MINUSCA : soutient le retour à l’ordre républicain en Centrafrique

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine -MINUSCA- est déterminée à faire revenir l’ordre républicain au KM5 à Bangui et d’ailleurs partout dans le pays, dans l’intérêt de la paix et la sécurité en République centrafricaine. Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA ce mercredi, le Commandant de la Force, le Général Balla Keïta, a déclaré "Il faut que ces groupes armés et criminels au KM5 soient désarmés. On ne fera plus de marche arrière, l'opération est en cours de planification avec beaucoup de professionnalisme et beaucoup de détermination".

Balla Keïta a ajouté que la réussite totale de cette opération dépend aussi de la collaboration des populations environnantes, "Nous allons planifier les opérations en collaboration avec les populations : d'abord pour une meilleure compréhension de l'action que nous allons mener et deuxièmement, pour minimiser les dommages collatéraux. C'est pourquoi ça a pris du temps, car nous sommes en train de le faire minutieusement, pour que ça soit une réussite totale. Et la réussite totale c’est de rétablir l'ordre républicain dans le PK5".

Au cours de la conférence de presse, le Général Keïta s’est félicité des avancées dans la collaboration entre les FACA et la MINUSCA surtout à Obo dans l’extrême Sud-est du pays où cette collaboration a vu le jour, puis à Paoua dans le Nord-ouest. "Nous faisons des patrouilles de longue distance avec eux, on leur apporte notre soutien dans des domaines où ils sont un peu en manque et eux ils nous apportent aussi leur expertise et leur connaissance de la région et du pays. Et le travail qui se fait ensemble a porté ses fruits dans la zone".

Répondant aux préoccupations des journalistes sur le commandement entre les deux entités, le Général était plutôt rassurant, "Quand on travaille avec les FACA, on ne commande pas les FACA. Quand les gens travaillent ensemble, il faut qu’ils coordonnent et qu’ils soient ensemble. Les ordres d’opérations sur le terrain sont signés par la MINUSCA et le chef d'état-major des FACA. Chacun a sa tâche et on va ensemble pour les opérations, comme une équipe".

Le Général a présenté une situation plutôt calme dans le pays tout en indiquant quelques points chauds à l'instar de Tagbara située à 60km de Bambari dans la préfecture de la Ouaka, où une attaque, le 3 avril, a entrainé la mort d'un casque bleu, 11 autres ont été blessés et plus de 22 agresseurs anti-Balaka ont été tués.

A l'Est du pays, le Général a indiqué une bonne collaboration entre les FACA et la MINUSCA pour ramener la sécurité à Obo malgré des menaces de la LRA -Armée de Résistance du Seigneur- "La MINUSCA et les FACA font de l'excellent travail pour gérer la LRA et il y a quelques jours, grâce à cette collaboration, on a réussi à libérer 15 otages dans un village à l’est d’Obo-. En ce qui concerne Bangassou, le Général a indiqué qu’il n'y aura pas de nettoyage ethnique dans ce pays, "la communauté internationale n'a jamais accepté cela. […] On va continuer à sécuriser la ville de Bangassou".

Pour sa part, le directeur de la division de la communication stratégique de la MINUSCA, M. Hervé Verhoosel, évoquant la situation au PK 5 a également demandé aux leaders des groupes armés du KM5 de laisser partir leurs membres qui le désirent tout en indiquant qu’il y a encore une toute petite place pour remettre les armes pacifiquement, "C’est maintenant !" a-t-il indiqué. Parlant de la situation de Tagbara, il a présenté les condoléances de la Mission aux familles attristées, a dénoncé une fois de plus la violente attaque, contre la base temporaire de la MINUSCA à Tagbara. Il a ensuite présenté la situation de droits de l’homme pour la semaine écoulée, "La MINUSCA a pu surveiller, vérifier et documenter, aussi bien à Bangui qu’à l’intérieur du pays, 29 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme ayant affecté au moins 50 victimes. La Division des Droits de l’Homme a noté une légère augmentation du nombre des violations/abus mais une diminution du nombre des victimes comparativement à la semaine précédente".

Pour conclure, Verhoosel a rappelé que le 4 avril est la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte anti-mines, et a indiqué que le thème choisi cette année est "Vers la protection, la paix et le développement".

Le 4  avril 2018