Assemblée nationale : Michaelle Jean s'exprime devant les parlementaires

Michaelle Jean, secrétaire générale de l’organisation internationale de la francophonie effectue une visite de travail à Bangui à l'invitation de Faustin-Archange Touadera, président de la République du Centrafrique.

Michaelle jean et sms

A son arrivée Michaelle Jean accueillie par Simplice Mathieu Sarandji @eo

A peine arrivée sur le sol centrafricain, elle s'est exprimée à la tribune de l'Assemblée nationale ou nous vous faisons part des principaux moments forts de son intervention ( ci-dessous quelques passages ) A suivre...

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères,
Madame le Ministre des arts, du tourisme, de la culture et de la francophonie,

Mesdames, Messieurs les membres du Bureau de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs député(e)s,
Distingués invités, en vos grades et nombreuses qualités, Mesdames, Messieurs,

Je suis profondément émue parce que j'ai le sentiment de vivre un grand moment. Et c'est à vous que je le dois, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Mesdames et Messieurs les membres du bureau, vous qui me faites l'honneur de m'accueillir, aujourd'hui, dans ce haut lieu de la démocratie et de la République centrafricaine. Alors, permettez-moi de vous exprimer ma profonde gratitude et de vous dire combien je suis fière de pouvoir m’adresser à vous, représentantes et représentants démocratiquement élus du peuple, et par ailleurs, membres actifs de l’Assemblée parlementaire de la francophonie.

J'attendais avec impatience, de pouvoir fouler la terre du père fondateur du Centrafrique, Barthélémy Boganda, qui fut novateur en tout : premier député noir de son pays, créateur du premier journal local, fondateur du Mouvement pour l’évolution sociale de l’Afrique noire, premier maire de Bangui.

Barthélémy Boganda fut aussi visionnaire en tout.

Le créateur de ZO KWE ZO, -tout homme est un homme-, avait fait de la lutte pour la dignité humaine l'un de ses plus ardents combats.

ZO KWE ZO. Nous voyons, combien ces mots n'ont rien perdu de leur force, de leur actualité, combien ils restent, un idéal malheureusement toujours à atteindre dans ce monde en crise, déboussolé, et en proie à tant d'inégalités révoltantes, à tant de fléaux et de menaces inédites.

Le créateur de la devise Unité-Dignité-Travail avait pressenti, voilà plus de cinquante ans, combien la diversité, sans l'unité, pouvait être à la source de conflits fratricides :  "Il n’échappe à personne, disait-il, qu’aujourd’hui, plus que jamais, l’adage "VAE SOLI", malheur à l’homme seul, ce qui est vrai pour les personnes, est encore plus vrai pour les peuples. La division, le tribalisme, l’égoïsme, ont fait notre faiblesse dans le passé ; la division, le tribalisme, l’égoïsme feront notre malheur dans l’avenir… "

Je pense que vous sentez, comme moi, combien ces mots prennent tout leur sens, au moment où la nation centrafricaine avance, pas à pas, sur le chemin escarpé de la réconciliation et de la reconstruction, au moment où des groupes armés continuent de semer la terreur et la violence dans le nord et l'est du pays.

Je me rendrai demain à Bambari à la rencontre de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, de ces déplacés, tous traumatisés et encore tenaillés par la peur, par le souvenir indélébile des atrocités qu'ils ont vécues, des êtres chers qu'ils ont perdus, mais néanmoins habités par l'espoir et la conviction que tout peut encore changer. C'est avec cet espoir et cette conviction que je me présente aujourd'hui devant vous.

L'espoir et la conviction que la nation centrafricaine saura retrouver durablement sa pleine unité dans le respect de toute sa diversité. Parce que ce qui fait la richesse et l'espoir de cette terre centrafricaine, c'est précisément sa nature plurielle.

L'espoir et la conviction, aussi, que le peuple centrafricain saura durablement se réconcilier avec lui-même, avec la paix, avec l'avenir. Qu'il saura se dresser durablement contre ceux qui attisent la haine, qui instrumentalisent les différences politiques, religieuses, ethniques, qui exacerbent le repli sur soi et le rejet de l'autre à seule fin de mieux s'emparer du pouvoir et des ressources naturelles dont regorge ce territoire.

Ce n'est que par la réconciliation que pourra s'instaurer une paix véritable, sincère, profonde et durable. Cela prendra du temps parce que la réconciliation exige un dépassement de soi ; parce que la réconciliation s’inscrit dans le long processus du pardon ; parce que la réconciliation requiert surtout, une foi en l’avenir, et l’amour profond de l’autre.

Transcender les sources du conflit, rompre avec un passé douloureux, réapprendre à accepter, à respecter, à aimer celui qu'on a rejeté, déshumanisé et combattu, c’est, comme vous le savez, faire preuve d’un suprême humanisme. Les filles et les fils du Centrafrique en ont la capacité. Ils ont, j'en suis convaincue, la raison, le cœur et l’esprit tout disposés à franchir cette frontière, celle de la haine.

Ils ont au fond d'eux-mêmes cet amour de l’autre qui a toujours vécu, qui vit et qui vivra encore plus intensément en Centrafrique ; ils ont au fond d'eux-mêmes la certitude d’appartenir à une même nation, de partager la même histoire et le même destin. Et il revient aussi aux politiques que vous êtes, la lourde responsabilité de les aider à s’engager résolument dans cette dynamique de réconciliation.

Alors, vous pouvez compter sur la francophonie pour continuer à être à vos côtés. Voilà 14 ans que l’organisation internationale de la francophonie, l'OIF, garde les yeux et le cœur rivés sur la République centrafricaine. Voilà 14 ans, oui, que l'OIF est mobilisée pour accompagner les grands tournants de la vie politique et institutionnelle de votre pays, pour contribuer au rétablissement d'une paix et d'une stabilité durables, en mettant à disposition une expertise dans des domaines aussi variés que le maintien de la paix, l’assistance électorale, l’appui aux institutions nationales ainsi que la réconciliation nationale, la justice et la lutte contre l’impunité.

Elle le fait, en lien et aux côtés des partenaires nationaux, régionaux et internationaux, notamment les Nations unies, l’Union africaine, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale -CEEAC-, l’Union européenne, mais également les partenaires bilatéraux. Ce soutien multiforme que nous avons apporté au Centrafrique a connu une ampleur particulière dès 2013, au moment même où la crise politico-armée a profondément blessé votre pays. Le 8 avril 2013, c'est pourtant la date à laquelle, le Conseil permanent de la francophonie avait décidé de prononcer la suspension du Centrafrique des instances de la Francophonie, suite au coup de force survenu le 24 mars de cette même année. Nous l'avons fait en référence à nos principes et nos valeurs. Nous l'avons fait en référence aux disposions de la Déclaration de Bamako qui stipule en son chapitre 5 que" pour préserver la démocratie, la francophonie condamne les coups d’État et toute autre prises de pouvoir par la violence, les armes ou quelque autre moyen illégal."

Cette suspension n'a pas sonné, pour autant, la fin de notre disponibilité et de notre accompagnement, parce qu'en Francophonie, condamnation n'est jamais synonyme d'abandon.

Pendant tout ce temps, l'OIF a déployé, en lien avec ses partenaires, plus de 20 missions d’appui politique et technique, pour œuvrer, avec vous, à la recherche d’une solution pacifique et durable à cette crise.

Et c'est à l'unanimité que le Conseil permanent de la francophonie a adopté, trois ans plus tard, le 7 avril 2016, une résolution permettant la levée de la mesure de suspension et la réintégration de votre pays au sein des instances de l’OIF, suite à la tenue des scrutins présidentiels et législatifs. Et la francophonie a salué, à cette occasion, le courage du peuple centrafricain ainsi que le sens des responsabilités dont avaient fait preuve les autorités de transition du pays.

Pour ma part, j'ai suivi, jour après jour, avec la plus grande attention, l’évolution de la situation en Centrafrique. Csp jean

Combien de fois je me suis entretenue avec les autorités de la transition, notamment avec la présidente de la transition Catherine Samba-Panza, dont je veux une nouvelle fois, devant vous, saluer le courage, l'abnégation et la force de conviction. Mon envoyé spécial pour le Centrafrique, Louis Michel, ministre de la Belgique, a effectué plusieurs missions politiques, ici même, à Bangui avec les équipes de l’OIF.  Catherine Samba-Panza et Michaelle Jean au siege de l'OIF @oif

Dans le même temps, nous n'avons eu de cesse de maintenir en éveil et en alerte la communauté internationale. Pour la francophonie, au nom des valeurs qu'elle porte, il était hors de question que la crise centrafricaine devienne un conflit orphelin. J'ai moi-même mené un plaidoyer constant pour sensibiliser aussi les états et gouvernements de l'OIF - ils sont aujourd'hui 84, à l’urgence d’inscrire le Centrafrique sur l’agenda international et d’accompagner, le processus de transition, tant au plan politique, humanitaire que financier.

Ce plaidoyer, je continue de le mener au quotidien, avec la même détermination, lors de mes rencontres bilatérales, mais aussi auprès des Nations unies, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, et d'autres institutions encore. Et nous continuons de plaider sans relâche en faveur du soutien au processus de relèvement économique et social conduit actuellement par le Chef de l’Etat, S.E.M. Faustin-Archange Touadera, dans le cadre du Plan national de relèvement et de consolidation de la paix -RCPCA-.

Nous l'avons fait, le 17 novembre 2017, encore, lors de la Conférence internationale de Bruxelles. Et il faut dire que la grande qualité du RCPCA a suscité tout l'intérêt des partenaires internationaux. Mais, cela ne suffit pas. Nous sommes maintenant mobilisés pour accélérer le déblocage des fonds annoncés lors de la Conférence de Bruxelles et poursuivre, avec vous, l'appel à contribution tant les chantiers à mener sont nombreux.

Alors si je me présente devant vous, aujourd'hui, animée de tant d'espoirs, c'est parce que je mesure, aussi, le chemin jusqu'ici parcouru ! C'est, ici même, que s'est tenu, voilà presque deux ans, en mai 2015, le Forum national de Bangui. Une rencontre tant attendue, une rencontre qui procédait d’une démarche, d’un agenda et d'un programme associant, de manière inclusive, toutes les forces vives de la nation à la réflexion sur l’avenir de ce pays.

À cette occasion, les centrafricaines et les centrafricains, en dignes héritières et héritiers du legs de Barthélémy Boganda, ont montré, qu'ils voulaient, par le dialogue, s’engager sur la voie, - je le crois sincèrement, irréversible, de la démocratie et de l’Etat de droit, de la réconciliation et de la reconstruction.

C'est ici même, dans cette enceinte que s'est opérée, voilà presqu'un an, le 3 mai 2016, la passation des pouvoirs entre le Conseil national de la transition et vous-mêmes.

Vous, Mesdames et Messieurs les députés, que le suffrage universel direct a portés à ces hautes responsabilités; vous, qui représentez le peuple centrafricain dans toutes ses composantes et dans toute sa diversité ; vous, qui êtes les garants et les vigies de la démocratie ; vous, qui avez la lourde responsabilité de préserver et de faire prospérer toutes ces valeurs que nous défendons au sein de la famille francophone : la solidarité, la fraternité, la diversité, le respect de la dignité… Car les crises successives qui ont secoué le pays ces dernières années ont porté gravement atteinte aux fondements mêmes de la République et des valeurs qu’elle incarne.

Je tiens, à cet égard, à saluer la mobilisation et la participation sans précédent, particulièrement de la jeunesse, qui ont marqué le scrutin législatif, tout comme la diversité de cette assemblée.

Ce sont là autant de preuves et de gages d'une nation plurielle mais unie, soudée par le même idéal républicain, par le même désir d'avenir.

C’est, en effet, tout un horizon nouveau qui s’ouvre désormais, et avec lui toute une pluralité de possibles. En vous confiant la mission de le représenter ici durant cinq ans, en vous confiant la mission d’agir et de légiférer en son nom, le peuple centrafricain a placé entre vos mains son destin, ses rêves et ses espoirs.

Ses espoirs de sécurité, de stabilité et de paix. Ses espoirs d'une démocratie vigoureuse, d'un Etat de droit robuste.

À cet égard, l'OIF a développé un plan d’actions en faveur du renforcement des capacités de plusieurs institutions nationales comme l’Autorité nationale des élections, la Cour constitutionnelle, le Haut conseil de la communication et d'autres encore. Ce plan consistera, aussi, comme vous le savez, Monsieur le Président de l'Assemblée nationale, en des sessions de formation à l’intention des membres de cette Assemblée, en partant des attentes que vous avez exprimées et en coopération avec l'Assemblée parlementaire de la francophonie.

Les hommes, les femmes, les jeunes de ce pays ont aussi placé entre vos mains leurs espoirs de justice. Car il ne peut y avoir de réconciliation et de paix, sans manifestation de solidarité et d'humanité à l'égard des victimes, sans prise en compte bienveillante et responsable de leurs souffrances, sans mise à jour de la vérité. La lutte contre l'impunité est, à cet égard, une juste exigence, la seule à même de satisfaire le droit qu’ont les victimes d'être reconnues, de savoir et d’obtenir réparation avec la poursuite des responsables, mais aussi de permettre aux autorités de remplir leur mandat en tant que puissance publique garante de l’ordre public, du devoir de mémoire et de justice.

La francophonie, en collaboration avec l’ONU, a fourni, là aussi, un soutien politique et technique en appui à la Cour pénale spéciale (CPS) instituée pour juger les violations graves des droits humains et du droit international humanitaire, commises en Centrafrique depuis le 1er janvier 2003.

J'ai moi-même lancé un appel aux chefs d'Etat et de gouvernement, réunis en huis clos, lors du dernier Sommet d'Antananarivo, pour qu’ils se mobilisent en faveur de cette instance judiciaire, à travers notamment la mise à disposition de magistrats francophones.

Nous avons également sensibilisé les ministres de la Justice à l'importance de proposer des magistrats ayant des profils adaptés.

Enfin, nous avons mis à contribution les réseaux institutionnels de la francophonie afin qu'ils identifient, en leur sein, les compétences correspondant aux besoins spécifiques de la CPS.

L'appel a été entendu. Plusieurs magistrats de qualité ont fait acte de candidature. Et un ressortissant de la RDC, en la personne du colonel Toussaint Muntazini Mukimapa, a été désigné, le 15 février 2017, comme Procureur spécial de la CPS par le Président Faustin-Archange Touadéra.

Les hommes, les femmes, les jeunes de ce pays ont aussi placé entre vos mains leurs espoirs de progrès économique, social et humain :
Le droit pour toutes et pour tous d'accéder aux soins.
Le droit pour toutes et pour tous d'accéder à une éducation et à une formation de qualité.
Le droit pour les femmes d'accéder à l'égalité avec les hommes, d'accéder à l'autonomie économique et financière, d'exprimer leurs potentialités dans tous les secteurs d'activité de la société.
Le droit pour toutes et pour tous, particulièrement les jeunes et les femmes, d'accéder à un emploi digne et décent.

Comment imaginer le progrès social et humain sans développement économique ? Créer les conditions propices à la création d’emplois et de richesses, créer un climat propice aux affaires et aux investissements, grâce notamment aux opportunités qu’offrent les nouvelles technologies, c'est permettre l'accomplissement et l'épanouissement de chacune et de chacun.

Favoriser un développement durable et responsable qui serve chaque citoyenne et chaque citoyen, qui assure une redistribution juste et équitable des ressources de la croissance, c'est consolider les fondements de la stabilité, de la paix, de l’harmonie et de la cohésion sociale d’une nation, d'une région, de l'espace francophone tout entier, et du monde. Les chefs d'Etat et de gouvernement de la francophonie en ont d'ailleurs pris acte, unanimement, lors du Sommet d'Antananarivo, en novembre dernier.

Mais c'est aussi faire barrage à la radicalisation violente et au terrorisme qui, on le sait, métastase là où existent des conflits endémiques, là où l'Etat et les institutions sont fragilisés, là où les droits politiques, économiques, sociaux et culturels ne sont pas protégés, là où règne l’impunité.

C'est pourquoi, la stratégie de la francophonie consiste à fournir un appui multiforme et multisectoriel intégré à ses Etats et gouvernements en les accompagnant sur plusieurs fronts à la fois: notamment, en matière d prévention et de résolution des conflits, en matière de consolidation de la démocratie et des institutions de l'Etat de droit, en matière d'accès à l'éducation, à la formation, à l'enseignement supérieur, à la recherche et à l'innovation numérique, en matière de préservation et de valorisation de la diversité culturelle, en matière de développement durable et de création d'emplois, particulièrement en faveur des femmes et des jeunes.

J'ai prévu de rencontrer demain ces jeunes porteurs de projets, ces femmes entrepreneures, J'ai prévu de rencontrer demain ces jeunes porteurs de projets, ces femmes entrepreneures, et plus largement les forces économiques que rassemble la chambre de commerce et d'industrie, les représentantes et représentants du patronat. Il me tarde de les écouter, de prendre connaissance de leurs activités, de leurs difficultés, d'entendre comment ils se projettent vers l'avenir.
Ce sera aussi pour moi l'occasion de leur dire comment l'OIF entend s'investir, au niveau national, à travers son programme de promotion de l'emploi par l'entrepreneuriat des femmes et des jeunes dans des filières de l'économie sociale et solidaire, du petit commerce, de l'agriculture, de l'artisanat et d'autres encore à identifier avec les autorités et les entrepreneurs. Ce programme que nous avons déjà implanté dans douze pays de l'Afrique subsaharienne et de l'océan indien, a toute sa raison d'être et toute sa place en Centrafrique.
Nous allons aussi reprendre notre programme d'appui au développement local dans les communes. Nous entendons aussi agir à l’échelle régionale à travers le développement des échanges économiques dans l’espace francophone et l’animation des réseaux des Ministres des finances et des Ministres du commerce.

Mesdames et Messieurs les députés,

Vous avez été mandatés pour donner corps aux aspirations, aux espoirs et aux droits de tous ces hommes, de toutes ces femmes, de tous ces jeunes. La charge et les responsabilités qui sont les vôtres sont lourdes et les défis sont nombreux, mais ils sont à la hauteur du génie du peuple centrafricain et de ses forces vives. Sur ce chemin, soyez assurés que la francophonie, comme par le passé, et plus que jamais, se tient et se tiendra à vos côtés. Nous ne vous abandonnons pas, et nous ne vous abandonnerons jamais. C'est ce que je tenais à vous dire de vive voix en venant à votre rencontre en terre centrafricaine.

Singuila mingui -merci beaucoup, infiniment-.

Le 12 avril 2017