France : discours du president de la république française reception en l’honneur des personnalités engagées pour le patrimoine

  • Madame la Ministre,
  • Mesdames, Messieurs les Elus,
  • Mesdames, Messieurs,

 

Je ne serai pas long, tout a été dit et au fond, ce qui est le plus intéressant, le plus enthousiasmant, ce sont toutes ces histoires particulières dont nous venons d’avoir un échantillon et qui sont autant d’enthousiasmes qui jalonnent le territoire. Et je dois dire que le fait que je reconnaisse beaucoup de visages d’élus, d’associations, de directeurs d’établissement, d’entrepreneurs de tous nos territoires est pour moi le signal de cette mobilisation dont vous venez de parler. Certains sont venus de loin, d’au-delà des mers et je les en remercie, certains sont à côté, mais c’est toute la nation qui est ici rassemblée.

Alors j’avais juste quelques toutes petites convictions à rappeler ici pour conclure ce propos et avant que nous passions un moment ensemble. La première, vous l’avez dit, c’est que quand on parle de notre patrimoine, on parle de l’identité de notre pays. Nous avons eu beaucoup de débats ces dernières années sur l’identité. Souvent, ces débats ont pu diviser quand on veut faire de cette identité une seule interprétation de notre Histoire, quand on voudrait la ramener à tel ou tel symbole, à telle ou telle lecture parce que quand il s’agit de symboles ou de grands récits, notre pays s’est construit dans un dialogue, souvent des conflits entre les mémoires, entre nos histoires et il n’est pas possible de l’enfermer dans tel ou tel passé. C’est pour ça que je pense que notre identité se construit aussi en marchant, qu’elle s’est toujours pensée dans un projet permanent et constamment réinventé.

Mais l’identité française, elle réside dans ce palimpseste qu’il y a partout à travers nos régions qu’est notre patrimoine et cette forme d’identité la réconcilie parce qu’on peut y revisiter sa propre histoire et ses propres mémoires de manière très différente, parce qu’elle est ce réel et parce que ce patrimoine, que ce soit d’ailleurs un patrimoine naturel, un patrimoine historique, un patrimoine industriel, un patrimoine religieux ou laïc – et d’ailleurs, toutes ces formes patrimoniales sont présentes dans les projets qui ont été sélectionnés –, c’est un peu de l’Histoire de notre pays et de ce qui l’a forgé jusqu’à nous qui est à chaque fois synthétisé. Et c’est au fond secrètement ce qui fait que vous êtes tous là, c’est que c’est une part de l’identité française à chaque fois et du rêve français.

Nous étions ce matin à Ferney-Voltaire mais il y a toute l’épaisseur de la vie et de la trajectoire de Voltaire qui est là représentée. Même ce que ne disent pas ses textes sont dans ces murs. C’est bouleversant quand on est dans ce lieu et on y retrouve à la fois les traces de l’écriture, de traités fameux, de lettres, on y retrouve aussi le Voltaire transformé dans la mémoire du XIXe siècle, dans un lieu qui a été totalement bouleversé, on y voit le Voltaire se battant pour des causes, mais aussi le Voltaire habitant un lieu et transformant le Pays de Gex, s’y investissant, créant l’horlogerie dans sa propre région et décidant d’entreprendre pour un territoire.

Et donc, à chaque fois, il y a une autre façon de voir ce lieu. D’ailleurs, les gens qui nous accompagnaient avaient chacun leur histoire sur Voltaire et on revisite une part de ce qu’est notre propre identité. Et vous l’avez évoqué à travers les lieux - et Aimé Césaire était un parfait exemple –, quand on parle de patrimoine, on ne parle pas que de pierres, on parle aussi d’imaginaire et on parle d’un répertoire littéraire, théâtral ou autre, on parle de musique. Dans vos magnifiques projets, il y a une villa d’écrivain, Tourgueniev, mais qui faisait face à une villa de musicien et qui a été habitée par justement la musique et des cantatrices. De Viardot à Tourgueniev en passant par Bizet, il y a tout un voyage entre la littérature, la musique et l’inspiration du XIXe siècle et d’un romantisme français et européen.

Et donc, derrière ces projets, derrière, pardon, cette histoire, il y a la véritable identité française à mes yeux, pourquoi ? Parce que le patrimoine a une chose en commun, c’est qu’on l’habite. Et il y a dans cette expérience sensible de notre identité ce qui justement réconcilie, il y a cette espèce d’immédiateté de notre mémoire, il y a le fait que dans tous les lieux que vous avez décrits et si vous êtes tous là pour les porter, c’est que vous avez eu cette expérience sensible, se dire : ces pierres me touchent, ce lieu me touche parce que j’y ai vécu, j’y ai grandi, il est dans le paysage, il a une histoire qu’on m’a racontée et qui m’a bouleversé, il est le lieu habité par un homme ou une femme que j’admire plus que tout. Cette expérience sensible de notre identité par des personnes qui les ont habitées, par des projets, des rêves qui les ont faites, c’est ça l’identité française.

Et à chaque fois dans ces lieux, ce sont des utopies concrètes qui ont pris forme. A chaque fois. Chacun de ces lieux a une histoire magique dans laquelle on peut se perdre parce qu’il y a à chaque fois des héros de la nation ou des héros véritables qui sont parfois moins connus, mais avec autant de mérite. Derrière chacun de ces lieux, il y a des engagements d’années, parfois de décennies pour avoir bâti ces pierres et c’est ça qui nous touche. C’est ça qui nous touche. Et dans toutes les régions d’où vous venez, ces lieux qui sont portés à travers ces projets, c’est une part de l’identité du pays. Beaucoup d’entre vous ont passé des décennies en tant qu’élus ou qu’entrepreneurs à les faire revivre. Ils ont changé leurs villes, ils les ont transformées : le Figeac d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le Figeac d’il y a 50 ans parce que je vois en face de moi Martin Malvy, parce qu’il y a eu tout ce travail pour faire revivre un patrimoine unique. Et derrière chacun des élus, des entrepreneurs, des familles, des associations, c’est cela.

Ce patrimoine, c’est ce qui nous rend fiers et c’est ce qui, en portant une identité française, porte aussi une identité européenne. Nous sommes cette année l’Année européenne du patrimoine, avec énormément de projets qui fleurissent à travers notre continent et je veux saluer toutes les associations qui les portent. Vous évoquiez en effet plusieurs d’entre elles et qui sont présentes aujourd’hui avec nous. Et c’est là aussi une forme de fierté et une force de l’identité européenne. Il y a quelques mois, nous étions à la Pnyx et je parlais de cela. Le peuple grec qui a tant souffert ces dernières années a cette fierté en lui lorsqu’il regarde son patrimoine. Et s’il y a une chose qui nous rappelle ce que nous sommes et qui nous rappelle au devoir des projets que nous avons à porter pour l’Europe, c’est bien ce patrimoine commun qui fait que lorsqu’on est à la Pnyx ou dans quelque pays européen que ce soit, nous avons une émotion qui nous est familière parce que c’est une part de notre patrimoine qui y est représentée, c’est une part de notre passé commun, de ces vies, de ces projets que j’évoquais qui ont été ainsi portés.

Nos amis italiens partageront l’année prochaine avec nous l’émotion de l’anniversaire de Chambord et je peux vous dire que lorsque je leur ai annoncé que pour ce grand anniversaire et pour rendre hommage là aussi à toutes les histoires de Chambord et à celle de Léonard, nous allions faire le prochain sommet franco-italien là-bas, nous étions à Rome mais je leur parlais d’une histoire qui était familière et d’un lieu qu’ils considéraient comme étant le leur et nous avons la même approche. L’identité européenne s’est forgée à travers cette Histoire sensible commune qu’est notre patrimoine, que sont ces lieux de patrimoine sous toutes leurs formes et qui portent cette identité qui réconcilie. Et c’est pour ça que je crois très profondément à l’importance du patrimoine dans ces moments de grande bascule, de grand changement où le pays peut parfois douter, où nos concitoyens se disent : dans quel monde s’aventure-t-on ? Savoir se retourner, se réancrer, se réarrimer à une histoire des pierres, des lieux, un pont, une église, une salle communale, le château d’une famille, le lieu habité par un grand homme ou une grande femme, c’est se rappeler d’où on vient et ce qu’qui a irrigué notre territoire.

Et donc pour cela, le patrimoine fait partie du cœur politique de la nation. Une nation ne peut pas se construire, dans ces temps de grands changements, sans s’arrimer à un récit collectif et sans faire revivre les traces qui l’ont faite, le socle même de son Histoire par laquelle elle peut avancer et prétendre aller plus loin et sur tout le territoire. Et donc, oui, le patrimoine, c’est une cause nationale. Elle engage l’Etat et je veux ici saluer, Madame la Ministre, la stratégie pluriannuelle que vous avez rappelée et l’engagement de votre ministère de ces crédits, de cette aide aux communes, l’engagement de votre ministère, des directions impliquées, mais aussi du CMN qui fait un travail remarquable, avec plusieurs projets portés dans le cadre justement de cette initiative et de l’ensemble des établissements publics qui, partout sur le territoire, porte souvent ces projets.

Je veux saluer nos collectivités territoriales et nos élus qui, avec beaucoup de courage, portent ces projets, portent justement ce patrimoine avec parfois des difficultés financières qui sont là, mais toujours la volonté d’aller de l’avant compte tenu de l’importance que ces projets représentent pour elles et leurs concitoyens. Et à ce titre, nombre des projets portés sont en effet des projets de communes, de régions, de départements et il est essentiel de pouvoir les aider et continuer à faire avancer ce que depuis plusieurs années, elles portent avec beaucoup de courage.

Je veux saluer les associations qui se sont constituées, comme la vôtre, et qui ont décidé à un moment de s’emparer d’un lieu pour en faire une réalité revisitée. Je veux saluer les entrepreneurs indépendants, les familles qui parfois portent à bout de bras un patrimoine qu’elles ont décidé de réacquérir ou dont elles ont hérité et dont on mesure rarement la charge que cela représente et les investissements que cela nécessite. C’est toute la nation qui est derrière cette aventure et cette initiative, en effet, du Loto, c’était faire prendre conscience à chacun qu’il avait une part de responsabilité mais qu’il pouvait aussi contribuer pour une part à ce projet. Le patrimoine est à tout le monde. Et derrière cela, il y a aussi une volonté de le réouvrir, de le revisiter, de le réhabiter et de permettre à tous nos concitoyens, où qu’ils soient nés, d’où qu’ils viennent, quel que soit leur quartier, les difficultés qui peuvent être les leurs, de se réapproprier les lieux d’une Histoire comme.

La deuxième conviction que je voulais partager avec vous, c’est que je crois que sur le patrimoine, on peut aussi dire en même temps. On a très longtemps opposé dans notre pays, quand on s’intéresse à l’histoire des politiques culturelles, une politique qui, paraît-il, était plutôt de droite, qui était la politique du patrimoine parce qu’on s’intéressait justement à ce qui était là, ce qui existait, un héritage et une politique qui, paraît-il, était plutôt de gauche, qui était une politique de la création, de l’invention, du contemporain, des artistes, du spectacle vivant et de la création sous toutes ses formes. Je ne crois pas un mot à ce distinguo. Je pense que quand on oublie son patrimoine, on peut faire de la création mais on peut aussi faire de la création hors-sol, parfois se tromper et je crois que si on décide de s’enfermer dans un patrimoine qui ne se penserait que dans son propre passé, dans l’enfermement des murs, on se trompe profondément. La politique patrimoniale est une politique de projets et d’inventions, c’est une politique de création contemporaine. Et c’est ça ce que nous voulons proposer, c’est la réconciliation du patrimoine et de la création contemporaine. C’est ce à quoi je crois très profondément.

Et donc, derrière tous ces projets, ce sont des aventures humaines, ce sont des créations, des recréations, des réinventions et qu’il s’agisse d’ailleurs des murs comme de ce qu’on peut faire à travers une œuvre littéraire, à travers le théâtre lorsqu’on revisite le répertoire. Nous étions tout à l’heure avec une formidable artiste de la Comédie française, c’est ce qu’elle fait tous les jours, on réinvente. Et donc, ce que je veux saluer aussi à travers les projets que vous portez et ce que vous allez continuer à faire chacune et chacun sur le terrain dans les prochains mois et les prochaines années, c’est cette réconciliation dont notre pays a besoin parce que derrière les projets qui sont ici présentés, mais derrière les milliers de projets qui vous sont remontés, ce sont à chaque fois des aventures de création, d’éducation, d’entreprenariat et ce sont des aventures de fierté collective. C’est un projet réinventé.

Vous savez, lorsque j’étais il y a quelques mois, je n’étais pas alors élu, à Villers-Cotterêts, je n’ai pas oublié, dans ce lieu qui traverse une période si difficile à tous égards, la fierté que nos concitoyens avaient, dans cette ville où un édit royal a fait du français la langue de l’administration et donc, à ce moment-là, quasiment la langue du pays, où Alexandre DUMAS est né, dans cette terre qui, aujourd’hui, sur le plan économique, social, souffre profondément, il y a une fierté pour ce château et derrière, il y a un projet à réinventer, ce que nous allons faire ensemble, mais qui est une illustration de ce qu’à travers le territoire, nous sommes partout en train de faire. Et cette fierté, cette capacité à réinventer un lieu historique pour en faire un projet contemporain qui sera un projet pour la francophonie, ceux qui cherchent, ceux qui écrivent, ceux qui font la francophonie contemporaine, c’est aussi redonner la fierté à nos concitoyens.

Et donc tout le travail qui est fait et je veux ici remercier la Fondation du Patrimoine et La Française des Jeux pour être en quelque sorte les catalystes de cette aventure et porter au quotidien, pour ce qui est de la fondation, ces projets, cette force, cette mobilisation de tout le secteur privé associatif et de tous les concitoyens : ce que vous allez permettre, c’est de faire vivre ces projets contemporains de réinvention. Et donc, oui, à travers ces projets, nous allons faire travailler des collectivités, des associations. Nous allons permettre, comme vous l’avez parfaitement montré, aussi un travail d’insertion par l’économie. Et dans chacun de ces projets d’ailleurs, il y a souvent ce souci de l’autre, ce souci social. Nous allons permettre à des métiers d’art de s’exprimer.

Et ce que je veux aussi, c’est que nous redonnions une impulsion très forte, nous réaccélérions sur beaucoup de projets parce que derrière ces métiers d’art, il y a un savoir-faire français et je veux ici les saluer, il y a un savoir-faire qui, lui aussi, s’est sédimenté à travers le temps, qui est un usage écrit nulle part, un savoir-faire de la main, une passion formidable où nous avons des Meilleurs Ouvriers de France, où nous avons bien souvent là aussi des apprentis que je veux voir en plus grand nombre rejoindre ces métiers. Et c’est une des politiques portées par le gouvernement et je veux ici solennellement appeler tous nos jeunes à rejoindre ces métiers d’art qui ont un avenir. Je vois ici plusieurs d’entre eux qui ont eu ensuite des fonctions éminentes sur le plan national. Il suffit de les lancer pour leur faire parler de menuiserie d’art pour savoir où sont leurs passions véritables. Et de l’Hermione en passant par quelques autres projets de notre Grand Ouest, cher Président, je sais combien vous portez fort aussi cela.

Et donc c’est de l’activité économique, mais de l’activité économique porteuse de sens, d’une responsabilité un peu spéciale. Quand on dépose des feuilles d’or, quand on a appris à refaire un parquet, quand on a appris un travail de menuiserie spécial ou un travail de paysager ou de jardinier, c’est une passion derrière. Et donc celle-là, nous la portons, on lui redonne aussi une vocation contemporaine et derrière, c’est un avenir pour nos jeunes que nous allons continuer à encourager. Derrière ces projets qui vont continuer à avancer, ce sont aussi des travaux académiques de recherche, c’est aussi un travail très contemporain de numérique parce que derrière chacun de ces projets, c’est du patrimoine qu’on rouvre, qu’on revisite avec aussi une autre façon d’habiter les lieux, avec des start-up qui vont prendre place et permettre de reconstituer le lieu tel qu’il était il y a plusieurs siècles. Et je sais toutes ces start-up culturelles qui se développent aussi et qui montrent comment on peut se réapproprier le patrimoine collectif, se réapproprier l’usage de ce patrimoine de manière contemporaine pour réinventer ces lieux différemment.

Je veux juste vous montrer qu’à travers ces quelques exemples, c’est de la création qui est aussi faite derrière chacun de ces projets. C’est de la création artisanale, sociale, entrepreneuriale et artistique. Et je veux ici vous rassurer puisque vous l’avez évoqué et que j’ai compris qu’il y avait sans doute quelques architectes dans la salle, évidemment, le gouvernement maintiendra le rôle et la place des architectes, mais nous devons collectivement tous être intelligents parce que parfois, nous avons construit nos propres blocages. Et donc il faut garder la place de l’architecte pour défendre le beau parce qu’on ne fera jamais rien ni pour réinventer l’ancien ni pour construire le neuf si on oublie le beau. Jamais rien. Mais faire le beau ne veut pas forcément toujours dire faire le compliqué. Et nous devons collectivement savoir revisiter des habitudes prises lorsque ce ne sont pas des bonnes habitudes. Et nous ne saurions voir dans le patrimoine du conservatisme, ça n’est pas vrai. Et donc nous devons collectivement savoir réinventer le beau et faire le beau en étant aussi pleinement contemporains.

Et au fond, vous le voyez, mes amis - et je ne serai pas plus long -, il n’y a rien d’accessoire dans ce que nous sommes en train de faire et c’est pour ça que vous êtes dans cette maison. Dans la réconciliation du patrimoine et de la création, dans cette volonté de faire de notre patrimoine le cœur sensible de l’identité du pays, c’est à chaque fois vouloir redonner place à la cohésion de la nation, à ce qui nous unit, à ce qui nous rassemble et vouloir construire partout sur le territoire la force de ces projets qui redonne à chacune et chacun de la fierté. Notre pays a besoin de savoir d’où il vient. Notre pays a besoin de savoir ce qui le rassemble et à chaque fois de s’en souvenir. Et notre pays a besoin de porter des projets avec fierté. Et que ces territoires soir ruraux, urbains, il n’y a pas de division sur ces sujets et il n’y en a pas au fond. Il y a un pays qui a envie de vivre, de vibrer, de porter des projets, d’être fier et il y a un Etat qui doit être là pour aider à porter ces projets, les faciliter, les accélérer et les inscrire dans ce grand récit contemporain.

Vous savez que je crois très profondément au monde qui s’ouvre et à la place, au rôle que la France a à y jouer. Je crois que nous n’avons pas à avoir peur de l’avenir parce que nous avons à le dessiner, parce que la France a un rôle essentiel à jouer dans l’avenir tel qu’il s’ouvre, parce que nous avons une part dans ce futur collectif sur le plan économique, technologique, philosophique et éthique ou géopolitique. Mais je le crois d’autant plus que nous devons savoir quel est notre passé, comment nous réinscrire dans celui-ci et comment chaque jour le réinventer partout sur le territoire. C’est cela le projet collectif qui est le nôtre, ce projet de réinvention de chaque jour, parce que c’est cela le grand récit de notre pays. Ce pays est fort parce qu’il a des fondations profondes et ces fondations sont de tous les territoires. Ce pays est fort parce qu’il a eu des divisions parfois des balafres des morsures, mais il a toujours su aller au-delà. Ce pays est fort, notre peuple est fort parce qu’il a toujours su se réinventer, porter des projets de chaque jour en sachant qui il était.

C’est cela ce que vous faites sur le territoire, c’est cela ce que nous voulons faire et c’est cela ce qu’illustrent les projets présentés aujourd’hui, la mission que vous avez portée et pour toutes ces raisons, cher Stéphane Bern, je veux vous remercier pour l’énergie que vous avez mise depuis que cette mission vous a été confiée, la force de conviction, l’effet d’entraînement. Mais j’ai une très mauvaise nouvelle pour vous, c’est que vous allez continuer parce qu’il va falloir accompagner ces projets, parce que ce Loto est une première mais pas une dernière et que nous allons le répliquer chaque année et qu’inlassablement, nous allons mener ensemble ce travail avec la ministre pour que d’ici à la fin du quinquennat, il y ait un maximum de projets partout sur le territoire qui, fort de cette promesse de cette volonté collective, aient changé un peu du visage de notre pays, de nos régions, de nos villes. Je vous remercie. Merci ! Merci beaucoup, merci à vous, merci à vous, merci. Merci Mesdames, Messieurs les parlementaires.

Le 31 mai 2018