Bangui : discours du chef de l'Etat à l'occasion de l'An 3

Le 30 mars 2016, je me suis engagé à mettre en œuvre ma vision, traduite en programme de société du gouvernement qui est de bâtir un Centrafrique nouveau, fort, uni, prospère, privilégiant le dialogue, la justice et l’esprit de réconciliation nationale.

Aujourd’hui, c’est avec un plaisir renouvelé que je me présente devant vous, animé d’un esprit de reddition de compte, pour vous présenter brièvement ce qui a pu être fait au cours de cette troisième année qui s’achève, ce que nous faisons et ce que nous aurons à faire ensemble pour notre pays. Mais avant d’y procéder, je rends hommage à tous nos compatriotes, victimes de la crise dans laquelle est plongé notre cher et beau pays depuis 2012.

Je m’incline donc devant les mémoires des compatriotes assassinés par des actes terroristes dans les localités de Bangui et dans l’arrière-pays, sans oublier les blessés et les malades à qui je souhaite encore un prompt rétablissement et réitère le soutien et la compassion de la République.  J’associe à ces hommages les soldats de la paix, morts en service commandé en terre centrafricaine.

Mes chers compatriotes,

Au cours de la 3e année, nous avons, ensemble, dans l’ordre et la dignité, poursuivi la marche irréversible vers la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, le vivre ensemble, la cohésion sociale, l’assainissement des finances publiques et la relance des secteurs productifs.

En poursuivant la mise en œuvre du processus DDRR, j’ai toujours exhorté les groupes armés à renoncer volontairement et consciemment à la violence comme mode de revendication politique, à adhérer au programme DDRR et à œuvrer pour le retour définitif de la paix dans notre pays.
En parfaite cohérence avec cet impératif, nous avons élaboré des stratégies et initiatives pour la réalisation d’un Programme National de Démobilisation, Désarmement, Réintégration et Rapatriement -PNDDRR-.

Le grand DDRR, lancé en décembre 2018 à Paoua, après le succès du DDRR pilote, a contribué à la stabilisation de la région Ouest de notre pays et ses environs. La perspective actuelle est d’aller très rapidement vers les autres régions, surtout après la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019 au sein duquel le DDRR est inscrit parmi les priorités.

Pour répondre aux préoccupations sécuritaires liées à la circulation illégale des armes entre les mains des populations civiles, nous avons rendu opérationnelle la Commission Nationale de lutte contre la prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre, en avril 2018.

Mon ambition est d’user de toutes les stratégies possibles pour faire de la RCA un pays sans armes qui se tourne résolument vers son développement.

Dans le domaine de la Réforme du Secteur de la Sécurité -RSS-, des avancées majeures dans le renforcement des capacités opérationnelles en matière de formation, d’équipement et de réhabilitation de certaines infrastructures de nos Forces de Défense et de Sécurité Intérieure ont été constatées.

Ainsi, le Pays a bénéficié des appuis divers des Partenaires tels que la France, les États-Unis d’Amérique, la Russie, la Chine, l’Union européenne à travers l’EUTM, qui ont permis la poursuite du redimensionnement et du redéploiement de nos Forces de Défense et de Sécurité dans certaines villes du pays, et ces efforts vont se poursuivre et s’amplifier.

Pour la reconstruction des Forces Armées centrafricaines, 4 zones de défense, un bataillon parachutiste et des forces spéciales ont été créés, avec le soutien constant de la mission militaire européenne EUTM-RCA. La loi quinquennale de programmation militaire pour la période 2019 - 2023 déjà promulguée, permettra aux FACA d’être dotées de moyens nécessaires à leurs restructurations.

Il faudra aussi souligner le rajeunissement des effectifs avec le départ à la retraite de 786 militaires grâce à l’aide du gouvernement américain ainsi que le lancement de la procédure de recrutement de 1023 jeunes citoyens dans le respect strict de la représentativité régionale avec une prise en compte du concept genre, l’objectif étant la réalisation à hauteur de 15 % d’un effectif féminin.

Le dialogue avec les groupes armés, motivé par le souci de permettre à nos populations de vivre dans un pays enfin pacifié, a abouti au désarmement, à la démobilisation et à l’incorporation dans les Forces de Défense et de Sécurité de 232 ex-combattants, après contrôle puis formation par l’EUTM.

Le gouvernement continue à déployer d’importants efforts dans la poursuite des formations par l’EUTM-RCA et par les experts russes sur l’emploi des armes en vue du renforcement des capacités opérationnelles de notre Armée. Plusieurs autres formations sont en cours dans divers domaines tant en Afrique, en Europe qu’en Chine. Dans le cadre de l’appui logistique et de la dotation en équipements aux unités à déployer, grâce à une bonne coordination des échanges avec le Comité des sanctions, les FACA ont bénéficié d’un appui substantiel de la part de la communauté internationale en équipements de communication et de transmission, ainsi que des équipements non létaux.

Au cours de cette troisième année, un accent particulier a été mis sur la réhabilitation des infrastructures militaires. Ainsi, un financement de plus d’un milliard 250 millions a été approuvé en vue de la réhabilitation de la garnison de Bouar et d’autres camps militaires ainsi que la construction des armureries répondant aux normes internationales. S’agissant de l’emploi des forces, 1 300 éléments des FACA ont été déployés aux côtés des forces de sécurité intérieure et de la MINUSCA dans 11 localités du pays pour des missions immédiates de sécurisation sur le terrain, sous le commandement des Commandants des zones de défense nommés. Malgré les contraintes qui s’imposent à nous, et qui sont essentiellement d’ordre financier, nous avons espoir que notre Armée sera rebâtie conformément à l’attente de la population.

Dans le domaine de l’action humanitaire et la réconciliation nationale, les efforts déployés par le gouvernement ont permis la prise en charge des déplacés internes et des réfugiés. Aujourd’hui, environ 4 100 réfugiés ont bénéficié de rapatriement facilité et 10 000 retours spontanés ont été enregistrés.

Je dois vous rappeler que la réconciliation nationale demeure un combat de chaque instant que nous devons gagner ensemble. Je me suis donc engagé personnellement et je peux vous assurer à nouveau que cette réconciliation est bel et bien en marche. C’est dans ce but que 24 comités Locaux de Paix et de Réconciliation ont été mis en place et sont opérationnels dans 6 régions sur les 7 que compte notre pays.

La 3e année de mon mandat a vu naître différentes initiatives de paix et de réconciliation nationale. Ces initiatives, couronnées par celle de l’Union africaine, ont abouti à la signature d’un Accord politique de la paix et de réconciliation le 6 février 2019, au grand soulagement de tout le monde. Comme vous le savez tous et conformément aux termes de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019, j’ai procédé à :

  • la création, le 8 février 2019, d’une commission inclusive chargée d’examiner tous les aspects liés aux évènements tragiques des conflits en République centrafricaine,
  • la création, le 8 février 2019, du mécanisme de mise en œuvre et de suivi de l’Accord ainsi que les organes connexes dont les représentants seront nommés dans les jours à venir,
  • la mise en place, le 8 février 2019, du Comité Technique de Sécurité de l’Accord Politique,
  • la mise en place, le 1er mars 2019, de la composition des différents organes du Mécanisme de mise œuvre et de suivi de l’accord politique,
  • la formation d’un gouvernement inclusif et les nominations des représentants des groupes armés aux Cabinets de la Présidence de la République, de la Primature et dans certains ministères et institutions de la République.

 

C’est ici l’occasion de vous rassurer que la mise en œuvre de l’Accord Politique pour la paix en Centrafrique reste un défi. C’est pourquoi, je veillerai personnellement à l’application effective et au bon fonctionnement des organes de suivi de cet instrument pour que l’objectif recherché soit atteint. Je dois réaffirmer que cet accord politique porte tous les espoirs d’une paix possible et durable. C’est ici le lieu de rappeler que tous les leaders des groupes armés signataires ont manifesté leur désir de renoncer à la violence comme mode de revendication politique, et ont pris l’engagement solennel de faire cesser toute existence de groupes armés dans un bref délai. C’est pourquoi je vous demande, mes Chers Compatriotes, au nom de la paix, de continuer de manifester votre adhésion et de prêter votre soutien sans faille à la mise en œuvre dudit Accord.

Un accent particulier a été mis sur la sécurité intérieure car mon souci est de déployer les effectifs de la Gendarmerie et la Police sur l’ensemble du territoire national afin de renforcer notre dispositif, de mieux contrôler nos frontières en tenant compte de leur porosité et des multitudes entrées clandestines qui en découlent.

En outre, nous devons contenir la criminalité transfrontalière, la prolifération des armes légères et de petits calibres ainsi que le trafic illicite de drogue et de stupéfiants. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a également formé 250 gendarmes avec l’appui des Partenaires. D’autres Officiers et Sous-officiers suivent actuellement des formations en France, en Chine et dans les écoles militaires africaines, au Maroc et au Cameroun.

Des efforts ont aussi été consentis dans le cadre de la réhabilitation de sept bâtiments et sept armureries dans les différentes unités que la dotation en moyens roulants et de communication. Dans le cadre de l’appui à la restauration de l’autorité de L’État, un effectif de 60 gendarmes avait été déployé à Bambari et 11 autres à Ngakobo. Les unités territoriales de la Ouaka ont été renforcées et l’affectation de ces personnels a été rendu pérenne. Aussi, les Brigades de Gendarmerie Territoriale de Paoua, Bocaranga, Bangassou, Koui, Bohong et Dékoa ont été remises en place.

En perspective, nous envisageons :

  • le recrutement de 1 000 jeunes centrafricains dont 500 pour la Police et 500 pour la Gendarmerie dans le cadre du renforcement des capacités des Forces de Défense et de Sécurité,
  • la création de deux Unités anti-terroristes dans les jours à venir dont la formation sera faite sur place par des Experts de la Police Chinoise,
  • la création d’un Commissariat de Sécurité Publique dans le futur 9ème Arrondissement de la ville de Bangui,
  • la création des Légions de Gendarmerie Mobile et Territoriale dans le ressort des cours d’appel de Bambari et de Bouar,
  • Enfin 80 Policiers et 80 Gendarmes vont faire l’objet très bientôt d’une formation spécialisée en Chine.

 

S’agissant de la Police Nationale, des efforts ont été déployés par la formation de 250 Policiers avec l’appui des Partenaires. D’autres Policiers sont en formation en République Démocratique du Congo et en Guinée équatoriale, pays frères.

Nous allons répondre aux besoins en effectif de la Police et résorber le chômage, nous avons décidé d’intégrer des auxiliaires dans la Police, après une formation complémentaire. Des actions de réhabilitation de certains commissariats tant à Bangui qu’en province, ainsi que la dotation en moyens roulants et de communication, grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers, associés aux efforts propres du Gouvernement contribueront au renforcement des capacités opérationnelles de notre police. Attentif aux préoccupations de la Police, j’ai autorisé les avancements à titre normal et exceptionnel au profit des Officiers, Sous-officiers et Hommes de troupe dans le respect de leur plan de carrière.

Aujourd’hui, la restauration de l’autorité de l’État est au cœur de nos actions et peut se confirmer par le redéploiement des forces de Police à Bangassou, Bocaranga, Bambari, Paoua, Dékoa, en 2018.

Je voudrais aborder avec vous la question de notre justice, en affirmant que grâce à l’appui de nos Partenaires, la Chancellerie, le Conseil D’État, l’Inspection Générale des Services Judiciaires et 14 tribunaux sur les 24 que comptent les 3 cours d’Appel ont été réhabilités. La Cour des Comptes vient de regagner son nouveau siège et celui de la Cour Pénale Spéciale est en cours de finition.

En dépit de la modicité des ressources publiques, les documents stratégiques tels que la stratégie de réinsertion sociale des détenus en RCA, la politique nationale de santé dans les établissements pénitentiaires, la stratégie de démilitarisation des établissements pénitentiaires de la RCA, ont été validés.

S’agissant de la lutte contre l’impunité, il faut relever qu’outre les audiences ordinaires des Cours et Tribunaux, les Cours d’Appel de Bangui et de Bouar ont tenu des sessions criminelles pendant lesquelles plusieurs chefs de guerre ont écopé de lourdes peines. Le Département prepare actuellement les assises criminelles de Bambari et les nouvelles assises de Bangui.
Il faut mentionner qu’en matière de promotion de la Justice Transitionnelle, et conformément à l’article 11 de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019, j’ai mis en place, le 8 février 2019, la Commission Inclusive chargée d’examiner tous les aspects liés aux évènements tragiques du conflit en RCA, de qualifier et de proposer toute action susceptible d’être prise ne matière de justice.

Mes Chers Compatriotes,

Je voudrais aborder avec vous les avancées obtenues en du RCPCA et l’amélioration de notre économie. En effet, le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix est entré dans sa 3ème année de mise en œuvre. Comme vous le savez, le coût estimé des besoins, lors de la conférence internationale de Bruxelles de 2016, s’élevaient à 3 milliards 500 millions de dollars américains sur 5 ans. Le financement approuvé est de l’ordre de 2 milliards 655 millions de dollars, soit un taux de mobilisation de ressources de 76%.

Cette bonne performance en termes de mobilisation des ressources, est toutefois dépendante des ressources extérieures à 90%. Pour l’année 2019, la priorité est axée sur l’amélioration des investissements nationaux pour une meilleure intégration des financements nationaux. Dans cette optique, la relance de la croissance et l’augmentation des recettes dans les secteurs productifs et commerciaux sont nécessaires. Grâce à la mise en place des outils et de mécanismes de suivi efficaces, nous avons atteint un très bon niveau de la disponibilité des ressources financières, le taux de décaissement effectif enregistré ayant dépassé 54%, pour la mise en œuvre de plus de 372 programmes et projets actuellement en cours d’exécution sur toute l’étendue du territoire.

Nous continuons à travailler pour réduire l’impact des principaux goulots d’étranglement afin d’améliorer l’utilisation et l’absorption de ces ressources axées sur les résultats du RCPCA.

L’une de mes priorités annoncées lors de mon investiture concernant l’assainissement des finances publiques, couvre la mobilisation des ressources financières nécessaires à la reconstruction de notre pays et leur utilisation transparente et efficace.

En termes de mobilisation des recettes domestiques, je me félicite des efforts déployés par le gouvernement en dépit de la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays en prenant des mesures courageuses illustrées essentiellement par le renforcement du recouvrement, la relance systématique et rapide des entreprises défaillantes, l’effectivité du paiement différé de la TVA à l'importation, etc. Avec ces efforts, nous avons enregistré des taux de dépassement, de recouvrement et de réalisation très encourageants. Par exemple, nous notons que les recettes cash cumulées sont de 112,30 milliards Fcfa par rapport à un objectif de 104, 30 milliards Fcfa, soit un dépassement de 8 milliard Fcfa

Pour la mobilisation des recettes fiscales, le gouvernement a réalisé 55,90 milliards Fcfa sur une prévision annuelle de 50,19 à fin décembre 2018, soit un taux de recouvrement de 111,38%. Pour la mobilisation des ressources douanières le gouvernement a mobilisé à fin décembre 52,80 milliards sur une prévision annuelle de 53,10 milliards, soit un taux de réalisation de 99,43%. Cette performance est due à l’équipement de l’antenne de Douane de Béloko, permettant la déclaration informatisée des importations par les opérateurs économiques, la révision de la structure des prix pétroliers, la rationalisation des redevances et la rationalisation des exonérations.
 

S’agissant de la mobilisation des ressources au niveau du Trésor, il y a lieu de noter que sur une prévision annuelle de 5,87 milliards, le gouvernement a réalisé plus de 3,6 milliards soit un taux de réalisation de 62%. Cette performance est due à la modification de la loi fixant le cadre institutionnel et juridique des entreprises et offices publics du 13 février 2008, en ce qui concerne notamment la tutelle financière du Ministère des Finances sur les agences, du régime comptable et du statut juridique desdites agences avec le concours du FMI, d’une part, et, d’autre part, par la consolidation du compte unique du Trésor par les prélèvements de la parafiscalité opérée par les offices publics.

Abordant l’épineuse question de la gestion des dépenses publiques, Je voudrais mentionner que les prévisions des dépenses à fin décembre 2018 s’établissaient à 161,94 milliards alors que les dépenses réalisées se chiffrent à 132,40 milliards de Fcfa soit un taux de réalisation de 81,76%.
A côté des dépenses primaires, les dépenses d’investissement financées sur ressources propres ont atteint 12,38 milliards de Fcfa sur une prévision de 16,40 milliards de Fcfa, soit un taux d’exécution de 75,51%.

Nous notons également qu’à l’intérieur des dépenses primaires, les dépenses du personnel -salaires- ont atteint 58,41 milliards de Fcfa, sur une dotation de 60,61 milliards, soit un taux d’exécution de 96,37%. Les ressources extérieures mobilisées au titre des appuis budgétaires s’élèvent à 59,9 milliards Fcfa.

Ces ressources proviennent  et se décomposent : 

  • de la BAD 5,4 
  • de l’Union européenne 11,8 
  • du FMI 18
  • de la Banque Mondiale 13,7
  • de l’AFD 6.

 

Je me réjouis des performances du gouvernement au titre de cette 3e année. Les efforts déployés dans tous les domaines ont en effet permis de mobiliser des ressources et d'améliorer la gestion des finances publiques, permettant ainsi au gouvernement de répondre aux besoins sociaux de la population. Il me paraît important de rappeler que depuis 2016, notre économie, avec le concours des partenaires financiers a retrouvé le chemin de la croissance. Le taux de produit intérieur brut qui était de -36% est estimé à 4,3% en 2018 et 5% en 2019 avec une pression fiscale de 10%.

Cependant, cette embellie financière reste tributaire de la situation sécuritaire du pays et de l’évolution galopante des cours du pétrole sur le marché international. Le blocage du seul corridor Bangui-Beloko par le groupe armé de M Martin Kougamanji dit Miskine, pendant près d’un mois et visant à asphyxier l’économie nationale, va impacter négativement sur les résultats escomptés.

Tant que l’insécurité continue de sévir dans certaines villes de notre pays, tant que la population ne pourra pas aller et venir librement d’un point à un autre de notre territoire, l’activité économique va en pâtir, ce qui entraînera inéluctablement des pertes des recettes de l’État, je l’avais déjà relevé. Aussi, et vous le savez, notre pays fait partie des pays importateurs des produits pétroliers. Lorsque les prix augmentent sur le marché international, les répercussions sont négatives sur la fiscalité pétrolière, si des mesures d’ajustement ne sont pas prises préalablement.

Il convient néanmoins de noter que le gouvernement n’a ménagé aucun effort pour exécuter convenablement le programme appuyé par la Facilité Élargie de Crédit conclu avec le Fonds Monétaire International en juillet 2016, ce qui offre de meilleures perspectives pour les années à venir.

Mes Chers Compatriotes,

Un autre volet et non des moindres concerne l’activation des secteurs productifs, notamment, l’agriculture, les ressources naturelles et les eaux et forêts, l’énergie, les infrastructures, le commerce, les télécommunications et les TIC, la Communication et les média.

L’un des axes majeurs de la politique de développement économique et social du gouvernement est la transformation structurelle de notre économie, à travers l’intensification du programme de réhabilitation, de construction et d’équipement dans les secteurs des routes, du transport, de l’énergie, de l’eau potable, de l’Agriculture et de l’Élevage. Aussi, le vaste programme de réhabilitation et de construction de nos routes et ouvrages devra se poursuivre afin de rapprocher nos populations, de faciliter les échanges et d’accroître la compétitivité de notre économie.

S’agissant de l’agriculture, j’avais indiqué que ce secteur devrait être l’un des atouts de premiers plans pour la croissance et la résorption de chômage des jeunes. C’est ainsi que le gouvernement avec l’appui de Partenaires a poursuivi les réformes institutionnelles au niveau des toutes les structures opérationnelles de notre politique agricole. Je voudrais citer l’ACDA, l’ORCCPA et l’ONMAP.

Pour avoir une bonne lisibilité de nos actions, nous continuerons de reformer car pour développer, industrialiser et rendre compétitive notre agriculture, il faut une véritable stratégie de réforme du secteur. C’est dans cette dynamique que l’ICRA, l’ACDA, l’ANDE et la chambre d’agriculture ont vu leurs capacités renforcées.

Je note également avec satisfaction le travail qui se fait actuellement avec l’appui de la Banque Mondiale pour doter notre pays d’un Document de politique agricole assorti d’une Loi d’orientation agricole.

D’un point de vue beaucoup plus opérationnel, les arriérés dus aux producteurs de coton au titre des compagnes 2012- 2016 ont été apurés jusqu’en novembre 2018, pour un montant total de 1 079 260 000 Fcfa.  Un audit a été commis par le gouvernement avec l’appui de la Banque mondiale. Ceci permettra d’avoir une lisibilité sur le solde de 362 259 000 Fcfa  en vue de son apurement.

Enfin, les dernières avancées laissent entrevoir un lendemain meilleur pour notre agriculture. Le gouvernement a mis en œuvre des projets structurants dont la phase opérationnelle a démarré en 2018. Je voudrais noter avec vous :

  • le projet de relance de la production agropastorale dans les savanes -PREPAS- financé par la FIDA pour un montant global de 12 400 000 dollars qui couvrira les Sous-préfectures de Bouar, Baoro, Bossemptélé et Yaloké avec une extension à Bozoum,
  • le Projet d’Appui au Développement des Chaines des valeurs Agricoles dans la Savane -PADECAS- financé par un don de la BAD à hauteur de 1 280 000 de dollars  unité de compte,
  • le projet d’Appui à la relance Agricole et au développement de l’Agrobusiness en Centrafrique -PRADAC- financé par la Banque Mondiale pour un montant de 25 000 000 de dollars,
  • le projet sucrier de Damara, en partenariat avec le groupe chinois LIANCO pour un montant de 170 000 000 de Fcfa.

 

En ce qui concerne l’élevage, ma vision est de faire revenir au pays nos éleveurs. Cette vision est en train de se concrétiser. En effet, beaucoup d’éleveurs sont revenus suite aux différentes actions de sensibilisation et de recensement menées par le gouvernement. Ceux-ci se sont installés à Gamboula, Amadagaza, Berberati, Ndélé, Boguila, Benzambé et Damara. Nous estimons aujourd’hui entre 75% à 80% l’effectif des éleveurs retournés.

Dans le même esprit, nous avons mis en place des comités de médiations et de règlements de conflit entre agriculteurs et Éleveurs dans certaine localité avec l’appui de la MINUSCA, de l’ACTED et du CRS. De même, j’ai engagé le gouvernement à promouvoir les élevages familiaux et communautaires. C’est ainsi que le projet PARFEC sur financement de l’Union Européenne mène actuellement des activités en faveur des éleveurs de porcs, de volailles et de poissons à Bangui, Bégoa, Boali, Damara.

Mon ambition est d’offrir un cadre convivial à nos éleveurs pour leur permettre d’être en sécurité dans l’exercice de leurs activités. Le Marché à Bétail de Bouboui rouvert par le gouvernement concrétise cette ambition. Aujourd’hui, je puis vous préciser que la BAD soutient de manière intangible cette vision par le financement des travaux de construction du marché à Bétail de Bouboui dont j’ai présidé personnellement la cérémonie de la pose de la première pierre le 23 novembre 2018.  Un autre volet de l’élevage dont je note avec vous les avancées remarquables c’est la santé animale. Dans ce cadre, le gouvernement a procédé durant les derniers mois à la réouverture du Laboratoire Central Vétérinaire logé provisoirement dans un local de l’Institut Pasteur et l’installation des pharmacies des dépôts de médicaments à usage vétérinaire.

Dans ce registre, 3 pharmacies vétérinaires sont opérationnelles à Bangui et fournissent les éleveurs en médicaments et autres intrants. Des dépôts pharmaceutiques ont-ils aussi été réhabilités avec l’appui des ONG CRS et DRC à Bouar et à Paoua.

Concernant l’énergie, je voudrais noter que suite à mon engagement constant de faire de l’Énergie un secteur de concentration dans les priorités et programmes nationaux intégrés afin de soutenir la production et la croissance économique, j’ai procédé personnellement au lancement du projet de construction d’un champ solaire de Danzi d’une puissance de 25 Mégawatts sur financements de la Banque Mondiale à hauteur de 65 000 000 de dollars. Le démarrage des travaux est prévu pour le second semestre de cette année.

Les travaux d’extension de l’Usine de Boali 2 viennent d’être lancés grâce à l’appui financier de la Banque Africaine de Développement pour un montant de 23 000 000 000 de Fcfa. A termes, ces travaux fourniront à l’ENERCA 10 MW supplémentaires et permettront de renforcer la capacité du réseau de transport et de distribution. Aussi, l’ENERCA bénéficiera cette année de 10 autres MW qui seront issus de l’installation d’une centrale thermique sur financement du fonds saoudien. Ce projet prévoit un volet éclairage public pour 14 Avenues de la ville de Bangui. La phase exécutoire des travaux est également prévue pour le second semestre, le marché étant déjà attribué. Nous continuerons avec l’appui de nos partenaires à investir massivement dans les infrastructures énergétiques, très importants pour notre développement.

Dans le domaine des Mines, l’extension de la zone conforme dans le Sud-ouest pour la levée de la suspension sur l’exportation des diamants bruts par la validation du Cadre Opérationnel du Processus de Kimberley en faveur des Sous-Préfectures de Gamboula, Sosso-Nakombo, Dede-Mokouba, Abba et Bouar comme « zones conformes du Processus de Kimberley», et l’organisation de la reprise effective des exportations de diamants bruts en provenance des cinq zones conformes contribueront à améliorer les recettes publiques. Aujourd’hui, le gouvernement est en négociation avancé avec le processus de Kimberly pour la certification d’autres zones conformes.

S’agissant du sous-secteur pétrolier aval, le gouvernement procédera dans quelques semaines à la réception du 15e Bac dont les travaux ont été financés entièrement sur fonds propres. La capacité de la Société centrafricaine de Stockage des Produits Pétroliers ainsi augmentée lui permettra d’anticiper sur les défis d’augmentation de consommation des produits pétroliers.

En ce qui concerne les Eaux et Forêts, notre souci majeur a été de réviser la gouvernance du secteur afin d’en assurer une gestion durable et efficace. C’est dans ce cadre qu’avec le concours technique et financier de l’organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture le projet du Document de Politique Forestière a été élaborée et validé. Dans le même sens, le gouvernement a fait adopter par l’Assemblée Nationale la Loi portant création du Fonds de Développement Forestier.

Aussi, afin de disposer des données fiables sur le marché international devant servir de base aux travaux des valeurs mercuriales et FOT, une convention de partenariat a été signée entre le gouvernement et la Société Générale de surveillance Douala. Nous avons également procédé à la révision de l’Accord de partenariat entre le projet Chinko et L’État dans le but d’assurer une gestion efficiente et durable des aires protégées de Mbomou. Conscient des retards subis régulièrement par l’État dans la perception des taxes forestières, j’ai instruis le gouvernement d’instaurer la délivrance mensuelle aux sociétés forestières avant toute exportation.

Abordant l’épineuse question des infrastructures, ma ferme volonté d’améliorer notre réseau routier afin de rompre l’enclavement de notre pays n’a souffert d’aucune faille. C’est dans ce cadre que des réalisations ci-après ont été faites par le gouvernement, à savoir :

  • l’opérationnalisation de l’édition des titres sécurisés et plaques d’immatriculation (permis de conduire, carte grise et autorisation de transport,
  • création d’un guichet offrant des facilités fiscales et douanières au profit des mototaxis.

 

Dans le même esprit et je note avec satisfaction la signature de la convention en matière de transport fluvial entre notre pays et la République du Congo aux fins de faciliter les échanges commerciaux. Le gouvernement a par ailleurs procédé à la signature d’un protocole d’accord du projet de construction d’un pont sur l’Oubangui reliant la ville de Zongo et notre capitale sous l’égide de la CEEAC. Dans le même sens, j’ai personnellement veillé à la mise en place de l’observatoire des barrières non physiques sur les voies d’eaux de navigation intérieure permettant la suppression des barrières illicites sur la voie fluviale. La construction de la route Ndélé-Birao, de même que les études pour la réhabilitation de 1 000 Km de pistes rurales dans l’Ouham et Ouham-Pendé sont en cours.

Les études sont également prêtes et la passation de marché est en voie de finalisation pour les axes Baoro-Carnot, Bossembélé-Bossangoa, Bossembélé-Bozoum et Damara-Bouca, pour un financement sur le Fonds d’Entretien Routier et le budget de l’État. Enfin, des voiries urbaines ont été réhabilitées à Bangui avec environ 10 Km asphaltés et 286 Km dans les villes secondaires réhabilités par la méthode à haute intensité de main d’œuvre dit THIMO. Les travaux de l’axe Bouar-Baoro lancés, le 24 mars 2018 sont en cours.

Dans le domaine de transport aérien, la mise aux normes de l’aéroport international de Bangui-M’Poko a commencé et contribuera à sécuriser la connectivité internationale. 30% des travaux de réhabilitation du tarmac de l’aéroport ont été effectués. En abordant le volet Communication et Média, je voudrais dire que l’’accès à l’information fiable et en temps réel est l’une de mes priorité. Privé d’informations, le Centrafricain est victime de rumeurs et de manipulations. Les moyens de communications telles que la radio et la télévision ont un rôle essentiel dans l’éducation civique, politique, culturelle et sociale du citoyen.

Ainsi, la rénovation et la réhabilitation des studios de la Radio Nationale ont été réalisées sur fonds propres de l’État. Après de nombreuses années d’absence, la Radio Centrafrique couvre désormais une bonne partie du territoire national. Aussi, le projet d’accès à la télévision par satellite au profit de 103 villes et villages centrafricains financé par le gouvernement chinois est entré dans sa phase de mise en œuvre. Enfin, pour règlementer la profession, le processus d’adoption du statut particulier de journaliste est relancé ainsi qu’un avant-projet de lois sur la liberté de la communication en RCA.

Dans le domaine des communications électroniques et de la poste, les nombreuses réformes entreprises ajoutées à la mise en œuvre du projet de la Dorsale à fibre optique d’Afrique centrale qui doit démarrer courant 2019 faciliteront le désenclavement numérique des zones rurales, l’emploi des jeunes et contribueront à améliorer les recettes fiscales et à réduire le coût des transactions économiques et sociales. Dans les domaines des services sociaux de base, notamment, la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement, l’habitat et l’urbanisme, des efforts ont été poursuivis au cours de cette troisième année.

En ce qui concerne la santé, ma préoccupation de construire des infrastructures modernes de santé pour nos populations s’est matérialisée par la construction d’un centre de pédiatrie et le centre de dialyse et d’imagerie médicale. D’autres bâtiments et infrastructures ont fait l’objet de réhabilitation et d’équipements sur fonds propre et financement extérieur. J’ai également veillé personnellement à l’amélioration de qualité de service dans nos hôpitaux par la prise d’un Décret instaurant la Gratuité des soins chez les femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de 5 ans et les victimes de violence basée sur le genre.

Au niveau de l’enseignement primaire, secondaire technique et de l’alphabétisation, nous constatons avec satisfaction une tendance à un retour massif des enfants à l’école avec une nette amélioration des résultats scolaires justifiée par le retour progressif de la sécurité et l’intégration dans la fonction publique de 300 enseignants maintenant ainsi un rythme continu de recrutement de jeunes dans la Fonction publique durant ces 2 dernières années.

J’ai instruit le gouvernement de poursuivre les efforts de redéploiement des enseignants dans les zones en déficit et dépourvues de matériels didactiques et de tables-bancs.

Au niveau de l’enseignement supérieur, il me plaît de vous rappeler qu’au cours de l’année 2018 notre pays a enregistré 6 professeurs agrégés de Médecine, ce qui va contribuer indubitablement à l’amélioration de la qualité des soins et de la formation du personnel médicale. Dans le souci de renforcer la formation de nos jeunes, le gouvernement a négocié et obtenu de nombreux pays amis, notamment le Royaume du Maroc, la Tunisie, L’Égypte et l’Algérie des bourses d’études universitaires.

Le souci de résorber le chômage des jeunes et de renforcer la performance de l'Administration, nous a conduits, au cours de l'année 2018, à intégrer 1 540 jeunes diplômés dans la fonction publique centrafricaine, sans compter ceux recrutés et formés au niveau de la JPN.

Dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, grâce au concours de la Banque Mondiale d’un montant total de 20 000 000 de dollars soit environ 10 milliards de Fcfa, nous avons lancé la phase opérationnelle du projet d’Amélioration des services de l’Eau et de l’Électricité -PASEEL- dans les villes de Bangui, Bambari et Berberati à travers la réhabilitation des centres de distribution d’eau.

Dans le même sens, les centres secondaires de la SODECA des villes de Bouar, Berberati et Bossangoa sont aujourd’hui remis en service. L’amélioration de la desserte en eau se poursuit à travers le remplacement de 17 km de conduites en amiante ciment installées depuis plus de 50 ans et la réalisation de 1 500 branchements sociaux.

En milieu rural, je note avec satisfaction la réalisation de 261 forages à motricité humaine dans les préfectures de la Lobaye, Mambéré-Kadeï, Nana Mambéré, Vakaga, Ombella-M’poko, Bamingui-Bangoran et l’Ouham-Pendé.

Dans le domaine de l’habitat et de l’urbanisme, j’ai personnellement présidé la cérémonie d’inauguration de 100 logements financés par le Royaume du Maroc, le 30 novembre 2018. Dans le même registre, 10 logements ont été construits sur fonds propre de l’Etat et 30 autres sur financement du groupe Ngaliema au village Sakpa ainsi que la réhabilitation de des hôtels de ville de Bouar, de Bimbo et du marché de Bimbo, grâce à l’appui financier de l’Union européenne.

Dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat et du développement de nos villes, des buildings administratifs ont été construits dans les villes de Bouar et Bossangoa.

En ce qui concerne l’extension et le développement de la ville, à 45KM d’ici à 2030, le gouvernement a commencé les travaux de lotissement et d’aménagement à Kpalongo, Ouango-Sawo et Damara. Les codes de l’urbanisme et de la promotion immobilière ont été élaborés.

En perspective, le gouvernement entend mettre à jour des plans d’urbanisme tant à Bangui que dans les villes de provinces pour répondre aux besoins de la population et tenir compte de la croissance démographique.

Au plan de la politique extérieure, les actions menées par le Gouvernement s’inscrivent dans la poursuite de la mobilisation de la Communauté Internationale en faveur de notre pays, pour sa stabilisation, sa sécurisation et son relèvement économique.

Au plan bilatéral, le renforcement et le réchauffement des relations avec les pays amis de la République Centrafricaine en vue de relancer la coopération politique, économique, technique et culturelle se poursuit. Ainsi:

  • 17 pays ont accrédité leurs chefs de Missions Diplomatiques auprès de la République Centrafricaine,
  • 4 Représentants des Organisations Internationales accrédités auprès de notre pays ont également présenté leurs Lettres de Créance,
  • la fréquence des visites à Bangui des ambassadeurs non-résidents accrédités auprès de la République Centrafricaine continuent, ce qui permet de renforcer les relations de coopération avec leurs pays respectifs.

 

Plusieurs contacts et plaidoyers ont été menés auprès des Etats amis dans la recherche d’appuis aux actions du gouvernement. Dans ce cadre, j’ai signé, le 29 juillet 2018, en marge du Sommet conjoint CEEAC-CEDEAO, à Lomé au Togo, un Accord de coopération consulaire entre la République centrafricaine et la République du Togo qui prévoit l’exemption de visa entre les deux pays.

De même, un Accord de coopération militaire a été signé entre la République Centrafricaine et la Fédération de Russie. La Loi autorisant la ratification de cet Accord a été votée par l’Assemblée Nationale, le 13 décembre 2018.

Au plan multilatéral, des plaidoyers ont été faits auprès de l’Organisation des Nations Unies et de certaines Organisations Internationales, Régionales et Sous-régionales, à savoir l’Union Africaine, l’Union Européenne, la Communauté Économique et Monétaire des États de l’Afrique Centrale, l’Organisation Internationale de la Francophonie, la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, en faveur d’un appui politique, sécuritaire, financier et humanitaire.

D’autres plaidoyers menés lors des réunions, Conférences ou Sommets des Chefs d’État et de gouvernement, à l’Union africaine, en Chine, en Europe, en Russie, aux Etats Unis, en Afrique, ont permis de remettre notre pays longtemps absent sur la scène internationale.

Dans le cadre de la gestion des centrafricains de l’étranger, je loue la contribution de la diaspora aux efforts de relèvement et de développement de notre pays en partage. J’ai instruis le gouvernement de tout mettre en œuvre pour créer les conditions propices afin de motiver ceux des Compatriotes qui hésitent encore à emprunter le même chemin. Conscient que notre pays demeure confronté dans ses actions diplomatiques au problème financier, des efforts ont été déployés par le règlement progressif de nos arriérés de contributions auprès des institutions ou organisations internationales.

Mes chers compatriotes,

Au cours de la 3e année, comme depuis le début de mon mandat, je me suis employé à trois tâches : celles de restaurer la paix, la sécurité des personnes et des biens et la réconciliation nationale, de renouveler la confiance entre l’État et la population et de promouvoir le relèvement économique. Ces efforts viennent d’aboutir à la signature, le 6 février 2019, d’un Accord de paix et de réconciliation entre le gouvernement et les groupes armés, sous l’égide de l’Union africaine et la Communauté Économiques des États de l’Afrique centrale.

Je reconnais que le chemin d’une paix viable et durable sera long. Mais nous sommes sur la bonne voie, croyez-moi, car la paix est une condition préalable au développement ; elle est la condition indispensable pour atteindre le progrès, la justice, l’égalité des chances et le respect des droits fondamentaux des citoyens.

Cet Accord, obtenu au prix d’âpres discussions à Khartoum, qui tient lieu de loi à l’égard du gouvernement et des groupes armés signataires, constitue, à n’en point douter, une solution durable à la crise chronique que connaît notre pays, pourvu qu’il soit appliqué de bonne foi.

Pour ma part, l’Accord du 6 février 2019 montre, si besoin en était, ma ferme volonté à aller vers la paix, à procurer la paix à nos concitoyens, en ce qu’il concourt à régler les questions politiques, la problématique de la paix et de la sécurité, la justice et la réconciliation nationale, la question humanitaire ainsi que celle de développement harmonieux du pays.

Le gouvernement a fait sa part et continuera à le faire. Je demande donc aux autres parties signataires d’en faire de même. Le peuple a trop souffert, le sang les innocents a trop coulé et donc les tergiversations, justifiées par des arguments spécieux n’ont plus de sens. Comme vous l’avez remarqué, beaucoup a déjà été fait, mais aussi beaucoup reste à faire.

Ma volonté de rechercher la paix, la sécurité, le relèvement économique, la réconciliation nationale et votre bonheur, ne faiblira pas au cours de la quatrième année de mon mandat qui s’ouvre. Ma seule ambition est que chaque centrafricain soit en sécurité, vive dans la paix et soit fier de son pays.

Afin de consolider la paix retrouvée, nous continuerons à œuvrer pour la réactivation des grandes commissions mixtes qui, sur le plan bilatéral, aideront à mieux gérer des questions spécifiques telles que celles liées à la gestion des frontières ou encore la problématique de la transhumance.

C’est aussi de manière concertée que nous pourrons trouver une réponse appropriée et dépassionnée à la question des combattants étrangers qui doivent être rapatriés. La dynamique sous-régionale revêt un caractère très important dans la pacification de la RCA mais aussi au bénéfice de chacun de nos voisins qui a accueilli des réfugiés centrafricains.

Beaucoup de choses ont été dites à propos de notre coopération avec la Russie. Mais je voudrais rappeler que notre pays a opté pour le multilatéralisme car de par sa position géographique d’enclavement, il est placé dans la nécessité de s’ouvrir à tous les partenaires désireux d’apporter toute assistance utile à la construction de la paix. Je vous exhorte, mes chers compatriotes, à nous mettre ensemble pour sortir notre pays de cette crise qui a déjà trop duré.

L’Accord de Paix et de Réconciliation, signé le 6 février 2019 à Bangui, s’il est un pas important vers la paix durable, ne constitue en lui-même qu’une étape, car il reste encore plusieurs défis à relever dans le cadre de sa mise en œuvre. C’est pourquoi j’ai instruis le gouvernement inclusif mis en place de faire des propositions concrètes et détaillées pour parachever la mise en œuvre de l’Accord, notamment par la réalisation des actions prioritaires, afin de répondre aux attentes et espoirs légitimes de nos concitoyens.

Si nous sommes arrivés à ce résultat, c’est grâce à l’appui constant et sans faille de la communauté internationale. C’est pourquoi, en votre nom, je voudrais enfin saluer la présence à nos côtés de la communauté internationale, à travers l’Union européenne, l’Union africaine, la CEEAC, la CEMAC, la MINUSCA, la CIRGL, les pays amis comme la France, les États-Unis d’Amérique, la Russie, la Chine, le Portugal, et tous les partenaires au développement de la République Centrafricaine dont la Banque Mondiale, le FMI, la BAD, la BDEAC etc.

Je remercie tous ceux et celles qui, à mes côtés, ont partagé de lourdes responsabilités ainsi que ceux qui, de loin ou de près, continuent à nous apporter conseils, ou font des critiques objectives pour la réussite de notre mission.

Que Dieu bénisse la République centrafricaine.

Je vous remercie.

Le 30 mars 2019