A l'ouverture de la réunion du conseil des ministres du pool énergétique de l'Afrique centrale

Texte de l'intervention de Faustin-Archange Touadera, président de la République du Centrafrique

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier ministre, Chef du gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Membres du gouvernement,
Monsieur le Représentant du Ministre de l’énergie et du pétrole de la République du Tchad, Président en exercice du Conseil des ministres du PEAC,
Messieurs les Ministres en charge du secteur de l’énergie, Membres du Conseil des ministres du Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC),
Monsieur le Ministre des mines, de l’énergie et de l’Hydraulique de la République centrafricaine,
Monsieur l’Ambassadeur représentant du Secrétaire général de la Communauté Économique des États de l’Afrique centrale -CEEAC-,

Monsieur le Commissaire, représentant du Président de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale  -CEMAC-,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de missions diplomatiques et consulaires et représentants des organisations internationales,
Monsieur le Secrétaire permanent, Chef de mission diplomatique du Pool énergétique de l’Afrique centrale,
Monsieur le président de la délégation spéciale de la ville de Bangui,
Mesdames et Messieurs les Présidents et Membres du Comité exécutif, du Comité de direction et du Comité des experts du PEAC,
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
Ouverture

 

Les diligences mises en œuvre dans le cadre du Pool énergétique de l'Afrique centrale -PEAC- permettent en ce début de l’année 2017 de réunir à Bangui les organes statutaires de cet organisme spécialisé de la Communauté érgonomique des États de l’Afrique centrale -CEEAC-, qui constitue l’instrument privilégié de coopération énergétique de notre sous-région.

L’édition 2017 de la réunion des organes statutaires du PEAC et son volet évènementiel, le Forum-expo des investisseurs et développeurs organisé autour du thème : "accélérer l’électrification de l’Afrique centrale", mobilise, en effet, depuis le 27 février  2017 des personnalités venues des quatre horizons du monde en plus de l’ensemble des membres du Comité des experts, du Comité de direction, du Comité exécutif et du Conseil des ministres du Pool énergétique de l’Afrique centrale, dont il me plait de procéder ce jour à l’ouverture des travaux.

Je me réjouis particulièrement de l’initiative de ce forum qui est un jalon crucial dans la mise en œuvre de partenariats stratégiques pour la mobilisation des ressources nécessaires au financement du portefeuille des projets du PEAC et des projets nationaux d’Énergies renouvelables.

La programmation à Bangui de ces rendez-vous de grandes importances témoigne assurément d’une marque particulière d’attention de la communauté des spécialistes, décideurs, investisseurs et développeurs du secteur de l’Énergie vis-à-vis de l’engagement constant de la République centrafricaine dans la construction d’une plus grande solidarité africaine autour des sujets cruciaux de notre sous-région, dont celui de l’énergie électrique, indissociablement lié aux questions de développement et à la croissance économique, qui a pour finalité l’amélioration des conditions de vie des peuples et notamment des populations les plus défavorisées.

En cette heureuse circonstance de rencontre de haut niveau, il m’est très agréable de souhaiter une bienvenue en terre centrafricaine à toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu faire le déplacement. Je me réjouis du fait marquant que constitue le retour de la République du Rwanda au sein de la grande famille du Pool énergétique de l’Afrique centrale et présente, par conséquent, tous mes compliments à mon frère, le Président Paul Kagame, pour cette heureuse initiative qui tend à consolider davantage les aspirations partagées qui ont fondé nos engagements communs au sein du PEAC en avril 2003.

Messieurs les Ministres, Distinguées invités, Mesdames et Messieurs,

L’Afrique centrale regorge de ressources en énergie renouvelables abondantes et a la particularité de posséder plus de 58% du potentiel hydroélectrique du continent africain, mais ces ressources demeurent encore très peu exploitées, laissant ainsi plus de 80% de sa population sans un accès à l’électricité. Or, l’accès à l’électricité est, non seulement, un vecteur majeur pour la transformation structurelle des économies nationales et locale, mais aussi un puissant ressort pour la résilience des communautés et particulièrement les plus vulnérables face aux défis liés au changement climatique.
Ce véritable paradoxe de ressources abondantes et d’électricité rare illustre toute l’importance de la décision prise le 12 avril 2003 par l’ensemble des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale -CEEAC- de créer le Pool énergétique de l’Afrique centrale, marquant ainsi, au-delà d’une réponse institutionnelle, leur engagement à placer l’électricité au cœur des défis de l’Afrique centrale.

Depuis lors, la République centrafricaine, qui a porté le Pool énergétique de l’Afrique centrale sur ses fonts baptismaux, n’a jamais cessé de marquer, à l’instar des autres États et des partenaires techniques et financiers, son soutien au PEAC qui joue un rôle majeur dans la mise en œuvre solidaire des Projets structurants de l’Afrique centrale et particulièrement les projets du programme d’électrification transfrontalière -PPET- et les projets intégrateurs prioritaires -PIP-.

Le portefeuille des projets du PEAC qui a désormais gagné en maturité, grâce aux nombreuses études réalisées, invite désormais à l’impulsion d’une grande dynamique de mobilisation de financement pour la réalisation physique de ces projets bancables et commencer ainsi à matérialiser, chaque jour d’avantage, les contours de la coopération en matière d’énergie entre les Etats membres du PEAC et construire le marché de libre-échange d’électricité de l’Afrique centrale.
Ce marché permettra à l’espace énergétique communautaire de l’Afrique Centrale de s’inscrire dans une dynamique de coopération avec les autres Pools énergétiques régionaux africains qui attendent beaucoup de l’immense potentiel en énergies renouvelables, notamment hydroélectrique, de notre sous-région.
La réalisation des réseaux d’électrification transfrontalière et des réseaux interconnectés développés au sein du PEAC constituent précisément les maillons indispensables d’intégrations régionales puis interrégionales et de la construction du marché régional de l’électricité.

Fat 6 mars 2017 bangui

Faustin-Archange Touadera @pr

Distinguées invités, Mesdames et Messieurs,

Résolument engagée dans la marche vers l’atteinte des Objectifs du Développement Durable -ODD- et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, auxquels ont souscrits les États africains, la République centrafricaine fait de l’accès à l’électricité une priorité absolue dans le cadre de son plan stratégique de développement.
A cet égard, elle ne ménage aucun effort pour apporter sa part de contribution sur la question centrale de l’énergie, qui se situe au cœur de l’économie et du changement climatique, et pour œuvrer à la promotion des modes de production à la fois économiquement efficients et écologiquement viables tout en tenant compte des besoins de croissance et de compétitivité inhérents aux pays en développement.

C’est ainsi que, conformément à l’Accord-cadre inter-sociétés du 12 avril 2003 relatif au PEAC, un contrat de vente d’électricité a été signé en 2013 entre la société énergie centrafricaine -ENERCA- et la société nationale de l’électricité -SNEL- de la République démocratique du Congo, concernant le projet d’interconnexion Boali-Bangui-Zongo qui vise l’alimentation de la ville de Zongo en RDC à partir du site hydroélectrique de Boali en Centrafrique.

De même, en adéquation avec l’Accord-cadre inter-gouvernemental du 12 avril 2003 relatif au PEAC, la République centrafricaine a procédé, le 28 décembre 2016 à Yaoundé au Cameroun, à la signature du protocole d’accord relatif au projet hydroélectrique de DIMOLI avec la République du Cameroun et la République du Congo ainsi qu’à la signature du protocole d’accord concernant l’électrification de la ville de Béloko en Centrafrique à partir de la ville de Garoua-Boulaï au Cameroun.

Par ailleurs, dans la dynamique des présentes rencontres de Bangui, la République centrafricaine prévoit d’organiser l’atelier national relatif à la mise en œuvre de la décision n°73/CEEAC/CCEG/XVI/15 , issue de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEEAC du 25 mai 2015 à N’Djamena. Cette décision portant approbation de l’institution d’un prélèvement PEAC et la création d’un Fonds de développement du secteur électrique de l’Afrique centrale, dont l’objectif est d’assurer la soutenabilité à moyen et long terme du mandat de grande envergure dévolu au PEAC et d’accélérer la réalisation des projets, constitue un levier important pour le drainage de financements plus importants en faveur du lancement rapide d’un plan massif d’électrification de l’Afrique centrale. J’exhorte donc les membres du Conseil des Ministres du Pool énergétique de l’Afrique centrale à mettre en œuvre les diligences nécessaires à l’organisation sur l’année 2017, au sein de leurs pays respectifs, des ateliers nationaux destinés à faciliter le processus de transposition de cette décision déterminante pour l’essor de  lélectrification de l’Afrique centrale car, comme vous le savez, chaque opportunité dans le secteur de l’énergie est également un immense défi financier.

Messieurs les Ministres, Distinguées invités, Mesdames et Messieurs,

En tant que véritable opportunité d’échanges d’expériences et de dialogues directs sur les nouveaux défis du secteur et sur des questions spécifiques variées et diversifiées, la présente réunion du Conseil des ministres du PEAC est appelée à passer en revue la situation des Projets du Programme d’électrification transfrontalière -PPET- et des Projets Intégrateurs Prioritaires (PIP).

Elle est également appelée à évaluer l’exécution du plan d’action et du budget 2016, de procéder à l’examen et l’adoption du projet du plan d’action et du projet du budget 2017 mais aussi de prendre les décisions stratégiques devant instruire la diligence du secrétariat permanent du PEAC, dans le cadre de ses attributions communautaires que dans celui inhérent à la coordination et au développement du secteur électrique du continent africain. Plus singulièrement, à l’issue de la manifestation des intentions et engagements de financement découlant des différentes présentations et des fructueux échanges en séances B to B, le Conseil des ministres du PEAC aura la charge de donner des orientations précises au secrétariat permanent du PEAC par rapport aux choix technologiques et aux meilleures options de financements proposés par les partenaires techniques et financiers participants au Forum de Bangui. Il s’agit, dès maintenant, d’aller de l’avant, de passer des engagements aux actes, tel que suggère le thème "accélérer l'électrification de l’Afrique centrale" autour duquel est organisé le présent Forum-expo des investisseurs et développeurs.

Le 6 mars 2017