Les armes russes sont-elles des cannes à pêche ?

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Par Guy José Kossa

Que les français quittent la RCA ! Nous en avons assez de leur maudite présence. Plus de 50 ans de colonisation, plus de 50 ans après l’indépendance, cela fait bien plus d’un siècle que la RCA peine à décoller.

La faute à qui ?

Aux français bien sûr ! Ils sont à la base de toutes nos malédictions. Et même si ce n’est pas eux, c’est toujours eux. Après tout, il nous faut chercher les causes de tous les malheurs de ce pays à l’extérieur. Et ce sont les Français pardi !

La MINUSCA elle aussi doit déguerpir. Dare-dare. Avant que les centrafricains ne se mettent à tout casser et à tout brûler. Ce n’est pas grave. De nouveaux bailleurs viendront tout reconstruire. D’ailleurs l’on se demande bien, à quoi sert cette MINUSCA de m…chez nous ? C’est elle qui attise les tensions afin d’entretenir la guerre et continuer à enrichir ses milliers de fonctionnaires. Jusqu’à leur retraite et la retraite des enfants de leurs enfants. Quant aux forces soi-disant internationales, qu’elles nous montrent leur seul fait d’arme ayant permis de changer la donne depuis qu’elles sont en RCA. On connait la réponse : renflouer le stock de munitions des rebelles, courir les prostituées et violées des mineurs comme les soldats de l’opération Sangaris renvoyés dans leur propre pays pour être déclarés non coupables.

Alors ?

Alors qu’ils partent, Français et MINUSCA ! "Je dis bien qu’ils partent, et que nos femmes et nos enfants jettent derrière leur avion le tison ardent, symbole du départ définitif et d’un souvenir couvert de honte et de malédiction populaire".

Et après ?

Et après les français ne peuvent pas nous chasser de chez eux. La France est un pays démocratique. Tout le monde sait ça, et tant pis pour elle. Aussi longtemps qu’il y’aura des français pour se battre contre d’autres français afin que des immigrés de guerre et de faim comme nous, viennent vivre à l’aise chez eux, c’est tant mieux pour tous.

Tiens ! Je suis ministre et haut fonctionnaire en RCA mais je continue néanmoins à percevoir sans honte le RSA, à bénéficier du logement social, et à abuser de la sécurité sociale. Et j’insulte les français par-dessus le marché. Où est le problème ?

Nos grands-parents ont donné leurs vies en 14-18, en 39-45, Indochine, Bir hakeim, sans compter tous ceux que la colonisation a permis aux colons de massacrer sur notre propre sol. Koudoukou s’est sacrifié au combat pour les français. Boganda s’est tué en avion à cause des français. Et nos diamants, or, uranium ? Et la machine à fabriquer des billets de banque que Pompidou avait refusé de d’offrir à Bokassa ? On aurait fabriqué nous-mêmes notre argent et distribuer suffisamment à chaque centrafricain pour qu’il n’y ait plus jamais aucun problème entre nous. Tout cela, les français devront le payer sous toutes les formes aux centrafricains. Ministre ou pas, Haut fonctionnaire ou pas…vive les mimima sociaux !

Et après ?

Et après je dis niet niet niet aux français et à la MINUSCA ! Encore un peu et nos enfants, nos étudiants, nos stagiaires, nos fonctionnaires, nos familles, bref, toute la Centrafrique prendra le chemin de la Russie. Moscou deviendra Paris. Aeroflot prendra la place de Air-France. Et si vous ne le savez pas, tout cela figure bien dans les accords de coopération RCA - Russie que personne n’a lu jusqu’à présent.

Et après ?

Après, j’ai quand même quelques problèmes avec ces russes qui rusent :

1- Ils commencent par descendre à l’aéroport de Bangui avec des armes que personne n’a jamais vues,
2- Ensuite, ils choisissent de pénétrer en Centrafrique par le nord à partir du Soudan sans arriver à Bangui. Que transportent tous ces gros camions qu’on voit circuler comme s’ils fournissaient des dotations aux rebelles ? À moins qu’il s’agisse des engins destinés à l’exploitation des mines,
3- Ils exigent d’avoir le contrôle de la sécurité du chef de l’État. Comme cela, ils savent à quel moment il se lève, quand et où il se couche. Et entre le lever et le coucher, rien ne leur échappe. Pendant ce temps,, ils s’en vont embrasser les chefs rebelles et faire "amis-amis" avec les criminels de la nation. Finalement, on se demande si les Russes sont là pour l’intérêt du peuple ou pour la seule protection du Président qui ne pense qu’à multiplier ses mandats. Sans même déjà terminer celui sous lequel il ne cesse de ployer et se déployer. En vain,
4- Ils forment des soldats qu’on a jamais vu ni au front, ni tirer sur des rats. Surtout quand ça chauffe à Bambari ou ailleurs.

Et après ?

Après, on nous avait parlé de secrets militaires. Maintenant c’est la grande publicité autour d’un petit groupe de Faca déployé aux bords de la rivière Tomi à Sibut. Et l’on oublie que les "autres-là" sont perchés sur les « kaga » ou montagnes de Bandoro et observent en silence tout ce qui se passe en bas. D’ailleurs ces Faca ont-ils seulement des armes russes ?

Et après ?

Après c’est cette histoire de l’Union africaine qui me dérange. Je vois venir le prochain remaniement. C’est-à-dire un nouveau premier ministre. Je me rappelle que l’actuel PM avait prédit que s’il tombe FAT tombe. Souhaitons qu’il soit aussi faux prophète qu’il est mauvais Chef de gouvernement.

Quant à l’avenir qui se dessine, il rend tellement frileux et très nerveux les tenants du pouvoir en place. Gare donc à tous ceux qui osent les provoquer. Heureusement que les centrafricains sont tous vaccinés contre toutes ces gesticulations. C’est du déjà vécu, du déjà connu. Tout cela ne fait peur à personne. Parions seulement que c’est encore un coup des français. Décidément, on les voit partout ces Français !

Et après ?

Après, il reste une seule question que je me pose et pose à tous : Les armes russes dont on parle tant, sont-elles véritablement des armes ou des cannes à pêche ? 

Franchement, il faut avoir la patience du pêcheur pour espérer que les poissons viendront d’eux-mêmes mordre à l’hameçon on ne sait quand.

Mais une arme n’est pas une canne à pêche que je sache. On la dégaine !
Diantre qu’attendent-ils donc pour dégainer s’ils sont venus pour changer le cours de l’Histoire en Centrafrique? 

Guy-José Kossa 

Le 22 mai 2018

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Guy-José Kossa@gjk