Belgique : discours de clôture du président de la République centrafricaine au forum économique de Genval

  • Excellence Monsieur le Ministre d’État,
  • Mme Le Ministre Députée Provinciale,
  • Monsieur Le Ministre Président de la région wallonne,
  • Madame et Messieurs les Ministres de la République centrafricaine,
  • Monsieur l’ambassadeur de la RCA auprès du Benelux,
  • Messieurs les Gouverneurs de province,
  • Monsieur Le Président du conseil provincial,
  • Messieurs les maires,
  • Monsieur Le Consul Général Honoraire de la République centrafricaine en Wallonie ;
  • Mesdames et messieurs les consuls honoraires,
  • Mesdames et messieurs les directeurs généraux,
  • Mesdames, Messieurs, distingués invités

 

Ce Forum est pertinent et opportun. Je voudrais donc remercier les organisateurs pour l’excellent travail qu’ils ont accompli, et tout particulièrement Mme. Isabelle KIBASSA-MALIBA, Députée Provinciale, M. Christian LIONGO, Président d’Africa Rise et Mr. Dimitri MOZER, Consul Général Honoraire de la République centrafricaine. Je suis convaincu que les participants à différents niveaux ont eu des échanges intéressants et fructueux et que les solides liens qui existent déjà entre les milieux d’affaires européens et africains en sont sortis renforcés. Je suis ravi d’être parmi vous aujourd’hui et, il est réjouissant de voir un tel aréopage d’hommes d’affaires, d’opérateurs économiques, d’investisseurs et de partenaires contribuer aux réflexions sur la question du développement de notre pays.

Je tiens à exprimer toute ma satisfaction, ainsi que celle de la délégation qui m’accompagne, à la réalisation de ce Forum Économique, qui a permis de mettre en valeur les potentialités économiques de la République Centrafricaine, mon pays. Il faut dire ici que j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt et une attention soutenue, les débats et travaux de ce grand Forum Économique.

Au cours de ce Forum, les Opérateurs Économiques ont eu à examiner et échanger sur la grande diversité des ressources naturelles dont dispose la République centrafricaine, et, à travers les différentes présentations qui en ont été faites, ils ont découvert qu’il existe de réelles opportunités pour réaliser des investissements rentables dans ce pays, dans des conditions avantageuses et profitables à tous. Il nous faut aussi offrir à nos jeunes des emplois afin qu’ils participent activement au développement du pays. Il nous faut donc une croissance économique inclusive forte, sur le long terme. Pour ce faire, nous sommes en effet convaincus que c’est le secteur privé qui contribuera à accélérer le développement économique de la République Centrafricaine. C’est le secteur privé qui, tout en étant la principale source d’emplois, va stimuler l’innovation et le transfert de technologies.

Notre vision est que seul un partenariat gagnant-gagnant à long terme entre le secteur privé et le secteur public permettra à nos économies de prospérer de façon pérenne. Sans revenir sur l’ensemble des actions en cours en République Centrafricaine, je puis vous rassurer que le processus de relèvement est bel et bien enclenché dans mon pays et se déroule normalement. En effet, les actions de reconstruction, de réhabilitation et d’équipement sont en cours d’exécution à travers tout le territoire national et touchent les différents secteurs économiques et sociaux.

De plus, le contexte politique et social étant suffisamment apaisé et sera renforcé à la faveur de l’Accord de Paix et de Réconciliation signé le 06 Février dernier, il faut faire valoir les ambitions nationales en matière économique en cohérence avec la dynamique de l’intégration régionale. Il s’agira, comme l’avait dit hier la Députée Provinciale Isabelle KIBASSA-MALIBA, « de transformer les défis en potentialités ».

Pour cela, j’ai fixé des objectifs d’une relance économique vigoureuse avec la prise en compte du secteur privé, afin que les opportunités d’investissement soient plus largement exploitées et valorisées, à la mesure des dotations naturelles identifiées. Vous avez pu constater que les principaux secteurs de croissance en République Centrafricaine restent encore sous-exploités ou inexploités. Un examen rapide a permis de constater ceci que :

L’Agriculture, qui constitue le secteur poumon de l’économie nationale, avec une surface de terre arable estimée à 15 millions d’hectares, n’est pratiquée que sur environ 1% de cette superficie. La Forêt, avec 5,4 millions d’hectares dont 3,5 millions d’hectares sous aménagement, est exploitée de façon artisanale ou peu industrielle ; le tourisme, avec l’existence de parcs nationaux, des sites touristiques et des réserves réparties sur l’ensemble du territoire national, n’est pas suffisamment mis en valeur.

Les ressources énergétiques sont nombreuses et variées sur l’ensemble du territoire national, mais ne sont pas, elles aussi, exploitées à leur juste valeur ; ainsi le niveau de production d’hydro-électricité (estimée à 20 MW) est largement inférieur aux besoins de consommation actuelle.

Les Mines, avec l’existence de différents gisements et indices prometteurs connait une exploitation ne permettant pas d’assurer le développement d’une industrie minière, capable de soutenir efficacement la croissance économique ; car la production actuelle de diamant et d’or centrafricains est de type artisanal.

Le Transport routier qui dispose de 24.405 km de réseau routier (routes nationales, routes régionales et pistes rurales) ne répond pas aux exigences de communications entre les villes et l’arrière-pays.

Les Postes et Télécommunications, bien qu’ayant fait l’objet de réformes importantes ces dernières années, restent un terrain en friche. On note que le taux de pénétration de la population et de la couverture du territoire par les services de Télécommunications reste relativement faible.

  • Excellence Monsieur le Ministre d’Etat,
  • Mesdames et Messieurs,
  • Distingués invités.

 

Le Gouvernement s’est engagé, sous mon impulsion, à renforcer les mesures tendant à l’amélioration du climat des affaires.

La République Centrafricaine a dû, à l’instar des pays africains parties prenantes à la Position africaine commune (PAC) adoptée lors du Sommet de l'Union africaine (UA) tenu le 22 janvier 2014 à Addis-Abeba (Éthiopie), identifier ses priorités et les a déclinées en buts, cibles et indicateurs spécifiques, et les a incluses dans les Objectifs de développement durable (ODD), auxquels s’est adossé son Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA).

Il s’agissait de tenir compte des recommandations de la Commission de l’Union Africaine aux États africains visant à intensifier leurs efforts de transformation structurelle des économies et d’accroissement des performances productives par l’accélération de l’industrialisation. La promulgation en 2018, d’une Charte des investissements révisée, accordant des avantages fiscalo-douaniers et des garanties spécifiques aux investisseurs, marque aussi la ferme volonté d’améliorer le climat des affaires. En outre, la République Centrafricaine respecte et applique la réglementation douanière et fiscale des pays membres de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) dont elle fait partie.
 

Toujours en termes d’amélioration du climat des affaires, je soulignerai quelques éléments significatifs suivants :
- Le délai maximum de création d’une entreprise en RCA est réduit à 2 jours avec une diminution sensible du nombre des formalités. C’est une nette amélioration par rapport aux années précédentes pendant lesquelles il fallait de 8 à 9 mois pour créer une entreprise ;
- La mise en place de Tribunaux de Commerce avec des Juges Consulaires provenant du secteur privé, avec la simplification des procédures judiciaires et la formation des magistrats spécialisés en affaires ; etc,
- La poursuite des réformes fondamentales relatives au Climat des Affaires (notamment la révision des différents Codes : Code du Travail, Code minier, Code forestier, etc.) ;
- La loi sur le partenariat Public-Privé qui est déjà à l’examen au niveau de l’Assemblée Nationale, en vue de son adoption.

  • Excellence Monsieur le Ministre d’État,
  • Mesdames et Messieurs,
  • Distingués invités.

 

Je réitère mes vifs remerciements à l’endroit de tous les opérateurs économiques, investisseurs et hommes d’affaires venus à ce Forum Economique et je leur dis : vous avez chacun une place à prendre dans le développement de la République Centrafricaine et vous ne devez pas hésiter à la prendre. Je ne doute pas que votre engagement en faveur de la République Centrafricaine portera ses fruits. Les possibilités d’investissement sont énormes et davantage de partenariats sont nécessaires, pour entrer dans une nouvelle phase de transformation et du développement de la Centrafrique.

Soyez rassurés que le Gouvernement et moi-même sommes résolument décidés à encourager le Partenariat Public-Privé et le Partenariat Privé-Privé dans les différents domaines que nous avons ensemble passés en revue au cours de ce forum. Nous mettrons l’accent sur l’agro-industrie, les énergies renouvelables, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), la transformation et l’exportation, une meilleure adéquation des compétences et le soutien à la jeunesse, grâce à la création d’incubateurs d’entreprises et à l’accès aux financements.

Je ne terminerai pas mon propos sans réitérer à nouveau mes vifs remerciements, au nom du peuple centrafricain, à l’endroit des Autorités Belges qui ont accepté d’héberger cette assise et à celui des Organisateurs, pour le bon déroulement de celle-ci. Merci à vous tous qui avez participé à ce Forum Economique et, à ceux qui feront prochainement le déplacement de Bangui, je leur souhaite la bienvenue.

Vive le Partenariat Public-Privé,
Vive le Partenariat Privé-Privé,
Je vous remercie.

Le 4 avril 2019