MINUSCA fait le bilan de l'année 2016

Le bilan de la MINUSCA en 2016 est globalement satisfaisant, a affirmé, mercredi, la Porte-parole par intérim de la mission, Uwolowulakana Ikavi-Gbétanou, au cours de la conférence de presse hebdomadaire à Bangui. Passant en revue quelques grandes actions de la mission durant l'année écoulée, Mme Ikavi-Gbétanou a fait valoir que les scènes de réjouissances populaires constatées lors des fêtes de fin d'année illustrent à suffisance que le pays avance résolument sur la voie de la normalité, malgré des défis persistants.

A cette occasion, Mme Ikavi-Gbétanou a rappelé que la priorité de la MINUSCA en 2016 reste la protection des civils, conformément aux Résolutions 2217 (2015) et 2301 (2016) du Conseil de Sécurité. Elle a aussi rappelé que cette action se fait en coordination avec les autorités centrafricaines, qui sont les premiers responsables de la protection de leurs concitoyens.

Sur ce volet, la porte-parole a mentionné l'approche intégrée de protection des civils de la mission, matérialisée en 2016 par la révision de la stratégie intégrée de la mission en tenant compte du nouvel objectif stratégique : contenir et, à terme, neutraliser la menace que constitue la présence de groupes armés ou de criminels notoires, tout en tenant compte du dialogue et des actions politiques. A cela s'ajoute l'amélioration de la coordination et de la planification entre entités civiles, militaires, policière et avec les humanitaires.

Toujours dans le cadre de la protection des civiles, elle a mis en relief le déploiement régulier sur le terrain d’équipes conjointes pour dissuader, le travail des Assistants de Liaison Communautaire et du réseau d'alerte précoce mis sur pied par la Mission afin d'optimiser la prévention et la réaction dans la réponse en faveur des populations. Et pour cela, ces assistants servent d'interface entre la Mission et les communautés.

Les actions de la mssion sur le respect des droits de l'homme et de la lutte contre l'impunité ne sont pas des moindres. Comme le rappelle Mme Ikavi-Gbetanou, des équipes mobiles bureaux de terrain continuent leur te il de surveillance et documentation de tous les cas de violation pour service de preuve u service de la justice. Et cela, outre des séances de sensibilisation et de renforcement de capacités au profit de fonctionnaires de l'Etat ou du simple citoyen.

Et de faire valoir que la mission a aussi contribué au renforcement des capacités des responsables judiciaires et carcéraux du pays.

En ce qui concerne la restauration de l’autorité de l’Etat, la MINUSCA "a continué à soutenir le gouvernement dans l'élaboration et la mise en œuvre de sa stratégie intégrée. Le travail a essentiellement porté sur le renforcement de l'Etat déconcentré et décentralisé par un redéploiement des fonctionnaires et des fonctionnaires, la formation, la réhabilitation et la construction d'infrastructures publiques", dit-elle, rappelant le bon déroulement du processus électoral, grâce auquel le psys a renoué avec l légitimité constitutionnelle.

Autre action, les projets à impact rapide (QIPs). Selon la porte-parole, pour l’exercice 2015-2016 qui s’est achevée au 30 juin 2016, "la MINUSCA a réalisé 106 projets à impact rapide pour un montant de 3 millions de dollars".

Pour ce qui est de la réforme du secteur de la sécurité, Ikavi-Gbétanou a noté que la Minusca contribue à la finalisation du document de stratégie nationale. La Mission a en outre renforcé la capacité technique à travers des séries de formations non opérationnelles à 84 officiers et 108 sous-officiers.

En ce qui concerne le programme de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement -DDRR-, la porte-parole de la MINUSCA a fait savoir que la RCA est le premier pays à bénéficier du pré-DDR de l’ONU, une alternative à la violence après l’accord sur le DDRR signé lors du Forum de Bangui, tenu du 4 au 11 mai 2015. Ce programme consiste à sensibiliser les combattants sur l’Accord de DDR, la citoyenneté et la cohésion sociale; le désarmement et la sécurisation des armes; l’identification et l’enregistrement; la prise en charge des combattants dans des projets de "Cash for work".

Depuis son lancement en 2015, ledit programme a couvert les villes de Bouar, Kaga-Bandoro, Bria et Bambari, Bossangoa, Ndele et Birao offrant aux jeunes des emplois, des formations en agriculture, élevage, mécanique et autres activités. Au total 4 277 combattants ont été enregistrés, dont 3 544 hommes et 733 femmes.

A l'intention de la presse, Mme Ikavi-Gbétanou a aussi rappelé la prise de fonction, depuis le 3 janvier 2017 à New-York, du nouveau secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, qui invite le monde à faire de 2017 une année pour la paix. Le secrétaire général rappelle en effet que dans une guerre, il n’y a aucun gagnant. Tout le monde est perdant. Et son message pour tous est : Engageons-nous à faire de la paix notre priorité absolue !", a-t-elle mentionné.

La Porte-parole a également évoqué la visite, du 31 décembre 2016 au 1er janvier 2017, du Représentant spécial et chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, accompagné d’une forte délégation, dont le commandant de la force et le commissaire de l'UNPol, à Bria et Birao, soulignant que sur place, il a rencontré des représentants des groupes armés, de la communauté peuhle, ainsi que des déplacés et des membres de la société civile. A ses différents interlocuteurs, le chef de la MINUSCA a réitéré le soutien de la Mission. Il a également annoncé l’arrivée d’une police opérationnelle de la MINUSCA à Bria et appelé les différents groupes armés à rejoindre la table du comité consultatif dans le cadre du processus DDR qui est le passage obligé pour aller à la paix.

Le 4 janvier 2017