Centrafrique / France : dossier Areva / Uramin

La cour d'appel de Paris a ordonné lundi 29 octobre 2018 de nouvelles mises en examen pour d'anciens dirigeants d'Areva, dont l'ancienne patronne Anne Lauvergeon, dans le volet comptable de l'affaire du rachat controversé d'Uramin, groupe minier du Canada.

Uramin avait été acheté par Areva pour 1,8 milliard d'euros en 2007 mais l'exploitation plus difficile que prévu de ses mines a fait tourner l'opération au fiasco et contraint le groupe public français à passer de lourdes provisions en 2011, après le départ d'Anne Lauvergeon.

Ce rachat controversé est au centre de 2 enquêtes: 

  • l'une porte sur des soupçons d'escroquerie et de corruption lors de l'acquisition de la compagnie minière,
  • l'autre sur les provisions inscrites par Areva, les magistrats soupçonnant des responsables du groupe d'avoir présenté des comptes inexacts pour masquer l'effondrement de la valeur d'Uramin.


Lauvergeon
Anne Lauvergeon@arch. Dans cette partie du dossier, les juges ont entre autre déjà mis en examen Anne Lauvergeon pour "présentation et publication de comptes inexacts" et "diffusion d'informations trompeuses", alors que l'ancien dirigeant de la filiale des mines, Sébastien de Montessus, a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Les juges ont bouclé leur enquête mais un débat subsistait entre eux et le parquet, qui souhaitait que soient prononcées d'autres mises en examen, refusées par les juges.

Dans son arrêt, la chambre de l'instruction a infirmé l'ordonnance des juges et réclamé que soient prononcées ces nouvelles mises en examen.

En l'occurrence, celle d'Anne Lauvergeon pour "délit d'entrave" et celles de Sébastien de Montessus et de Nicolas Nouveau, ancien directeur financier de la filiale des mines, pour "complicité de présentation de comptes inexacts", "complicité de diffusion d'informations trompeuses" et "délit d'entrave".

La cour d'appel a  aussi demandé la mise en examen pour "délit d'entrave" de Gérard Arbola, l'ancien N°2 du groupe, d'Alain-Pierre Raynaud, l'ancien directeur financier d'Areva, et de Thierry Noircler, l'ancien responsable de l'audit du fleuron nucléaire, désormais appelé Orano.

Gérard Arbola est déjà mis en examen dans cette affaire pour "présentation et publication de comptes inexacts" et Alain-Pierre Raynaud pour "complicité" de ces mêmes faits.

Dans l'autre volet de l'affaire, sur les conditions de rachat d'Uramin, Anne Lauvergeon a été placée sous le statut de témoin assisté.

Le 29 octobre 2018