Discours du président Karim Meckassoua

Karim meckassoua perchoir mai 2016• Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

• Messieurs les présidents des institutions de la République,

• Mesdames et Messieurs les Ministres,

• Excellences Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Mission Diplomatique,

• Mesdames et Messieurs les leaders des partis politiques et des Centrales syndicales

• Honorables députés et chers collègues,

• Mesdames, Messieurs,

• Distingués invités

La vocation de notre Assemblée est d’offrir une représentation digne de la Nation centrafricaine et de lui adresser un message d’espoir. Trop souvent dans notre passé, faute de vision claire et d’objectifs précis assortis de moyens d’action conséquents, nous avons tourné le dos à notre destin. Trop souvent nous nous sommes mépris sur notre mission, celle d’assurer un avenir meilleur au Peuple que nous représentons.

Aussi, l’heure des travaux pratiques est venue. Travaux de l’unité centrafricaine et de la concorde nationale, pour échapper à la prédation des bandes, des clans et des factions. Travaux législatifs pour construire l’avenir de la Centrafrique. Travaux de l’Etat centrafricain, pour enfin parler d’égal à égal avec nos frères africains.

On ne le dira jamais assez : la brillante élection de Son Excellence Monsieur le Président Faustin Archange TOUADERA a suscité d’immenses espoirs au sein de la population centrafricaine tant ses attentes sont nombreuses. Elle attend des solutions concrètes à ses préoccupations quotidiennes. Certes, dans l’environnement de crise dont nous sortons à peine, tout est urgent mais le plus important, c’est de définir les priorités.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Honorables députés,

Mesdames, Messieurs,

Au nombre des points inscrits à l’ordre du jour de la présente session extraordinaire, il y en a un qui requiert l’attention toute particulière de la représentation nationale : la Déclaration de Politique Générale de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

L’article 54 de la Constitution de la République dispose que, je cite, "Après la nomination des membres du Gouvernement, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, se présente dans un délai maximum de soixante (60) jours devant l’Assemblée Nationale et expose son programme de politique générale"

Par ailleurs l’article article 52 de notre loi fondamentale dispose que : "Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, détermine et conduit la politique de la Nation dont les grandes orientations sont fixées par le Président de la République, Chef de l’Etat".

Cela veut dire que :

- les grandes orientations de l’action sont fixées par le Président de la République.

 - il revient au Premier Ministre de traduire ces grandes orientations en actions ;

Pour ce faire le Premier Ministre fixe les objectifs et les actions mais il se doit également de préciser les moyens pour atteindre les objectifs ainsi que les modalités de mise en œuvre des actions.

C’est en vertu de ce texte fondamental que vous êtes venu aujourd’hui, en votre qualité de Chef du Gouvernement, chargé de déterminer et de conduire la politique de la Nation, instruire l’Assemblée Nationale des actions que votre gouvernement entend mener et de la manière dont il entend le faire.

Nous ne nous y trompons pas, c’est un acte fort que vous posez ainsi, celui d’ouvrir une nouvelle ère de rapports harmonieux entre l’Exécutif que vous représentez et la Représentation nationale, sous l’égide de la Constitution, expression suprême de la volonté des centrafricains. Nous nous en félicitons d’autant plus que nous voyons dans cet acte l’engagement de votre Gouvernement, et plus largement de l’Exécutif, de respecter scrupuleusement notre Constitution et de la mettre en œuvre dans toutes ses dimensions. Et ceci, afin que nul ne doute plus jamais que notre jeune démocratie est aussi un Etat de Droit.

Telle que le veut notre Loi fondamentale, et comme cela se pratique dans toutes les démocraties dignes de ce nom, la Déclaration de Politique Générale est l’énoncé d’un ensemble d’objectifs articulés sur les orientations du programme du Président de la République, mais aussi un exposé des actions visant à atteindre ces objectifs, des formes que devront prendre ces actions, des moyens mis à leurs dispositions et, enfin, d’un calendrier général de réalisation.

Vous n’ignorez pas que la Déclaration de Politique Générale revêt par ailleurs, dans notre contexte, une signification politique forte puisqu’elle se trouve liée à la mission de contrôle de l’Assemblée Nationale sur l’action du gouvernement. C’est, en effet, parce qu’elle est l’expression, la première expression même, de ce lien de responsabilité que l’article 54 de notre Constitution rend obligatoire le vote sur la confiance au terme de cette déclaration.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Vous êtes le Chef du Premier Gouvernement de l’après-crise. Au terme des trois années terribles qu’a connues notre pays, cette déclaration de politique générale peut entrer dans l’histoire. L’histoire que nous choisirons d’écrire ensemble, l’histoire des travaux du peuple. Et non l’histoire subie des assauts conduits contre notre peuple, à coups de menaces, de privations et de meutres. Le sens de l’action de votre Gouvernement est que le peuple centrafricain retrouve la confiance perdue en ses institutions et en l’Etat. Le sens de l’action de notre Assemblée est d’exprimer au mieux les besoins de ce peuple et de porter sa voix.

Nous avons donc destin lié. Ce lien qui nous unit indissolublement est le peuple centrafricain. Nous avons l’insigne honneur d’assumer ensemble la responsabilité de sa tranquillité, de son bonheur, de son épanouissement et, finalement, de sa grandeur. Notre boussole pour y parvenir est notre Constitution. Voilà pourquoi j’y insiste tant.

 Les élus du peuple joueront pleinement le rôle qu’ils tiennent de cette Constitution à l’occasion des discussions et du vote de confiance qui suivront votre déclaration. Chaque sensibilité pourra et devra s’exprimer librement.

A vous d’éclairer, de clarifier et de convaincre. A vous de dissiper les craintes qui pourraient s’exprimer ici ou là.

C’est, j’en suis convaincu, en jouant chacun son rôle tel que défini par notre Loi fondamentale que les institutions républicaines s’affermiront et que l’Etat de droit s’épanouira.

Mais, comme il en va des parties d’un même corps chargées de fonctions distinctes, c’est aussi en jouant chacun son rôle que nous pourrons, Gouvernement et Représentation nationale, construire une Nation centrafricaine forte, prospère et pacifiée.

Honorables députés,

Je nous souhaite plein succès dans nos travaux, et déclare ouverte la deuxième session extraordinaire de l’Assemblée nationale.

Je vous remercie.

Le 7 juin 2016