Ethiopie : le barrage de la renaissance financé à plus de 56 millons de dollars par la diaspora

Meles Alem porte parole du ministère des affaires étrangères de l'Ethiopie a déclaré que la diaspora éthiopienne a investi plus de 56 millions de dollars dans le projet de construction de la centrale hydroélectrique de la renaissance de 6 450 MW.Meles alem

Meles Alem@oe/cld

Pour mémoire l'emplacement du barrage avait été envisagé par les États-Unis lors d'une étude conduite entre 1956 et 1964. Un nouveau projet est proposé en octobre 2009 puis au mois d'août 2010.

Le 31 mars 2011, un contrat de près de 5 milliards de dollars est attribué à la société Salini Impregilo sans aucun appel d'offres. Meles Zenawi premier ministre pose la 1ere pierre le 2 avril 2011. Au départ le barrage est baptisé "projet X" puis prendra le nom de "barrage du millénaire" avant de s'appeller "grand barrage de la renaissance" le 15 avril 2011. 

Le gouvernement de l'Ethiopie annonce en mars 2012 une modification des plans du barrage pour passer de 2 250 à 6 000 MW qui passera à 6 450 MW en février 2017 en raison de l'amélioration des générateurs, alors que les travaux sont achevés à 56 %, d'après le ministre de la communication de l'Ethiopie.

C'est par le biais de la cession suite au lancement du projet en 2011 que le financement a pu être réalisé. Plus de 2 millions de bons du trésors émis.  Le gouvernement a la ferme volonté d'intégrer ses ressortissants à l'étranger dans son processus de développement.

Soulignons que le barrage construit sur le Nil est à la source d’une tension sous-régionale, avec la République arabe d’Egypte, pensant que l’infrastructure ne réduise son approvisionnement en eau par le fleuve.  Le projet a connu de nombreuses difficultés à obtenir un appui financier externe. Aussi il a été financé intégralement sur fonds propres par l’Ethiopie.  Le coût global de la mise en service est évalué à près de 5 milliards de dollars et est à ce jour terminé à plus de 70 %.

Le barrage de la Renaissance est situé sur le cours du Nil bleu, près de la frontière avec le Soudan, à près de 100 kilomètres en amont du barrage de Roseires. Ce sera un barrage poids de 175 m de haut, 1 800 m de long et composé de béton RCC.

  • Son volume sera de 10 000 000 m3,
  • Son réservoir aura une capacité de stockage de 79 km3
  • Pour une surface d'eau de 1 561 km2,
  • Une élévation normale de 640 m.

 

Le barrage sera doté de 3 dévesoirs le principal étant situé à la gauche du barrage, contrôlé par 6 portes et capable d'évacuer 1 500 m3/s. De chaque côté du barrage se trouveront 2 centres de production d'électricité. À droite, 10  turbines Francis de 375 MW, et à gauche 6 turbines de même puissance produiront l’électricité.

Le lac-réservoir couvrira 1 680 km2, soit 2 fois plus que le lac Tana, le plus grand lac naturel de l'Ethiopie. Il retiendra 67 milliards de m3 d'eau et pourrait prendre plus de 7 années  à se remplir.  Ce sont plus de 20 000 personnes qui seront déplacées. Il reste des inquiétudes sur la sismicité de la région et sur le comportement du barrage en cas de crue du Nil bleu. La biodiversité de la région disparaitra certainement.  

La ligne de transmission devant transporter la production de la centrale est terminée et a coûté 1 milliard de dollars. Les travaux réalisés par  la China Electric Power Equipment and Technology. 

Le 31 mars 2018