Cérémonie officielle à Bangui : Intervention du Président Faustin-Archange Touadera

Cérémonie officielle de remise du document cadre de la politique nationale de l'emploi et de la formation professionnelle et du programme national d'urgence de création d'emplois décents immédiats et durables pour la consolidation de la paix et la résilience en Centrafrique.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et messieurs Ambassadeurs Chefs de Missions Diplomatiques, Postes Consulaires et Représentants des Organismes Internationaux ;
Madame la Directrice du Bureau Pays de l’Organisation Internationale pour l’Afrique Centrale ;
Mesdames et messieurs les Membres du Gouvernement ;
Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;
Mesdames et messieurs les Membres du Comité de Pilotage du Processus de la Formulation de la Politique Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ;
Mesdames et messieurs les représentants des Organisations professionnelles d’Employeurs ;
Mesdames et messieurs les représentants des Organisations professionnelles des Travailleurs ;
Distingués invités en vos rangs et grades respectifs ;
Mesdames et messieurs;

Je suis particulièrement heureux de recevoir ce jour le document cadre de la Politique Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ainsi que le Programme National d’Urgence de Création d’Emplois Décents Immédiats et Durables pour la Consolidation de la Paix et la Résilience en République centrafricaine.
En effet, le défi de la création de l’emploi décent est commun à toutes les économies y compris celles des pays développés. La République Centrafricaine, notre pays est particulièrement concernée.
Ayant pris conscience de l’enjeu, j’ai solennellement pris l’engagement à l’occasion de mon investiture à la magistrature suprême de L’État, le 30 mars 2016, de faire de l’emploi productif et décent pour la consolidation de la paix en République centrafricaine, l’une des priorités phares de mon quinquennat.

A l’occasion de "la Table Ronde sur l’Emploi et la Consolidation de la Paix" , organisée en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 21 Septembre 2016, à New York, j’ai encore réitéré ma détermination à créer des emplois massifs pour les populations les plus défavorisées et les plus vulnérables notamment les jeunes, les femmes et les personnes handicapées ; car pour nous tous, l'emploi est un droit au même titre que l'éducation, la santé, la promotion du genre, la justice et le développement.
Il contribue à redonner à l’individu sa personnalité et sa dignité en même temps qu’il le libère de la dépendance d’autrui et l’intègre totalement dans cette belle société que nous aimons tous.

Distingués invités ;
Mesdames et messieurs;

Plus que jamais, l'emploi est devenu un impératif pour l'ancrage de la cohésion sociale et un facteur déterminant pour une paix durable.
En effet, cette dure et longue crise qui a secoué notre pays, la République Centrafricaine s’explique en grande partie par le désespoir d’une jeunesse abandonnée à elle-même, sans aucun moyen de subsistance et, obligée de se jeter dans les bras des vendeurs d’illusion.
Elle a particulièrement impacté les fondamentaux de notre société sur tous les plans.
Plus de la moitié de la population centrafricaine fait face aujourd’hui aux défis que sont : le déficit de formation, le chômage et le sous-emploi, en un mot la pauvreté aggravée.

Afin de faire face à cette situation qui constitue un véritable danger pour notre société, j’ai engagé le Gouvernement à élaborer une stratégie proactive pour le développement de l'emploi et de la formation professionnelle.

Cet instrument vise le bien être de la population et aura pour objectif principal la restauration de la paix à travers l’édification d’un socle de dialogue permanent et de la protection sociale avec comme mot d’ordre le travail décent et le travail pour tous. Cette stratégie devrait s’appuyer sur le point 8 des Objectifs du Développement Durable (ODD).

Le document cadre de la Politique Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ainsi élaboré grâce à l’appui du Bureau International du Travail et des autres partenaires au développement, est le fruit de notre détermination à placer l’emploi et particulièrement la lutte contre la pauvreté au centre de nos politiques publiques. De ce fait, il apparaît comme l’un des principaux baromètres de la vie socio-économique du pays.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs;

Le processus de l’élaboration de la Politique Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle est né d’un fort engagement de l’ensemble de mon Gouvernement en vue de trouver des solutions adéquates au chômage à travers l’identification des axes prioritaires devant mener à une exploitation rationnelle des bassins d’emplois.
Le document cadre de la Politique Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle que je reçois aujourd’hui est le résultat d’un travail inclusif et participatif à travers le Comité de pilotage mis en place à cet effet. Ce Comité a regroupé tous les acteurs notamment acteurs gouvernementaux, les organisations professionnelles d’employeurs, les organisations professionnelles des travailleurs, la société civile et les partenaires techniques et financiers en vue d’inscrire dans le temps les actions à mener afin de réduire de façon substantielle et durable le chômage et la pauvreté dans notre pays.
Encore une fois de plus, je mesure à sa juste valeur l’importance des contraintes auxquelles nous faisons face à savoir la nécessité d’une stabilité propice au développement économique, la question du retour au pays des réfugiés, le poids de la dette intérieure et extérieure de l’État, une croissance à consolider, la courbe à redresser d’un chômage élevé et d’une pauvreté de plus en plus grandissante de la majorité de nos concitoyens.
Mais je l'affirme ici et maintenant qu’il n'y a pas de fatalité dès lors qu'une volonté commune nous anime, qu'une direction claire est fixée dans la synergie et le dialogue et que nous mobilisons pleinement nos forces et nos atouts.
L’espoir reste permis.
Ils sont considérables, les motifs d’espérer : la productivité de notre main-d'œuvre, le dynamisme de nos entrepreneurs, le travail de nos agriculteurs, de nos artisans, sans oublier les autres opportunités que vous avez identifiées pour faire face à l'impatience de notre jeunesse.
Dans cette perspective, il importe que la problématique de l’emploi soit bien comprise comme une préoccupation transversale qui nécessite la fédération de toutes les énergies afin de parvenir au bout de chaîne, à la mise en œuvre d’actions élaborées sur une base consensuelle. En un mot, l’emploi cesse d’être une simple résultante des politiques macro-économiques, mais un puissant inducteur qui doit influencer durablement la demande globale.
Ce document de politique nationale de l’Emploi de la Formation Professionnelle, malgré l’insuffisance des données statistique, dresse un diagnostic sans complaisance de la situation de l’emploi et de la Formation Professionnelle en République Centrafricaine, analyse les forces et les faiblesses du secteur, fixe les modalités de sa mise en œuvre et les pistes de financement.
Bref, il donne la vision stratégique que j’entends impulser en matière d’emploi et de la formation professionnelle pour répondre aux attentes pressantes de notre jeunesse.

Le Programme National d’Urgence de Création d’Emplois Décents Immédiats et Durables pour la Consolidation de la Paix et la Résilience adossé à ce document cadre constitue ainsi l’un des produits du plan d’action opérationnel en faveur duquel j’appelle la communauté des bailleurs de fonds à se mobiliser.

En élaborant ce document cadre de Politique Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de seconde génération, nous traçons une nouvelle ère, nous redonnons à nouveau espoir à notre jeunesse, a l’ensemble des fils et filles de ce pays.
Ensemble soutenons ce processus pour une véritable Renaissance de notre société.
Je vous remercie !

Le 3 novembre 2016