Parlement européen : Intervention de Martin Ziguélé président de la commission des finances à l'Assemblée nationale du Centrafrique

Ziguele a bruxelles 16 nov 2016

Martin Ziguélé président de la commission des finances à l'Assemblée nationale du Centrafrique @pe

Je voudrais vous remercier d’avoir organisé cette réunion qui a permis aux députés du Parlement européen de poser des questions directement au Président de la République et au Président de l’Assemblée sur la situation de la République centrafricaine.

Je voudrais d’abord dire que, en interne également, nous faisons beaucoup d’efforts pour mobiliser de plus en plus de ressources malgré notre situation. Nous ne venons pas ici juste pour demander. Nous faisons des efforts. Ce que nous demandons, c’est un complément d’effort.

Je vais prendre un exemple. La loi des finances, c’est-à-dire le budget normal de la République centrafricaine pour 2016, représentait un taux de mobilisation des ressources internes de 7,1% du PIB. Or, dans la Loi des finances rectificative que nous venons de voter en novembre, nous sommes passés à 8,5%. Cela veut dire que, en interne, malgré la situation, le gouvernement fait des efforts indéniables pour accroître la mobilisation des ressources budgétaires, tout en continuant des réformes. Nous avons par exemple entamé une réforme profonde sur la structure des hydrocarbures, en profitant de la baisse du prix des hydrocarbures sur le marché mondial. Nous avons également rétabli la vérité des prix sur les mercuriales liées à l’exportation du bois – car notre pays est un grand exportateur de bois puisque nous sommes dans la zone de la forêt de l’Afrique centrale. Ces efforts là montrent que nous voulons nous en sortir.

Mais aujourd’hui, on ne peut pas s’en sortir tout seul. Le gouvernement a un programme ambitieux de relèvement du pays, de relance de l’économie, d’affirmation et d’extension de l’autorité de l’Etat sur tout le territoire. Et le fait qu’aujourd’hui, malgré la crise, le solde budgétaire primaire du Centrafrique est déficitaire seulement de 3,1 point du PIB montre que, si sur le plan de la sécurité, sur le front du DDRR il est possible d’avoir des avancées notables, nous pouvons très rapidement monter en matière de mobilisation des ressources internes, disposer en interne de ressources suffisantes pour répondre aux besoins sociaux de base de la population centrafricaine. Je ne pouvais pas quitter cette réunion, en ma qualité de Président de la commission des finances de l’Assemblée nationale du Centrafrique, sans dire que nous ne venons pas simplement tendre la main pour demander la totalité de ce dont nous avons besoin. Nous aussi nous faisons des efforts.

Mais nous avons besoin d’être appuyés pendant les trois années, pendant les cinq années à venir, afin que nous soyons debout et que nous puissions continuer. D’ailleurs, le Président de la République en a parlé mais très rapidement, nous appartenons à une zone économique, la CEMAC, Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale. Et aujourd’hui, la République centrafricaine, dans sa situation, est le seul pays qui a une prévision de taux de croissance positive de 4,6% du PIB alors que les autres pays, bien que producteurs d’hydrocarbures, ont des prévisions de taux de croissance qui tournent autour de 2%. Donc nous sommes vertueux, nous sommes sur la pente vertueuse. Mais il faut nous aider à aller plus loin, à avoir peut-être un taux de croissance à deux chiffres.

Je vous remercie.

Anicet Georges Dologuele député URCA, chef de l’opposition parlementaire

Je voudrais rajouter que, le jour où nous aurons des emplois pour les jeunes et un peu plus de création de richesse nationale, le jour où le budget de l’Etat sera suffisant pour prendre en charge toutes les dépenses et avoir des forces de défense et de sécurité qui fonctionnent, je pense que l’Etat pourra faire face à ses problèmes de sécurité. Et pour cela, il faut attirer le secteur privé. Le cercle vertueux sera atteint quand nous aurons créé les conditions pour que le secteur privé vienne massivement intervenir en Centrafrique.

Le plan qui est présenté, c’est pour aller dans ce sens. Je voudrais donc insister pour dire que notre pays regorge de ressources naturelles, et que nous avons besoin d’attirer les investisseurs du monde entier en Centrafrique. Pour cela, il faut que nous réussissions à relancer le pays. Je voulais insister sur ce point.

Je vous remercie

Epaye et meckassoua bruxelles 16 nov 2017

Béatrice Epaye présidente de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale du Centrafrique et Karim Meckassoua président de l'Assemblée nationale @pe

Béatrice Epaye, député et  Présidente de la commission Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Je voudrais revenir sur une question qu’on a posé au Président de la République, qui concerne la sécurité et nos rapports avec les pays qui nous entourent en Afrique centrale. Nous sommes des députés. Et nous trois (Ziguélé, Dologuélé, Epaye), nous sommes des députés de frontière. Même le Président (de la République) a été élu député. Il est lui aussi député de l’intérieur du pays. (Il n’y a que) le Président de l’Assemblée nationale qui est député de Bangui. Nous connaissons des difficultés. Nous trois nous partageons la frontière avec notre voisin le Tchad. Ça c’est un exemple.
Nous partageons une très longue frontière avec le Tchad, qui a fermé sa frontière aujourd’hui. Et les groupes armés les plus durs sont dans cette frontière là. Pour qu’on réussisse la sécurité dans cette frontière, il faut qu’il y ait une approche commune sécuritaire.

Quelqu’un a posé cette question et c’est une très bonne question : on ne peut pas chercher la sécurité tout seul en tant que centrafricains, avec l’aide la Communauté internationale etc.
Je prends l’exemple de la France. Sangaris est parti, mais la France a sa base au Tchad. La France a l’opération Barkane avec le Tchad. La France est amie du Tchad et de la RCA. Elle peut nous aider ensemble pour qu’on retrouve cette sécurité dans nos frontières.

Je vous remercie.

Principal annonce de M. Louis Michel, Député européen, Co-Président de l’Assemblée parlementaire ACP-UE

Je vais demander au "Groupe de Support à la Démocratie", qui a un certain nombre de moyens, de proposer la RCA comme pays prioritaire pour bénéficier d’actions d’aide au Parlement…

Le 16 novembre 2016