Baromètre EY de l’attractivité de l’Afrique 2016

Des investissements directs étrangers en hausse, malgré une croissance plus faible
 

EY publie les résultats de son baromètre annuel de l’attractivité de l’Afrique. Cette nouvelle édition établit un bilan des investissements directs étrangers sur l’année 2015 en Afrique.

En 2015, le taux de croissance moyen du PIB de l’Afrique subsaharienne est passé à 3,4%, contre 6% les années passées. Les raisons de ce ralentissement ne sont pas spécifiques à l’Afrique : un ralentissement général des économies des pays émergents est également perceptible. Malgré cela, le continent africain est demeuré attractif.

En 2015, les investissements directs étrangers -IDE- en Afrique ont augmenté de 7% par rapport à 2014 : 771 nouveaux projets d’IDE ont été recensés, générant 148 695 emplois.

L’Afrique est l’une des deux seules régions dans le monde à avoir bénéficié d’une croissance du nombre de projets d’IDE en 2015.

S’élevant à  71,3 milliards de de dollars, les montants investis en Afrique accusent une légère baisse par rapport à 2014 mais restent tout de même supérieurs à la moyenne observée entre 2010 et 2014 sur le continent. 

L’Afrique de l’Est prend de l’ampleur et connait une hausse de 26,2% de ses projets d’IDE, devenant ainsi, grâce au Kenya, la deuxième région d’accueil pour les investissements.

En effet, le Kenya a vu ses projets d’IDE doubler de 50% en 2015 et devient le second pays destinataire d’IDE devant le Maroc et après l’Afrique du Sud.

L’Afrique du nord continue de voir des IDE augmenter en 2015 avec 166 projets  soit +8%, dont 45% accueillis au Maroc avec 74 projets.  Le Maroc est le pays où les IDE génèrent le plus d’emplois soit 17,4% du total.

L’Afrique de l’ouest est N°1 en ce qui concerne la valeur des IDE. La Côte d’Ivoire enregistre une augmentation du nombre de projets d’IDE de 86,7%, se hissant ainsi à la 9e place des destinations les plus attractives. Le Nigeria quant à lui, enregistre une hausse de 8,2%, totalisant 53 projets en 2015.

L’Afrique du Sud reste le pays qui attire le plus d’IDE sur le continent, avec 130 projets en 2015 soit +8,3%.

En 2015, l’Italie devient le premier investisseur par les montants investis soit 7,4 milliards de dollars.

Les Etats-Unis, demeurent les premiers investisseurs étrangers sur le continent en nombre de projets, malgré une légère baisse du nombre de ceux-ci : 96 contre 100, et 15 164 emplois créés. 

Concernant les secteurs privilégiés par les investisseurs, les industries extractives poursuivent leur déclin, tant en nombre qu’en valeur de projets, au profit des télécoms/medias/technology, produit de consommation et distribution, services financiers. De nouvelles opportunités se concrétisent dans l’immobilier et l’hôtellerie, et même désormais dans les cleantech et les services aux entreprises.

"Dans un contexte de forte incertitude liée aux risques économiques et politiques à travers le continent, les flux d’IDE demeurent robustes et comparables au niveau des cinq années précédentes. En revanche, nous observons un réel changement structurel : aujourd’hui les investissements vers l’Afrique concernent davantage de pays et de secteurs que par le passé. De la même façon, l’Afrique intéresse des investisseurs issus de pays plus diversifiés. Ce qui signifie que l’éventail des opportunités mais aussi des risques s’est considérablement élargi pour les pays africains, comme pour les investisseurs étrangers.", souligne Jean-Roch Varon, associé EY.

Focus : Investissements français et européens

La France devient cette année 3e en termes de nombre de projets  avec 58 projets et de montant des investissements soit 5,8 milliards de dollars. Elle devient 2e avec 14 245 créations d’emplois.

Si les français ont investi principalement au Maroc, ils se sont aussi intéressés à l’Afrique anglophone, en particulier au Ghana.

L’évolution de la position française et la place de N°1 de l’Italie pour la valeur des investissements correspondent à une tendance plus générale : en 2015, l’Europe de l’ouest a lancé 300 projets d’IDE en Afrique, soit une augmentation de 11,1% par rapport à l’année passée.

Le 22 septembre 2016