Après le tsunami du général d'armée de Villiers

Après la démission fracassante du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, le président de la République Emmanuel Macron s'est évertué jeudi 20 juillet  2017 à reconquérir le coeur et les esprits des militaires, multipliant les hommages à leur action et les assurances budgétaires.

"Je veux que vous ayez les moyens de vos missions", a martelé Emmanuel Macron chef de l'État et des armées dans une adresse au personnel de la base aérienne 125 d'Istres dans le département des Bouches-du-Rhône, qui figure parmi les maillons clefs des forces de dissuasion nucléaire. "Je sais ce que la Nation vous doit, a insisté Emmanuel Macron, assurant les militaires de sa "profonde estime" et de sa "confiance".

"Ce sont des engagements que j'ai pris et que je tiendrai"

Le ministère des Armées n'est pas "un ministère comme les autres parce que des vies sont engagées au quotidien", a-t-il insisté ajoutant : "Je ne laisserai personne dire que des choix budgétaires se font aux dépens de votre sécurité. C'est faux. J'en serai le garant." Emmanuel Macron a réaffirmé que le budget de la Défense serait porté à 34,2 milliards d'euros en 2018, soulignant qu'"aucun budget ministériel autre que celui des armées ne sera augmenté" cette année-là. Il a également réaffirmé sa volonté de porter l'effort de défense à 2 % du PIB d'ici à 2025. "Ce sont des engagements que j'ai pris et que je tiendrai", a-t-il martelé, relevant que l'augmentation de 1,8 milliard d'euros du budget des armées prévue en 2018 étant sans précédent "ces dernières années". BudgetBuget aQuant aux polémiques sur les économies demandées en 2017 et qui ont conduit au départ du général Pierre de Villiers, "nous méritons collectivement mieux qu'un tel débat", a jugé le président, qui néanmoinsa rendu un "chaleureux hommage" au général grand soldat aimé et admiré de ses subordonnés". En 2017, a certifié Emmanuel Macron, "le montant de la Loi de finances initiale sera respecté" et, s'il y a "une contribution des armées à la solidarité nationale", à hauteur de 850 millions d'euros, "ces décisions de gestion (...) n'auront aucun impact, ni sur la stratégie, ni sur les capacités, ni sur l'effort" de défense.

"Aucun discours de défaite en la matière"

"Je n'accepterai aucun discours de défaite en la matière, ils ne sont pas à la hauteur des armées et de ce que vous êtes", a encore asséné le chef de l'État. La ministre des Armées Florence Parly, interrogée dans la soirée sur TF1, s'est "engagée à ce qu'il n'y ait pas d'impact pour le quotidien de nos armées (..) et pour nos forces opérationnelles" en 2017. Pour cela, la Défense va en premier lieu réduire le versement de subventions à des organisations internationales liées à l'armement et partir à la chasse aux économies de gestion auprès de la Direction générale de l'armement (DGA), a-t-on indiqué de source gouvernementale.OpexLes forces deployees a travers le monde

"Nous allons constituer avec le général Lecointre un tandem"

Le ministère va devoir toutefois aussi renégocier des contrats avec des industriels et procéder à des "décalages de commandes, de programmes, potentiellement de livraisons", d'un à deux ans, a-t-on ajouté de même source. À Istres, Emmanuel Macron était accompagné pour la première fois du général François Lecointre, successeur du général de Villiers et, jusqu'à sa nomination mercredi, chef du cabinet militaire du Premier ministre. "Nous allons constituer avec le général Lecointre un tandem", a assuré Florence Parly sur TF1.

Le président a regagné Paris à bord d'un Boeing C135 avec 4 ravitaillements en vol planifiés lors de ce trajet. Il s'agissait de sa seconde visite consacrée à la dissuasion nucléaire depuis son élection, après un plongée de quelques heures début juillet à bord du sous marin Terrible.

En désaccord avec le chef de l'État sur les coupes budgétaires imposées à la défense, le général de Villiers a démissionné mercredi, un geste sans précédent sous la Ve République qui a marqué la première crise ouverte du quinquennat. "Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d'assurer la pérennité du modèle d'armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français", selon un communiqué de presse. 

Le 20 juillet 2017