Rétention : l'ordre de Malte France appelle à un changement de cap

Présent depuis 8 ans dans les centres de rétention, l’Ordre de Malte France assure une mission d’information des étrangers retenus et d’aide à l’exercice de leurs droits. Ses équipes, à l’engagement sans faille, apportent également, durant toute la durée de la rétention, un soutien moral aux personnes suivies malgré des difficultés croissantes pour mener à bien leur mission d’accompagnement.

En effet, l’Ordre de Malte France et les cinq autres associations habilitées à intervenir en rétention, ont déjà eu l’occasion d’exprimer leurs interrogations sur le bien-fondé de la politique française en matière de rétention, la France étant l’un des États membres de l’Union européenne qui enferme le plus d’étrangers pour un résultat très faible en termes d’éloignement. Ainsi, en 2016, la France enfermait dix fois plus de personnes que l’Allemagne pour trois fois moins de renvois vers un Etat tiers.

L’Ordre de Malte France s’inquiète de la forte augmentation des placements en rétention en 2017 et qui se confirme en 2018, au détriment notamment de personnes souvent fragilisées par l’exil et parfois vulnérables -familles avec enfants mineurs, personnes malades, victimes de la traite des êtres humains, personnes pouvant prétendre à une protection internationale- auprès desquelles l’association est particulièrement engagée. Les nouvelles lois, récemment adoptées ou à l’étude, ne feront que renforcer cette pratique. La réforme en cours prévoit ainsi de doubler la durée de rétention, qui s’allongerait de 45 jours à 90 jours, pouvant aller jusqu’à 135 jours dans certains cas.

L’Ordre de Malte France appelle ainsi le gouvernement français à adopter une approche plus respectueuse de la dignité de la personne humaine et à opérer un véritable changement de cap quant à l’usage de la rétention, en développant les alternatives à l’enfermement notamment l’assignation à résidence ou le retour volontaire.

Pour de plus amples informations rendez-vous sur https://www.ordredemaltefrance.org/

Le 5 avril 2018