- Monsieur le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale d’Italie,
- Messieurs les Membres du gouvernement italien,
- Mesdames et Messieurs les Représentants de la commission européenne,
- Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations non gouvernementales internationales,
- Mesdames et Messieurs les Membres de l’agence de la coopération italienne,
- Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
Après ma première visite en avril 2016, c’est une profonde joie pour ma délégation et moi-même, d’être, à nouveau, chaleureusement accueillis dans votre magnifique pays, l’Italie, à l’occasion de la première et historique édition de la conférence nationale pour la coopération au développement.
L’invitation à cette importante conférence témoigne de la solidité et de l’amitié qui lient nos deux pays dans la réflexion visant le renforcement de nos liens de coopération. Je vous remercie pour cette marque d’intérêt qui, je l’espère aboutira à des nouvelles perspectives prometteuses.
En effet, depuis l’établissement de relation diplomatique en 1962, la République centrafricaine a bénéficié, de votre pays, des appuis multiformes.
Grâce à l’action solidaire et à un soutien sans réserve du peuple italien, le peuple centrafricain, pendant la crise, a vu sa souffrance soulagée par la présence des ONGs italiennes telles que COOPI, Intersos, Emergency, AMICI, Del Centrafrica, pour ne citer que celles-là. Pour éviter que la crise perdure en Centrafrique, le gouvernement italien n’a pas hésité à envoyer un contingent militaire qui a intégré la force multinationale EUFOR/RCA, avec le mandat de créer les conditions de sécurité et de faciliter l’assistance humanitaire.
Pendant la Mission, ces valeureux soldats de l'armée italienne, intégrés dans la force multinationale de l'Union européenne à Bangui, ont réalisé de nombreux projets visant à faciliter la mobilité des forces de l'EUFOR et à promouvoir la création d'infrastructures de base en faveur de la population centrafricaine, telles que la remise en état des canaux pour la prévention du paludisme, la restauration des principales routes de Bangui et la construction de passerelles en métal pour garantir la libre circulation des personnes et relancer l'économie.
Au-delà de ces soutiens non négligeables, votre pays participe, entre autres, au financement du fonds fiduciaire multi-bailleurs appelé BEKOU qui veut dire «espoir » en langue nationale, permettant d’établir des liens entre l'aide d'urgence, la réhabilitation et le développement au profit de la population centrafricaine. Je salue aussi l’engagement de l’Italie aux côtés de la République centrafricaine par la participation au Plan de relèvement et de consolidation de la paix en République centrafricaine, le RCPCA.
Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et de la coopération Internationale,
Mesdames et Messieurs,
Cette séance solennelle à l’image du premier sommet Italie-Afrique auquel la République centrafricaine a pris part en mai 2016, dans cette ville, est une grande rencontre appelée à orienter notre grande aventure à la réalisation d’une coopération dynamique au service du développement.
Elle témoigne nettement de l’estime et de l’amitié cordiale que se portent mutuellement nos deux peuples. Je saisis cette occasion, marquée par le sentiment de solidarité qui restera mémorable, pour transmettre, une fois de plus et de tout cœur, les remerciements et la gratitude des citoyens centrafricains.
Monsieur le Ministre des affaires étrangères et de la coopération,
Mesdames et Messieurs,
Cette rencontre est importante à plus d’un titre, notamment, qu’elle permettra de renforcer et d’intensifier davantage le rythme du dialogue sur les questions de développement du continent africain dans tous les domaines et à différents niveaux. Elle permettra, particulièrement, de lancer un mécanisme de dialogue entre la République centrafricaine et l’Italie afin de renforcer les échanges et la coopération bilatérale dans les domaines comme la sécurité, l'éducation, la santé, la sécurité alimentaire et l’immigration. Comme vous le savez, la République centrafricaine est un pays pos-conflit. Malgré de nombreux défis, nous persévérons résolument et graduellement à bâtir un Etat fort, stable, démocratique et prospère.
Chaque jour, le gouvernement centrafricain, sous mon impulsion, accomplit des progrès notables dans les domaines de la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale. Depuis toujours, les relations entre nos deux pays sont excellentes. Nous entendons et espérons resserrer de manière plus significative nos liens historiques dans tous les domaines, politique, diplomatique, économique, commercial et culturel.
Il est temps pour mon pays, après une longue et difficile période de crise, de tourner la page et d’amorcer le développement durable. Sur ce plan, je voudrais rappeler que la République Centrafricaine recèle d’immenses ressources minières et que les forêts centrafricaines sont parmi les plus riches du monde en essences précieuses, toutes potentialités naturelles qui ne demandent qu’à être rationnellement exploitées et mises en œuvre.
Votre pays a une grande expérience dans l’exploitation des mines, de la construction des infrastructures et autres. Mon pays, la République centrafricaine, est un pays naturellement riche, qui a tout à gagner à intensifier ses relations bilatérales et multilatérales d’affaires, pour son développement. C’est donc pour vous dire que notre présence ici ouvre des perspectives énormes pour nos deux pays.
Aussi, sommes-nous persuadés que notre présence ici contribuera effectivement à encourager les hommes d’affaires italiens et autres, à venir investir massivement en République centrafricaine. De sorte qu’ils favorisent la création d’emploi pour les jeunes afin de leur offrir des conditions de vie bien meilleures qui vont les dissuader de mettre leur vie en péril.
Je suis convaincu qu’une coopération franche et efficace, un humanisme véritable et une solidarité sincère peuvent apporter la paix, la concorde, la sécurité et la prospérité en Afrique et dans le monde et assurer la liberté, la vraie démocratie, la tolérance et le bien-être aux peuples.
Que notre présente rencontre inaugure et prolonge encore davantage une ère nouvelle dans les relations entre la République italienne et la République centrafricaine. Qu’elle fixe le cadre de ces relations multiformes au sein d’une situation internationale qui s’avère très complexe et tendue.
Je veux donc saisir l’heureuse opportunité qui m’est offerte, pour vous remercier vivement ainsi que le peuple italien, du soutien et des encouragements sincères que vous continuez à apporter à la cause centrafricaine dans son approche de développement.
Vive l’amitié et la coopération italo-centrafricaines.
Je vous remercie
Faustin-Archange Touadera, président de la République centrafricaine
Le 24 janvier 2018
