Mathias Dzon et le Collectif des partis de l'opposition congolaise enfoncent le clou

Mathias 2Mathias Dzon @cld
Communiqué 
 
Aujourd'hui le Congo-Brazzavile traverse une crise économique et financière profonde.
 
Un taux négatif de - 2,9 %
 
L'économie congolaise plonge avec un taux de croissance négatif de -2,9% et un assèchement complet des réserves de change. La dette du pays a explosé et atteint 117 % du PIB selon le FMI et non pas 77 % comme le prétendent les autorités congolaises qui, en énonçant ce taux minoré, camouflent les chiffres des énormes contrats sur le pétrole, des contrats avec la Chine, ainsi que ceux des contrats avec les traders Trafigura et Glencor, sans oublier le recours abusif au gage pétrolier.
 
Pour rappel, le Congo-Brazzaville avait été déclaré éligible à l'intiative PPTE en 2004. A cette époque, le stock de la dette extérieure en valeur nominative avait été estimé à 9,2 milliards de dollars US, par les services du FMI et de la banque mondiale. 
 
En 2006 le Congo avait atteint le point de décision de l'initiative PPTE et avait obtenu en conséquence,une réduction de sa dette de 30%.
 
En 2010 la dette est effacée à hauteur de 90 %
 
En 2010 il avait atteint le point d'achèvement de cette initiative. Dans ce contexte, à la fin du mois de décembre 2010 le stock total de la dette publique du Congo était de 1 565 522, 8 milliards de Fcfa soit 25,7 % du PIB. Avec l'atteinte du point d'achèvement le Congo avait bénéficié d'un effacement de sa dette à hauteur de 90 %.
 
Pendant la période de l'initiative PPTE, le seuil de concessionnalité exigé du Congo était de 50%. Tout nouvel engagement devait comporter une part de libéralité d'au moins 50%. Avec le point d'achèvement en 2010 le niveau exigé au Congo avait été ramené à 35 %.
 
Au 31 décembre 2015 la dette publique du Congo était évaluée à 3 036,4 milliards de Fcfa soit 54,7% du PIB. Au 30 juin 2016 le stock de la dette publique était de 3 042, 622 milliards de Fcfa soit 78,8% du PIB Celui de la dette extérieure était de 2 641, 01 milliards de Fcfa.
 
Il faut signaler que les critères de convergences de la CEMAC exigent des pays membres que le rapport entre le stock total de la dette et le PIB soit inférieur ou égal à 70%. Or, pour l'année 2017, selon les estimations du FMI, le Congo se situe à 117 %.
 
Entre 2010 et 2017, la dette publique augmente de 92,3% du PIB
 
Ainsi entre l'année 2010 année de l'atteinte du oint d'achevement de l'initiative PPTE et l'année 2017, la dette publique du Congo a augmenté de 92,3 % du PIB. Ce grave dérapage est un risque réel pour la soutenabilité de la dette et pèse lourdement sur sa gestion, comme en témoignent le non-respect des plans de remboursement et les nombreux cas de défaut de paiement enresitrés en 2017. D'importants arriérés de l'ordre de plus de 100 milliards de Fcfa se sont constitués tant pour les créanciers classiques que pour les entreprises chinoises émargeant au budget d'investissement.
 
Sur le plan intérieur, les paiements sont quasiment arrêtés. Le critère de convergence multilaréale de la CEMAC de "non accumulation des arriérés" n'est plus respecté. Selon certaines sources d'ailleurs, la situation serait plus grave, parce que tous les chiffres n'ont pas été mis à la disposition du FMI. Si on en tient compte, l'explosion de la dette pourrait atteindre un taux de plus de 137 % du PIB.
 
L'explosion de la dette publique à un niveau aussi élevé est d'autant plus incompréhensible que le Congo a engrangé d'énormes excédents budgétaires de 2003 à 2014, excédents se chiffrant à près de 14 000 milliards de Fcfa soit 21,34 milliards d'euros !
 
Où sont passés les 14 000 milliards de Fcfa ? 
 
Selon le gouvernement congolais les excédénts budgétaires devaient être logés d'abord dans un compte de stabilisation des recettes budgétaires et ensuite dans un compte de réserve pour générations futures, comptes ouverts dans les écritures de la BEAC à Brazzaville. Dans les faits, ces comptes n'ont jamais encaissé plus de 1 500 milliards de Fcfa chacun depuis leur ouverture. Plus grave, aujourd'hui le solde de chacun des comptes est quasiment nul. Où sont donc passés les 14 000 milliards de Fcfa dont on ne retrouve les traces nulle part dans les documents budgétaires congolais et pas du tout dans les tableaux des opérations financières de l'Etat - TOFE ?
 
Avec 14 000 milliards de Fcfa d'excédents budgétaires le Congo n'avait plus besoin de recourir à l'endettement !
 
Pourquoi, malgré cette cagnotte, le gouvernement a-t-il recouru à un endettement insoutenable ?
 
Avec les 14 000 milliards d'excédents budgétaires le Congo n'avait plus besoin de recourir à l'endettement. Alors, à quoi à servi l'énorme dette dont le Congo n'avait nullement besoin, ce, d'autant que la production pétrolière du pays a cumulté à plus de 100 millions de barils par an, avec un prix du baril à plus de 100 dollars ? L'explosion de la dette publique à 117 % voir plus du PIB est le résultat d'une trés mauvaise gouvernance qu'il faut obligatoirement éradiquer.
 
Pour sortir du lourd endettement actuel, il importe de retraiter la nouvelle dette comme en 2010 et adosser ce retraitement à un programme d'ajustement structurel avec le FMI, programme devant prendre en compte la dimension sociale et devant se garder de résure les dépenses publiques dans les domaines des salaires des fonctionnaires, des pensions des retraités, des bourses des étudiants du pouvoir d'achat des populations, de l'éducation et de la formation professionnelle, de la santé, de l'eau potable, des transports en commun, de l'emploi en général, de l'emploi des jeunes en particulier. Ce programme doit conduite à la restauration de la transparence et la bonne gouvernance budgétaire.
 
Dans cette perspective, il doit recommander des audits de la SNPC, des Grands travaux, du Trésor, de la CCA, des Impots, de la Douane, du Port autonome de Pointe-Noire, des opérations des municipalisations accédlérées" des grands entreprises comme al SNE, la SNDE etc. Il doit en ouvre supprimer les énormes exonérations fiscales accordées aux entreprises appartenant à la famille régnante et au personnalités du pouvoir et surtout, exiger, d'une part la clôture immédiate des comptes extérieurs du Congo ouverts dans les pays comme la Chine, les pays du Golf arabique, Hong Kong, Panama, Luxembourg, Iles vierges, et d'autre part, le rapatriement immédiat, sous la surveillance du FMI des Fonds du Congo logés dans les banques de ces pays
 
Il convient par ailleurs de régler dans les meilleurs délais, le conflit qui oppose l'Etat congolais à l'Etat suisse, à propos du blocage dans une banque suisse des 1 000 milliards de Fcfa, fruit de la vente courant 2010, de 18 millions de barils de pétrole de l'Etat congolais à la société de négoce pétrolier, Gunvor, dont le siège est installé à Genève en Suisse.  
 
La vraie solution de sortie de crise multidimensionnelle

Mathias Dzon estime que la "vraie solution à la crise multidimensionnelle qui traverse le Congo réside dans la convocation par le président de la République, d'un dialogue politique inclusif, rassemblant toutes les forces vives du Congo, pour élaborer de façon consensuelle des réponses, appropriées à chacune des dimensions de la crise : économique, financière, sociale, politique, électorale et sécuritaire. "
 
 
Fait à Brazzaville le 9 aout 2017 
Mathias Dzon et le collectif des partis de l'opposition congolaise