Centrafrique : Si rien n'est fait pour sécuriser la RCA, le moment est venu pour que les centrafricains s'en préoccupent dixit Charles-Armel Doubane

La lecture du dernier communiqué du non-centrafricain Ali Darassa me conduit à interpeler directement le président de la République centrafricaine, chef de l'Etat et son premier ministre pour leur poser la question de savoir si le Haut Mbomou et particulièrement les localités de Zemio et Mboki font encore partie de la Republique centrafricaine.

Si oui, qu'a fait la paisible poulation locale pour mériter ce traitement?                                          Charles-Armel Doubane@dac

Doubane 5Monsieur le président, pour rappel,

il y a deux ans, alors ministre dans votre gouvernement, je vous interpelais directement lors d'un conseil des ministres sur le traitement selectif et discriminatoire des crises lorsqu'il s'agit des Zones de l'Est et le cas de Zemio en particulier.

Vous vous remémorerez, je pense de votre réponse, à moi donnée ce jour-là, avec énervement comme à votre habitude face aux questions difficiles, réponse qui m'a profondément blessé, me montrant par la même le peu de cas que vous réserviez à cette partie orientale de la RCA dont vous avez pourtant la responsabilité.

Aujourd'hui, à l'évidence, cette région semble avoir été cédée à d'autres personnes nomades, venues d'ailleurs, poussant les autochtones à quitter leurs terres pour d'autres contrées lointaines ou pays etranger -RDC-

Je rappelle, si vous l'avez perdu de vue, que le peuple Zande habitant cette zone, ancien sultanat, fait partie d'un important groupe communautaire où la majeure partie se trouve en RDC et en République du Soudan du Sud.

Ce peuple, en sa branche centrafricaine, qui a toujours cru en la République, malgré la réclusion et la manière dont il a été traité et considéré, désormais et plus que jamais conscient de cette situation, refuse une mort gratuite.

Ces centrafricain(e)s attaché(e)s à leur RCA natale vont s'organiser au mieux, en faisant appel s'il le faut, aux leurs pour se protéger et défendre la terre de leurs ancetres.

Votre attitude, Monsieur le président et l'instinct de survie les y ont contraints.

Enfin, que demain, personne, ni vous-même, encore moins, la communauté internationale -le contingent marocain de la MINUSCA s'y trouve et ne fait pas grand chose pour protéger les autochtones- ne vienne dire qu'il ne savait pas.

Trop c'est trop.

Charles-Armel Doubane, Ancien député de Zemio, ancien ministre, ancien ambassadeur et candidat à l'élection présidentielle de 2015-2016. 

Le 30 octobre 2019