Bangui : lancement officiel du programme de mise en place des comités locaux de paix et de réconciliation en Centrafrique

Discours de Faustin-Archange Touadera, président de la République du Centrafrique Discours touadera 21 dec 2016

 

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ;

Monsieur le Premier Ministre, Chef du gouvernement ;

Mesdames, Messieurs les Membres du gouvernement ;

Mesdames, Messieurs les Représentants des Représentations diplomatiques et consulaires, des Institutions et Organisations Internationales ;

Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;

Mesdames, Messieurs les Présidents des délégations spéciales des Mairies des arrondissements de la Ville de Bangui ;

Mesdames, Messieurs les Chefs de quartiers et Chefs de groupements ;

Mesdames, Messieurs les Présidents des ONG et associations ;

Distinguées Personnalités ;

Mesdames, Messieurs ;

C’est un agréable plaisir pour moi de m’adresser à vous à l’occasion du lancement du programme national de mise en place des Comités Locaux de Paix et de Réconciliation.

Comme vous le savez, notre pays sort de la crise la plus grave de son histoire.

Par son extrême violence destructrice qui s’est progressivement étendue à tous les segments de la société, la dernière crise survenue en 2012 a impacté négativement sur les structures de base du pays ainsi que les institutions de L’État. Elle a surtout brisé la coexistence pacifique de nos communautés en semant les germes de la division au sein de notre Peuple mettant ainsi par terre les fondements mêmes de notre Nation.

C’est pourquoi, dès les premiers jours de mon accession à la fonction de Président de la République, Chef de L’État par la volonté du Peuple centrafricain, j’ai clairement exprimé ma ferme volonté de faire de "la Réconciliation Nationale" l’un des objectifs majeurs de mon action à la tête du pays.

Réconcilier toutes les filles et tous les fils de Centrafrique, voilà un défi à relever qui constitue pour moi un souci permanent et un devoir patriotique.

Si j’ai décidé de faire de la Réconciliation Nationale l’un des premiers et grands objectifs stratégiques du plan d’action prioritaire du Gouvernement pour le relèvement et la consolidation de la paix que j’ai personnellement présenté à la Conférence Internationale de Bruxelles sur la Centrafrique, c’est pour marquer ma ferme conviction qu’il est vain d’espérer parvenir à sortir notre pays de la crise et à l’inscrire durablement dans la dynamique du relèvement, de la reconstruction et du développement si la réconciliation n’est pas au cœur de l’action gouvernementale.

Et comme vous le savez, lors de la Conférence de Bruxelles, les amis traditionnels de notre pays ainsi que l’ensemble de la Communauté internationale ont compris la pertinence et l’importance de ce plan d’urgence d’action auquel ils ont accepté d’apporter leurs appuis.

Distinguées Personnalités ;

Mesdames, Messieurs ;

Ma profonde conviction est qu’aujourd’hui, la Réconciliation Nationale est un préalable, l’alternative possible qui s’offre à nous, centrafricains, si nous voulons maintenir "Un et Indivisible" notre pays. Car, devant les risques d’implosion qui guettent la Centrafrique, c’est un devoir impérieux de faire le choix de la raison et de l’amour de notre pays en nous engageant résolument dans la voie de dialogue social participatif pour la consolidation de la paix, le retissage de nos liens sociaux brisés et la réconciliation véritable.

C’est dans cet objectif que s’inscrit le programme national de mise en place des Comités Locaux de Paix et de Réconciliation dont la vision qui sous-tend leur création est celle de doter notre pays d'une architecture pérenne de mobilisation et d’action des citoyens volontaires, organisée en réseau aux échelons local, régional et national, à même de gérer et de prévenir les conflits, de faciliter le retour et la réinsertion de nos compatriotes déplacés internes et réfugiés à l’étranger, d’apaiser les tensions en tous genres susceptibles de menacer la paix, la sécurité nationale, la stabilité des institutions, le processus de Réconciliation Nationale et du Vivre Ensemble en Centrafrique.

Émanation des populations de nos villages, nos quartiers, nos communes, nos villes, nos régions; les Comités Locaux de Paix et de Réconciliation agiront inlassablement de la base vers le sommet et du sommet vers la base en vue de parvenir à l’ancrage de la culture de non-violence, du dialogue comme mode privilégié de règlements des conflits et du vivre ensemble dans notre pays.

Ma volonté et celle du Premier Ministre ainsi que l’ensemble des membres du Gouvernement est de créer et de faire fonctionner les Comités Locaux de Paix et de Réconciliation sur l’ensemble du territoire national. Mais, devant les contraintes, notamment sécuritaires et financières, auxquelles le pays se trouve encore confronter, la mise en place de ce dispositif national se fera de manière graduelle et progressive.

Enfin, je ne saurai terminer mes propos sans adresser des vifs remerciements à l’endroit des Nations-unies, particulièrement le Peacebuilding Fund pour l’appui au processus de réconciliation nationale pour une paix durable en Centrafrique. Je souhaite vivement que cet appui soit maintenu et élargi comme cela a été annoncé lors de la Conférence de Bruxelles.

Sur ce, je lance officiellement le programme national de mise en place des Comités Locaux de Paix et de Réconciliation en Centrafrique.

Je vous remercie.

Le 21 décembre 2016