Les avocats et l'opposition demande une enquête internationale et une autopsie suite au décès du colonel Marcel Ntsourou

L'ancien N°2 des services de renseignements du Congo-Brazzaville est décédé le vendredi 17 février 2017 à l’hôpital central des armées de Brazzaville, ou selon nos informations "il a été admis en urgence" alors qu’il purgeait une peine d’emprisonnement à perpétuité pour les motifs "rébellion, détention illégale d’armes de guerre".

L’avocat de feu le colonel Marcel Ntsourou âgé de 60 ans, ainsi que l’opposition exigent l’ouverture d’une enquête internationale. André Ngakala Oko, procureur de la République de Brazzaville a déclaré "avoir ordonné à la police judiciaire d'ouvrir une enquête."  De son côté Maître Amédée Nganga, un de ses avocats demande une enquête internationale avec une autopsie.

Maître Amédée Nganga actuellement à Paris, a déclaré ce week-end "Il y a pratiquement 72h, j’ai eu de ses nouvelles et il ne m’a pas dit qu’il avait des inquiétudes. S’il avait des problèmes de santé, ça aurait pu être simplement des problèmes de tension, mais il avait des médicaments pour ça" ajoutant "il serait judicieux qu’on puisse mettre en place une commission d’enquête indépendante pour savoir réellement ce qu’il s’est passé. Quoiqu’il en soit, l’innocence d’un homme, la dignité d’un homme a été bafouée par une justice qui n’en est pas une. Dans tous les cas, quelles que soient les raisons qui aient pu conduire au décès de ce monsieur, il n’en demeure pas moins vrai que le chef de l’Etat assume toute la responsabilité du décès, à cause de ce long séjour arbitraire en prison ! Car rien ne caractérisait les infractions qu’on lui reprochait, puisqu’il n’en était même pas, ni de près ni de loin, l’auteur."

A l’annonce du décès du colonel Marcel Ntsourou, Brazzaville et le Congo plus généralement a été secoué par une onde de choc. Tour à tour proche de l’ancien président de la République Pascal Lissouba chassé du pouvoir et avec l’actuel président Denis Sassou-Nguesso, Claudine Munari, présidente de la fédération d'opposition IDC-FROCAD-CJ3M, a déclaré que cette information était "triste et inquiétante" ajoutant "que l'Etat a failli à sa mission de protéger un citoyen et réclame, une enquête internationale sur les circonstances du décès de l'officier supérieur".

Claude Munari de souligner "Cette nouvelle, elle est triste pour nous, mais elle est inquiétante aussi. Parce qu'aujourd’hui c’est Ntsourou, demain à qui le tour ?  et d’ajouter "On nous dit qu’il a fait un arrêt cardiaque. Mais sur quelle base ? Est-ce qu’on a fait une autopsie ? Au Congo on arrête les gens, ils sont à la maison d’arrêt, ils meurent, on ne fait pas d’autopsie, on nous donne des raisons comme ça leur vient. Ce n’est pas comme ça, l’Etat de droit. On va réclamer une enquête internationale parce que si elle n'est que nationale, franchement, la messe est dite".

Thierry Moungala, porte-parole du gouvernement du Congo et ministre de la communication a réagi à la demande d’enquete internationale et déclaré "comprendre l'émotion de la famille à laquelle il présente ses condoléances mais appelle à garder raison et sérénité". Il promet "que les résultats de l'enquête seront rendus publics et ne voit donc pas l'intérêt d'une enquête parallèle.". Le porte-parole Thierry Moungala précise "D’abord, je ne comprends pas la notion de commission d’enquête indépendante", c’est une notion qui m’échappe sur le plan juridique.

Secondo, je crois que tout le monde a suivi le communiqué du procureur de la République, qui a annoncé qu’il diligentait une enquête à travers la police judiciaire. Parce qu’effectivement il y a eu mort d’homme, que cette mort d’homme se passe dans des conditions brusques qui semblent être, à ce stade des investigations, un arrêt cardio-respiratoire, c’est-à-dire un évènement brusque et imprévisible. Donc il est logique que le procureur engage une procédure.

Alors, toute autre procédure serait à la fois superfétatoire et superflue, puisque je ne vois pas ce qu’une commission dite indépendante pourrait apporter de plus que les investigations de la justice du Congo." Thierry Moungala, porte-parole du gouvernement ne se prononce pas, sur la demande d’autopsie, seul le procureur peut décider.

Thierry Moungala, précise "que la veuve du colonel Marcel Ntsourou, actuellement en  France, a annoncé sa venue à Brazzaville et aura, conformément aux traditions, accès à la dépouille de son mari. Ce sont des choses qui ne posent strictement aucun problème."

Le 19 février 2017