Discours de Karim Méckassoua à l'occasion de la venue de Christine Lagarde directrice générale du FMI

Lagarde et karim janv 2017

Christine Lagarde, Directrice générale du FMI et Karim Meckassoua Président de l'Assemblée nationale @pan

Madame la Directrice générale du FMI ;Karim

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;

Honorables Députés, mes chers collègues ;

Distingués invités ; Mesdames et Messieurs ;

Ce jour sera marqué d’une pierre blanche dans les annales de notre institution.

Madame la Directrice générale ; je suis particulièrement heureux de vous accueillir avec votre délégation et vous souhaiter une cordiale bienvenue.

Votre présence parmi nous en dépit d’un agenda que je sais très chargé nous honore et nous réjouit à la fois. Elle témoigne de votre volonté d’être à côté du peuple centrafricain pour lui exprimer toute votre solidarité, d’échanger et de partager avec ses représentants élus, de les écouter et de les convaincre.

Voilà, une approche nouvelle qui met en évidence cette empathie que chacun a pu ressentir depuis votre arrivée. Je voudrais au nom de la Représentation nationale et en mon nom personnel vous exprimer mes sincères remerciements.

Madame la Directrice générale,

Permettez-moi de faire une entorse à la procédure et pour nous faire gagner du temps, je passe la parole à Martin Ziguelé, Président de la commission économie et finances d’une part et à Anicet Georges Dologuelé, représentant de l’opposition démocratique pour poser leur question.

Messieurs les Députés, vous avez la parole. Photo ci dessous de Martin Ziguélé

ZigueleMadame la Directrice générale,

Honorables députés, mes chers collègues ;

Mesdames et Messieurs ;

La République centrafricaine sort d’une crise aux conséquences multiples et dramatiques dont les séquelles pernicieuses continuent hélas de nous impacter. A vrai dire la République centrafricaine, notre pays, est un Etat en situation de fragilité chronique. Si rien n’est fait aujourd’hui, le risque de rechute dans les années à venir demeure grand. C’est ce que d’aucuns appellent "la malédiction des dix ans".

Il y a de cela trois décennies notre pays disposait de plus de trois cents entreprises employant des milliers de personnes et acquittant régulièrement les impôts. Le tissu économique est réduit à ce jour à seulement une vingtaine d’entreprises confrontées par ailleurs à toutes sortes de difficultés entravant leur bon fonctionnement.

Le Fonds Monétaire International a toujours été au chevet de la République centrafricaine à travers l’accompagnement et la mise en œuvre des différents programmes économiques et financiers ayant abouti par exemple à l’atteinte du point de décision de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) en septembre 2007 et à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE deux ans plus tard c’est-à-dire en 2009.

Tout cela certes est bien loin mais à cause de la crise sans précédent que le pays a connue, tous les acquis engendrés par l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE en 2009 n’ont pas été conservés.

C’est ce qui a justifié la mise en place d’une nouvelle politique économique et financière couvrant la période 2016-2019 et a permis au Gouvernement de conclure avec le Fonds Monétaire International -FMI- un programme appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) d’un montant de 83,55 millions de DTS, soit à peu près 68 milliards de Fcfa et qui correspond à 75% de la quote-part de la République centrafricaine.  ci dessous  photo Anicet Georges Dologuele

DologueleMadame la Directrice générale, c’est pour moi l’occasion, au nom de la Représentation nationale de vous témoigner et aux services du Fonds Monétaire International ainsi qu’à son Conseil d’administration, l’expression de ma profonde gratitude pour cet appui non négligeable.

Toutefois, je voudrais signaler que le succès du programme en cours dépend du retour de la sécurité et de la paix, cela suppose donc la réussite du programme DDRR -Démobilisation, Désarmement, Réinsertion et Rapatriement- et de la poursuite des efforts de concertation en vue de la réconciliation nationale.

C’est l’objectif visé par le plan de relèvement et de consolidation de la Paix en Centrafrique (RCPCA) qui nécessite non seulement une gestion économique ferme et transparente mais aussi une assistance financière et technique généreuse de la communauté internationale.

En effet, nous ne devons pas perdre de vue que le pays reste confronté à des défis énormes sur le plan de la sécurité, de la paix et de la réconciliation nationale.

Oui, la paix est encore fragile à cause de l’occupation d’une bonne partie du territoire national par des bandes armées en dépit de la présence des troupes des Nations Unies.

Pour consolider une paix encore fragile et atteindre les objectifs fixés dans le plan de relèvement et de la consolidation de la paix en Centrafrique -RCPCA-, le pays doit bénéficier de dons et de financements concessionnels suffisants et d’un allègement complet de la dette en plus de la réalisation concrète des promesses et engagements de Bruxelles.

Madame la Directrice générale, la République centrafricaine compte sur votre soutien et votre disponibilité à continuer de faire un plaidoyer en sa faveur afin qu’elle ne soit pas oubliée de la solidarité internationale.

Je voudrais par ailleurs exhorter votre institution ainsi que d’autres partenaires techniques et financiers à continuer d’appuyer le gouvernement dans la conduite des réformes structurelles surtout dans le domaine de la gestion des finances publiques.
Je note avec satisfaction que la conférence internationale de Bruxelles pour la République centrafricaine du 17 novembre 2016 fut un véritable succès sur le plan des annonces. Nous attendons avec beaucoup d’espoir que ces annonces deviennent des engagements puis des décaissements. Il est évident que la République centrafricaine ne pourra rebondir que grâce à un appui financier conséquent assorti d’une gestion rigoureuse et transparente des ressources. Cela pourrait justifier des flux importants d’aide et d’assistance qui prendraient la forme d’un plan Marshall que la communauté financière internationale doit déployer en faveur de notre pays.

C’est sur ces mots que je termine mon propos liminaire.

Madame la Directrice générale, Je vous donne la parole pour votre intervention.

Le 25 janvier 2017