nord-est de la RDC et sa présence a été signalée pour la première fois en RCA au début de l’année 2008, lorsque le mouvement lance des incursions dans l’extrême sud-est du pays pour se ravitailler en vivres et autres équipements et recruter des civils de force. Entre le 19 février et le 10 mars 2008, Bambouti, Gbassigbiri, Ligoua et Obo sont ainsi visés par la LRA qui y enlève plus de 150 personnes utilisées pour transporter des biens et de la nourriture tandis que des femmes sont victimes de violences sexuelles de la part des assaillants. Le 3 mai, Obo est encore attaquée par les rebelles de la LRA qui semblent faire de la localité (notamment sur route de Bambouti) sa base arrière. Le 26 mai, les ressortissants du Haut-Mbomou lancent dans une lettre ouverte un appel à la communauté internationale pour qu'elle appuie le gouvernement de la RCA dans la recherche et la mise en application des solutions pour sécuriser durablement la région et ramener dans leur foyer toutes les personnes enlevées par la LRA. La lettre indique la LRA a enlevé, lors de son incursion début mars, 157 personnes dont on est toujours sans nouvelle. Le 12 juin, le député de Djémah, Rosalie Pouzère déplore la réaction timide du gouvernement centrafricain après l'attaque des rebelles ougandais de LRA stigmatisant "l'abandon" dont serait l'objet depuis toujours le la préfecture du Haut Mbomou de la part du pouvoir central, et qui se caractériserait, selon elle, par le manque cruel des voies de communications et l'inexistence de l'administration civile et militaire. Après un an de répit, la LRA reprend les attaques avec encore plus d'intensité à la mi-2009. De petits groupes de combattants attaquent des villages situés dans un rayon de 20 kilomètres d'Obo. Les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), mieux équipés, patrouillent dans la région du Haut-Mbomou, dans le sud-est du pays, avec la bénédiction du gouvernement du président centrafricain mais l’insécurité persiste. En novembre 2009, 11 personnes sont tuées autour à Djemah loirs d’une attaque d’une quarantaine d’éléments de la LRA.

L'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR)

L’UFDR qui s’appuie sur une base majoritairement Goula est dirigé par Zakaria Damane. L’UFDR de Zakaria Damane a signé un accord de paix avec Bangui le 13 avril 2007. Le 15 juillet 2007, Zakaria Damane est nommé conseiller du président Bozizé et retournera sur le terrain distribuer les 50 000 Fcfa prévus pour chaque combattant au titre de cet accord. Cet accord est très mal digéré par Michel Djotodia qui accuse son chef militaire de faire le jeu du président François Bozizé. En février 2008, Djotodia et Sabone qui étaient en détention à Cotonou sont libérés. Des affrontements éclatent en avril 2008 entre factions rivales de l’UFDR à Gordil, Boromata et Tiringoulou. Le 15 mai 2008, Michel Djotodia, l’UFDR annonce la radiation de son Chef d’Etat-major Zakaria Damane remplacé par Younouss Oumar et Joseph Zoundéko. Le même jour, Charles Massi est nommé coordonnateur politique de l’UFDR par son président Michel Djotodia. Cette nomination est dénoncée par Zacharia Damane qui évoque dans un communiqué un "acte de trahison" affirmant que "la base de l’UFDR n’a pas été consultée". C’est à bord d’un Transal de l’armée française depuis Birao que Damane Zakaria est transporté jusqu’à Libreville où il signe le 21 juin avec le gouvernement un "accord de paix global" qui prévoit notamment une amnistie et le cantonnement de ses éléments qui vont intégrer un programme de DDR. Zakaria Damane accepte de signer l’accord moyennant un arrangement avec Bozizé qui lui versait un salaire tout en lui permettant de garder le contrôle sur la zone riche en diamants autour de Sam Ouandja. Cependant, ni le président de l’UFDR, Michel Djotodia ni son porte-parole Abakar Sabone n’ont fait le déplacement de Libreville pour signer cet accord. La légitimité de Damane et la validité de l’accord signé avec le gouvernement centrafricain se pose clairement. Les anciens prisonniers de Cotonou préconisent l’ouverture des négociations pour la signature d’un nouvel accord et menacent les pouvoirs publics de représailles si jamais ils s’obstinent à coopérer avec la tendance UFDR de Damane. Des combats auront lieu le 16 juillet à Birao. Le 22 juillet, Abakar Sabone se retire de l'UFDR reprenant ses activités d’entrepreneur rebelle au sein du MLCJ (Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice) dont le Vice-Président fut très brièvement Robert Yékoua-Ketté qui se brouilla ensuite avec Sabone. Le 14 août, c’est Charles Massi qui se retire de l’UFDR pour prendre son autonomie. Le 7 décembre, un accord de paix est signé entre le MLJC et le gouvernement. Suite à un accord de paix signé avec le gouvernement le 7 décembre, le MLJC déclare "adhérer à l’accord de paix global signé à Libreville au Gabon le 21 juin 2008 entre le gouvernement de la République centrafricaine et les mouvements politico-militaires". En février 2009, Abakar Sabone reprendra les armes accusant Bozizé de ne pas respecter les clauses de l’accord de paix de 2008 par le gouvernement depuis la signature. La ville de Bria est le théâtre depuis le début de l’année 2008 d’affrontements ethniques entre Runga contre Goula qui s’accentuent au mois de juin. La Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) est créée pendant le second semestre 2008 en réponse à l’exclusion et à des agressions par l’UFDR de Damane contre le groupe ethnique Runga. L’UFDR renforce sa mainmise sur le commerce des diamants dans la zone de Bria et exclu les négociants Rounga de cette activité. Le 11 décembre, douze personnes sont tuées dans une attaque d'hommes armés consécutives à ces conflits interethniques Goula vs. Rounga et Kara portant sur des différends fonciers dans les zones diamantifères. Le 6 juin 2009, l'UFDR rejoint les troupes des FACA dans un contrôle d'opération de nettoyage, reprenant Birao et ses environs tuant près de 30 personnes. Le 22 juin 2009, dix personnes sont tuées à Birao lors d’une attaque des positions gouvernementales et de l’UFDR par des éléments Kara et Rounga.

Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP)

La CPJP est créée pendant le second semestre 2008 en réponse à l’exclusion et à des agressions par l’UFDR de Damane contre le groupe ethnique Runga. Charles Massi est devenu le porte-parole de la CPJP revendiquant l’attaque contre la garnison de Bossembélé du 13 février 2009. La CPJP est proche du mouvement d’Abdoulaye Miskine et réclame "la dissolution du gouvernement formé le 19 janvier 2008" en l'accusant d'être une "équipe de campagne" pour François Bozizé en vue de la prochaine élection présidentielle. En Avril, Charles Massi se rend à N’Djamena pensant que le Tchad base adouberait sa rébellion, ce qui ne fut pas le cas. Le 16 mai, il est arrêté à Sarh par des officiers tchadiens alors qu’il tente de rejoindre ses hommes à la frontière centrafricaine. Le 12 juin, des combats ont lieu entre les éléments de la CPJP et forces gouvernementales à Ndélé faisant une vingtaine de morts alors que Charles Massi est toujours détenu à Ndjamena. Le 8 juillet, Charles Massi est libéré par le gouvernement tchadien après avoir exprimé "l'intention de faire la paix" avec Bangui. Fin Novembre, après une attaque de la CPJP contre la garnison des FACA à Ndélé, 140 éléments des forces gouvernementales sont envoyés en renfort. Le 2 décembre, la CPJP et le FDPC d'Abdoulaye Miskine signent un accord militaire. Le 20 décembre, des éléments de l'armée tchadienne arrêtent Charles Massi dans le Sud-Ouest tchadien en face de Ngaoundaye. Il est alors livré à Bozizé et transféré à Bossangoa, placé en détention à la prison spéciale de Bozizé de Bossembélé dénommée "Guantanamo" et liquidé dans la foulée.

L’armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD).

L’APRD dispose de peu d’armes (pour la plupart des fusils artisanaux), de véhicules et autres équipements. Le 28 mars 2008, l’état-major de l’APRD désigne Jean-Jacques Demafouth comme président de ce mouvement. Un "accord de cessez-le-feu et de paix" est signé le 8 mai à Libreville entre l’APRD et le gouvernement. Le texte prévoie "l'adoption d'une loi d'amnistie générale" et "l'abandon de toutes les poursuites judiciaires en cours." Le 21 Juin, le gouvernement signe à Libreville avec l’APRD un "accord de paix global" qui prévoit notamment une amnistie pour tous les combattants ainsi que les responsables civils et le cantonnement des soldats rebelles qui vont intégrer un programme de démobilisation, de désarmement et de réinsertion (DDR) et participer au  "Dialogue Politique Inclusif" -DPI-. Des affrontements auront lieu entre l’APRD, les FACAs et la garde présidentielle dans les localités de Bozoum, Paoua, Bocaranga, Ngaoundaye auront lieu tout au long de l’année 2008. En 2009, l’APRD participe au processus de paix en cours en RCA et ses combattants sont en cours de démobilisation et de réinsertion. Le 15 avril 2009, le président de l’APRD Jean-Jacques Démafouth dénonce dans un communiqué l’assassinat du président sous fédéral de la fédération national des éleveurs centrafricains de la ville de Paoua par le colonel Laurent Djim Wei et annonce que celui-ci est relevé de ses fonctions au sein du mouvement.

Front démocratique pour le peuple centrafricain (FDPC)

En 2008, le FDPC ne compte alors qu’une poignée de combattants et ne contrôle initialement qu’une zone exiguë, située près de la frontière tchadienne. Le FDPC refuse de signer l'accord global de paix de juin 2008 conclu à Libreville au Gabon et ne participe pas non plus au dialogue politique inclusif fin 2008 lançant plutôt des attaques ciblées contre les forces gouvernementales. Le 12 novembre, 14 soldats gouvernementaux sont ainsi tués dans une embuscade tendue par des rebelles non loin de la localité de Sido, proche du Tchad. Dans la nuit du 12 au 13 février 2009, la prison de Bossembélé est attaquée par les combattants du FDPC d’Abdoulaye Miskine. Une cinquantaine de prisonniers sont libérés. Une quantité importante d'armes et de munitions et plusieurs véhicules sont emportés tandis que cinq soldats gouvernementaux auraient été tués dans l'offensive rebelle. Le 5 juin, Bozizé et Abdoulaye Miskine se rencontrent en marge du dernier sommet de la CEN-SAD tenu à Syrte en Libye. Le 4 juillet 2009, Abdoulaye Miskine signe, en marge d’un sommet de l'UA en Libye, l'accord global de paix de Libreville engageant depuis 2008 le gouvernement centrafricain et plusieurs autres groupes rebelles. Malgré cet accord, Abdoulaye Miskine est sur ses gardes et refuse de rentrer à Bangui avec Bozizé à bord de son avion après la signature de cet accord. Il a raison de se méfier car ses éléments Moustapha Hassan et Abakar Mahamat porté-disparus en septembre ont en fait été exécutés par la garde présidentielle de Bozizé peu après leur arrestation. Le 2 octobre, Le FDPC d'Abdoulaye Miskine déclare caducs les accords de paix signés avec Bozizé. Le 2 décembre, La CPJP et le FDPC d'Abdoulaye Miskine signent un accord militaire. Bozizé plutôt que de négocier avec le FPDC d’Abdoulaye Miskine choisi de diviser son mouvement en incitant une large partie de ses combattants à rejoindre le processus de DDR.

Front populaire pour le redressement (FPR)

Après plusieurs années passées dans l’opposition armées contre le régime de N’Djamena, au Nigeria et au Darfour, le mouvement Rassemblement des Forces Positives fort d’une centaine d’éléments est installé depuis 2008 dans la préfecture de Nana-Gribizi en RCA. Le FPR est dirigé par Baba-Ladé (de son vrai nom Mahamat Abdoul Kadre), un tchadien peul dont le pseudonyme signifie "père de la brousse" en fulbé. Baba Laddé annonce alors son ambitieux objectif politico-militaire : renverser les régimes centrafricains et tchadiens et créer un État Peul du Soudan à la Mauritanie. Le FPR et son leader tirent des revenus substantiels en volant du bétail, en obligeant les éleveurs à vendre leur bétail à des prix dérisoires et en pratiquant le racket. En 2009, Baba-Ladé indique qu’il est prêt à déposer les armes à condition mais exige  "un pardon public d’Idriss Déby à la Communauté peulh massacrée, spoliée de ses bétails et obligée de se réfugier en RCA". Le 3 octobre 2009, le FPR lance à partir du territoire centrafricain, une attaque contre la garnison tchadienne de Sido. Le 10 octobre 2009, Baba Laddé est arrêté par les autorités de Bangui, expulsé du territoire centrafricain et livré aux autorités de N’djaména. Le 20 octobre, trois responsables du FPR se présentent récemment à la base de la MICOPAX de Kaga-Bandoro, chef-lieu de la préfecture de Nana-Gribizi, pour lancer un ultimatum de deux semaines aux autorités centrafricaines et à la FOMAC et MICOPAX A 1, afin de connaître la position de leur chef Baba Laddè. Les éléments du FPR du général Baba Laddè orphelins de leur chef écument fin 2009 la zone de Kaga-Bandoro, Kabo et Sido.

Le 25 octobre 2017