MILIPOL : le marché mondial de la sécurité progresse de +8,3 %

Le MILIPOL Paris, ouvre ses portes aux professionnels du 21 au 24 novembre 2017.

Si la conjoncture économique mondiale et la morosité en France ne se sont pas significativement améliorées ces dernières années, la profession de la sécurité enregistre cependant de meilleurs scores depuis deux ans dans l'Hexagone : +4,3% en 2015 et +4,2% en 2016. Elle se développe en effet à un rythme nettement supérieur à la moyenne des 10 dernières années +3,3%. Ce regain de croissance découle notamment d'une demande importante en raison de l'accroissement des menaces.1 3Le marché mondial de la sécurité globale

Avec une demande toujours fortement intensifiée par les attentats, la nécessité de protéger les populations est au cœur des priorités pour les Etats. "Le marché mondial de la sécurité vit au rythme des attentats perpétrés dans les divers pays visés par les terroristes. On constate systématiquement une brusque augmentation des dépenses de sécurité dans un pays après chaque action meurtrière. D'autant que les cibles évoluent au fil des attaques, si bien qu'il faut protéger de nouvelles catégories de sites : les infrastructures de transport, les musées, etc.", déclare Patrick Haas, directeur des publications. En toute sécurité, spécialiste de l'analyse stratégique sur la sécurité, qui publie chaque année un Atlas économique.

Au premier semestre 2017, l'économie mondiale progresse de +3% : c'est le score le plus haut enregistré depuis deux ans. Le marché mondial de la sécurité a donc connu une accélération de ses dépenses en 2016, soit 549 milliards d'euros contre 507 milliards en 2014. En plus des menaces sécuritaires qui planent sur le monde, la croissance est en effet également stimulée par le développement économique. La sécurité privée est étroitement liée au PIB des Etats : plus il est élevé et plus les Etats feront des investissements en sécurité (protection d'usines, de bureaux ou de sites stratégiques. Ainsi, depuis 2015, la croissance mondiale reprend le rythme des années 2000-2008 soit environ +7% et dépasse même ce cap en 2016 avec un taux de +8,3%.2 3Les prochaines années devraient se situer sur cette lignée avec une croissance de l'ordre de 9% globalement, qui se vérifie pour chaque région. Le marché européen est handicapé par une croissance poussive de la part de certains pays membres si bien qu'il progresse moins vite qu'en Asie, où l'économie est plus dynamique.

A noter que depuis 2014 le poids des dépenses de sécurité en Asie-Moyen-Orient dépasse celui de l'Europe. Cette région représente actuellement une part de 26% dans les dépenses mondiales contre à peine 14% en 2001.

Quant à l'Europe, son cas est assez paradoxal : le poids de ses dépenses diminue considérablement en 15 ans soit moins 10 points par rapport aux autres régions alors qu'elle est particulièrement visée par le terrorisme ces dernières années.

L'Amérique du Nord a très légèrement perdu du terrain avec 43% en 2001 contre 39% en 2016, mais conserve sa première place en raison du poids considérable de son économie et du fait que la sécurité soit considérée comme une priorité absolue par les autorités depuis les attentats du 11 septembre 2001.3 1

Tendances générales de la sécurité intérieure

Les dépenses mondiales consacrées à la sécurité intérieure y compris la cybersécurité, mais hors budget des forces de l'ordre se sont élevées à environ 143 milliards d'euros en 2016, soit un quart des investissements totaux en sécurité.

La sécurité intérieure connaît une progression plus rapide que la sécurité en général : +10% à 12% par an contre environ +7% à +8%.

L'augmentation est hétérogène selon la position géographique et surtout en fonction de la fréquence et de l'intensité des attaques terroristes.

Aux Etats-Unis la croissance annuelle moyenne est au-dessus de 10%.

En Europe celle-ci se trouve entre +5% et +10%, et dans les autres régions du monde le pourcentage est supérieur à +15%.

"La sécurité intérieure de l'Etat est une activité très dépendante des investissements publics. Or, s'il y a eu une remise à niveau complète post 2001 avec d'énormes dépenses, on constate ensuite un ralentissement brusque de ces financements. Cela s'explique principalement par une forte contrainte budgétaire qui s'est imposée aux Etats. Toutefois, la multiplication des menaces a souligné la nécessité de reprendre aujourd'hui les investissements à un rythme soutenu", analyse Patrick Haas, directeur d'En toute sécurité. De ce fait, le contexte a attiré de nombreuses sociétés sur ce marché, tandis que les grands groupes ont réalisé plusieurs acquisitions et renforcé des relations étroites avec les Etats.

Ces dernières années, les cibles visées par le terrorisme sont devenues très variées, de même que les modes opératoires : le camion sur la Promenade des Anglais à Nice ou la voiture sur les Ramblas de Barcelone, les attaques au couteau en Grande-Bretagne, l'attaque aux armes à feu de l'aéroport de Zaventem en Belgique, etc. Ce ne sont plus des lieux stratégiques ou des hautes personnalités qui sont visés mais bien des individus quelconques. Cette évolution implique pour les Etats davantage de présence pour sécuriser les rues et autres lieux publics. Les effectifs mobilisés pour élargir les périmètres de sécurité étant limités, l'appel aux technologies de sécurité se généralise : vidéosurveillance, logiciel de détection des comportements suspects, etc.

La cybercriminalité continue de frapper le monde avec des attaques diversifiées qui touchent autant les pays, les villes, les grandes entreprises que les institutions. Lors de l'Euro 2016, à peu près 200 000 cyberattaques ont été enregistrées. En 2017, plusieurs attaques ont été recensées comme celle de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron en mai, ou encore la vague mondiale de ransomware qui a touché Renault, Saint-Gobain mais aussi les services hospitaliers britanniques. Le but n'est plus simplement d'attaquer une entreprise mais de faire le plus de dégâts possibles et surtout de bloquer l'activité des sociétés.

Malgré une prise de conscience collective, les entreprises semblent ne pas allouer assez d'argent pour la cyberdéfense. Les directeurs sécurité se retrouvent limités par ces contraintes budgétaires qui vont certainement avoir des conséquences en cas de nouvelles attaques.

Chiffres 2016 du marché français de la sécurité globale 

Bien que la profession ait engrangé de bons résultats en 2016, ceux-ci émanent de facteurs exceptionnels qui risquent de ne pas se reproduire à l'avenir. Les performances enregistrées ne se sont pas retrouvées à la hauteur des espérances, le marché pris au sens large -sécurité électronique et physique, cybersécurité, gardiennage, sécurité intérieure, serrurerie, anti-incendie, etc.- a enregistré une croissance de +4,2% seulement, marquant une légère baisse par rapport à 2015 avec +4,3% pour atteindre un chiffre d'affaires de 26,5 milliards d'euros, selon les statistiques publiées dans l'Atlas d'En toute sécurité qui recense les résultats financiers de plus de 1600 sociétés. Ce score se situe au-dessus de la moyenne de ces 10 dernières années qui s'établit à +3,1%, mais reste nettement inférieur aux performances de la période 1995-2000 durant laquelle la moyenne était à +6,5% de croissance.4 1"Anticipée comme l'année de tous les records, 2016 n'a pas tenu toutes ses promesses. La croissance a été au rendez-vous et l'année 2016 a bénéficié d'un surplus temporaire de contrats liés au renforcement des mesures de sécurité suite aux attentats, tandis que la surveillance de l'Euro 2016 a également généré des prestations supplémentaires. Mais plusieurs éléments incitent à la plus grande prudence. On pourrait bien s'acheminer vers des performances très mitigées en 2017 et probablement médiocres en 2018", souligne Patrick Haas, directeur d'En toute sécurité.

L'augmentation de l'activité a été un test réussi pour la profession de la sécurité privée qui a été reconnue comme un acteur à part entière par l'Etat. Les voyants passent donc au vert pour un environnement réglementaire très favorable, mais pour ce qui est de l'environnement économique, la sécurité privée va rencontrer des difficultés.

En effet, d'après le sondage publié dans l'Atlas 2017 d'En toute sécurité, les directeurs sécurité estiment avoir largement investi en matière de sécurité au cours des années 2015-2017. Ils se prononcent donc pour une pause dans ces dépenses, voire même pour leur baisse : 42% d'entre eux prévoient une diminution de leur budget sécurité en 2018 et 40% seulement une hausse.

Les secteurs ne vont pas évoluer de la même manière en 2017-2018 : la télésurveillance résidentielle et la cybersécurité vont frôler une croissance avoisinant les 10%, la sécurité électronique -alarme, contrôle d'accès et vidéosurveillance- progressera d'environ 6-7%, alors que la serrurerie et l'intervention sur alarme devraient enregistrer une augmentation de 1% seulement.

Pour la 3e année consécutive, la sécurité électronique a dépassé en 2016 les 50% du chiffre d'affaires total de la sécurité privée pour se fixer à 53,2% contre 50,7% en 2014 et 40,2% dix ans plus tôt, en 2006. Cette évolution se fait aux dépens de la sécurité physique -serrurerie, équipements blindés, etc.- qui perd 2,6 points entre 2014 et 2016 -de 24,5% à 21,9%-. Cette hausse devrait se poursuivre pour atteindre un pic vers 2025 pour parvenir à environ 60%, selon les prévisions d'En toute sécurité. A cette date, les dépenses de services et de sécurité physique atteindront un niveau incompressible et se trouveront donc à un pourcentage qui ne devrait plus décroître.

L'année 2016 a été le théâtre d'une amélioration historique en ce qui concerne la rentabilité des sociétés de sécurité : 75% d'entre elles ont été bénéficiaires selon l'Atlas d'En toute sécurité. Cette performance est identique à celle enregistrée en 2000, mais avec une croissance de marché bien plus élevée à l'époque +9,2%. De même, le taux de faillite en 2016 ne s'élève qu'à 6%. Un score si bas qu'il faut remonter à presque dix ans pour trouver un pourcentage plus faible en 2007 à 5%. De plus, le nombre de sociétés en pertes financières est également le plus bas depuis une quinzaine d'années 11,5%. Ces performances résultent de facteurs divers comme l'instauration du CICE qui sera supprimé en 2019, le surcroît de contrats suite aux attentats et une meilleure gestion des entreprises.

Le marché de la sécurité privée se trouve à un tournant historique : l'Etat a plus que jamais la volonté de renforcer le rôle de la sécurité privée dans le dispositif général de sécurité du pays. Cette démarche concerne entre autre : une meilleure coordination avec les forces de l'ordre, des échanges de renseignements, des missions supplémentaires pour assurer la surveillance de bâtiments publics, etc.

Mais le changement le plus marquant se trouve dans la possibilité pour la profession d'armer une partie de ses agents de sécurité. Ce dispositif concernera environ 2 000 agents, soit moins de 2% de la population active dans le gardiennage, et sera opérationnel en 2018.

Le marché français de la sécurité intérieure 

La sécurité intérieure -gestion des identités, protection des frontières, détection d'explosifs, fabrication de vêtements NRBC, etc..- a représenté, en France, 3,9 milliards d'euros en 2016 avec une croissance de +3,8%, marquant un nouveau ralentissement de son rythme de croissance par rapport à 2015 soit +6,2%. Cette évolution en dents de scie est bien loin des progressions exponentielles connues en 2002 soit +34,2% et en 2005-2007 soit +25%. "Le marché est fortement lié aux investissements publics alors que l'Etat est engagé dans un vaste processus d'économie budgétaire tout en ayant la protection des biens et des personnes constamment à l'esprit", souligne Patrick Haas, directeur d'En toute sécurité.5 1La multiplication des menaces terroristes qui planent sur la France ont révélé le besoin de reprendre les investissements en sécurité intérieure. Les prévisions pourraient prendre le chemin de la hausse mais sans jamais atteindre le niveau de l'année 2000. Un score de +5,2% est attendu en 2017, notamment grâce aux performances de certaines entreprises françaises à l'international.

La cybersécurité connaît une augmentation continuelle de son chiffre d'affaires depuis 2014 soit +4,8% puis +8% l'année suivante et +8,7% en 2016. Mais ces scores restent décevant compte tenu d'un pourcentage d'au moins 10% attendu initialement notamment à cause de l'ampleur des menaces et des cyberattaques survenues. Le marché devrait continuer à augmenter avec une prévision de +9,5% en 2017.6Le taux de croissance du marché des drones professionnels de surveillance et de sécurité civile connaît une décrue constante depuis 2013 et se dégrade plus rapidement que prévu. Néanmoins la hausse reste encore très significative. L'étude de marché réalisée par En Toute Sécurité anticipait un affaiblissement du rythme de croissance pour descendre à +50% en 2020, or ce taux est quasiment atteint dès 2016. Ce domaine reste le créneau le plus dynamique parmi les autres segments applicatifs des drones professionnels -agriculture, mines, médias, etc..- Il pourrait être le premier secteur par la taille d'ici une dizaine d'années.

Pour l'heure, les technologies adoptées ne sont pas encore stabilisées et les donneurs d'ordres n'ont que peu de visibilité pour l'avenir, ce qui explique la croissance moins forte que prévue.7Le 20 novembre 2017

Focus sur le Milipol

Milipol Paris, l'événement mondial de la sécurité intérieure des États est réalisé sous l'égide du ministère de l'intérieur de la République française, en partenariat avec la police nationale, la gendarmerie nationale, la direction générale de sécurité civile et de la gestion des crises, le ministère de l'économie et des finances avec la direction générale des douanes, la police municipale, Europol et Interpol.

Depuis plus de 30 ans, la marque Milipol est synonyme de haute qualité, de salons internationaux qui couvrent le domaine de la sécurité intérieure des États. Au cours du temps, la marque a été fièrement représentée par Milipol Paris et Milipol Qatar et plus récemment par Milipol Asia-Pacific.

Pour de plus amples informations rendez-vous sur : www.milipol.com