Ces prisonniers politiques...

Mercredi 3 mai 2017, la cour d’appel de Pointe-Noire, capitale économique du Congo-Brazzaville, a confirmé, la condamnation à 30 années de travaux forcés de l’opposant Modeste Boukadia, 62 ans, jugé en première instance en 2014 pour "atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat " a déclaré son avocat Maitre Magloire Senga ajoutant "C’est du n’importe quoi parce que cette décision ne reflète pas les débats.

On a l’impression qu’elle a été parachutée d’ailleurs", a-t-il ajouté, indiquant être "déçu" à la sortie d’une audience publique qui s’est éternisée sur  une plage horaire de 11 heures. Modeste Boukadia, résidant en France avait été condamné par contumace à 30 années de travaux forcés en avril 2014. Le pouvoir de Brazzaville l’accuse entre autre d’avoir souhaité "organiser un référendum d’autodétermination de l’Etat du Sud-Congo".

En janvier 2016, Modeste Boukadji décide de rentrer au Congo. C’est ainsi que le responsable du cercle des démocrates et républicains du Congo (CDRC, petite formation d’opposition) a été fait prisonnier. Amnesty International, estime que Modeste Boukadia est un "prisonnier politique". Pour sa part Pierre Mabiala, ministre de la justice, est pour lui un "prisonnier de droit commun". Modeste Boukadia s’était déclaré candidat à la présidentielle de 2009 avant de se rétracter, arguant que "le Congo n’était pas prêt à organiser ce scrutin" remporté avec 78 % des voix par le président Denis Sassou-Nguesso, âgé officiellement de 73 ans, cumulant 32 années au pouvoir. Pour mémoire Modeste Boukadia a été membre de la Commission économique et sociale lors la conférence nationale souveraine qui a ouvert le Congo au multipartisme en 1991.

Cela fait 4 mois jour pour jour ce vendredi 26 mai 2017 qu’André Okombi Salissa, - A.O.S - l'ancien candidat à l’élection présidentielle, se trouve détenu à la DGST, la direction générale de la surveillance du territoire.

Le 26 janvier 2016 exactement, André Okombi Salissa -A.O.S - qui fut ministre durant près de 15 années de Sassou-Nguesso et devenu opposant était sorti de sa cellule à la maison d'arrêt de Brazzaville, quelques jours après son inculpation pour "atteinte à la sûreté intérieure" et "détention illégale d'armes de guerre". Maitre Boucounta Diallo, l’avocat sénégalais d’-A.O.S- demande des explications à cette détention "illégale" à ses yeux, d'autant qu'André Okombi Salissa -A.O.S - n'a toujours pas été entendu sur le fond des faits qui lui sont reprochés.

Le 27 mai 2017