A l'occasion de la cérémonie de la relance du coton, Touedera s'adresse à ses compatriotes

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armée @pr

Monsieur le Premier ministre Chef de gouvernement ;
Excellences, Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ;
Excellence, Mesdames et Messieurs les Chefs des missions diplomatiques et des organismes internationaux accrédités auprès de la République centrafricaine ;
Honorables Députés de l’Ouham et de l’Ouham-Pendé ;
Madame et Monsieur les Préfets de l’Ouham et de l’Ouham-Pendé ;
Messieurs les Sous-préfets de l’Ouham ;
Monsieur le Président de la sélégation spéciale de la ville de Bossangoa ;
Messieurs les Maires des communes de l’Ouham, Vaillante population de l’Ouham ;
Producteurs de coton des Préfectures de l’Ouham,Ouham-Pendé, Nana Gribizi, Kémo et de la Ouaka ;
Distingués invités, Mesdames et Messieurs, Chers compatriotes ;
Fat discours coton 1

C’est avec joie que je m’adresse à vous, à l’occasion de cette cérémonie officielle consacrée à la relance de la filière coton pour la paix et la cohésion sociale. Je saisis cette opportunité d’abord pour vous remercier d’avoir porté massivement vos voix sur moi lors de la dernière élection présidentielle. Par cet acte, non seulement vous avez répondu à votre devoir vis-à-vis de votre pays mais vous avez aidé au retour à la légalité constitutionnelle, au retour de la paix en Centrafrique. Désormais vous avez un président, un président de tous les centrafricains sans exclusion, Merci à la population de l’Ouham.
J’en profite aussi pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2017. Que 2017 soit une année de paix, de réconciliation nationale et de cohésion sociale entre les filles et fils de la République centrafricaine.  
Faustin-Archange Touadera@pr

Mesdames et Messieurs ; Chers compatriotes ;
La culture du coton, faut-il le souligner, contribuait dans les années glorieuses, pour 6% dans le Produit Intérieur Brut et constituait une source de revenu sûr pour plus de la moitié de la population centrafricaine.

Au cours des dernières décennies, l’économie cotonnière de notre pays, a connu de nombreux problèmes dus à des contraintes, tant au niveau l’environnement, de l’organisation des producteurs, de la production et de la commercialisation.

En effet, ces problèmes ont principalement pour noms :
Les fluctuations du cours du coton sur les marchés boursiers et mondiaux ;
L’enclavement du pays qui accroît les coûts de transport des intrants et de la fibre ;
L’insuffisance d’encadrement et de formation des producteurs ;
Le faible niveau de rendement à l’hectare de la culture ;
La faible valorisation des sous-produits de coton graine ;
Le vieillissement des producteurs.

Et enfin, les effets conjugués et néfastes des crises politico-militaires récurrentes ;
Face à ces problèmes majeurs auxquels est confrontée l’économie cotonnière et le sous-secteur agricole en général, je me suis fermement engagé, dès mon investiture à la magistrature suprême, à faire de l’agriculture l’une des priorités pour le développement socio-économique de notre pays. A cet effet, j’ai instruit le gouvernement d’envisager un vaste programme en vue de relancer durablement les activités des filières agricoles dont celle du coton,
Un tel programme ne peut se réaliser que si des mesures préalables sont prises pour assainir les filières. C’est pourquoi, j’ai sollicité l’appui financier de la Banque Mondiale qui a permis de mobiliser les ressources nécessaires au règlement des arriérés financiers de la filière coton, après la réalisation d’un audit financier au mois de septembre 2016.

En ce jour solennel de lancement officiel de paiement de ces arriérés pour la reprise des activités cotonnières, je voudrais témoigner au groupe de la Banque Mondiale, la gratitude du gouvernement,celle du peuple centrafricain en général et des producteurs de coton en particulier. Cette action ouvre la voie aux réformes des filières agricoles que je veux rendre productives et compétitives durant mon mandat. Il s’agit, outre la filière coton, des filières café et cacao, palmier à huile,canne à sucre, sans oublier les oléagineux pour parer aux importations de l’huile alimentaire dont dépendent 95% des besoins nationaux, et les filières vivrières pour assurer la sécurité alimentaire et offrir le surplus sur les marchés de la sous-région. La communauté internationale qui a été à nos chevets depuis le début de la crise restera à nos côtés, j’en suis convaincu, pour appuyer la réforme de nos filières agricoles et sécuriser nos zones de production, pour le développement économique de notre pays, dans un esprit de cohésion sociale. Concernant le coton, j’engage le gouvernement à diversifier le partenariat en prenant en compte le schéma de la restructuration de la filière proposé par l’étude institutionnelle de la Banque mondiale et les conclusions du comité de réflexion sur la filière coton mis en place au sein du ministère de l’agriculture et du développement rural. La zone de savane cotonnière de la République centrafricaine est ouverte à tout investisseur voulant oeuvrer dans la filière, j’en appelle à nos partenaires traditionnels pour leur installation dans l’une ou l’autre zone cotonnière de notre pays.  Je veillerai à ce que les sites traditionnels du ministère de l’agriculture et du développement rural, qui sont l’objet d’expropriation aussi bien à Bangui que dans nos régions, reviennent de droit audit ministère pour servir au titre de participation du gouvernement dans le capital des nouvelles sociétés qui seront créées.Armee 2 Faustin-Archange Touadera et l'ambassadeur du Japon @pr

Mesdames et Messieurs ; Chers compatriotes ;
En m’adressant à vous sur la situation sécuritaire du pays, gage de toute action de développement, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’alimentation à Mbaïki, je vous annonçais qu’un programme conjoint de sécurité nationale "gouvernement et forces internationales" est à jour. Il s’agit de réduire les malfaiteurs afin de permettre aux agriculteurs, éleveurs et pêcheurs de vaquer à leurs occupations habituelles de ravitaillement de la population en aliments.

J’invitais par la même occasion, la jeunesse centrafricaine à se détourner des actes de violence et de pillage qui se soldent souvent par des pertes de vie. Mieux vaut pour eux, disais-je, de se doter d’un métier du genre "pépiniériste, aviculteur, apiculteur, pisciculteur, aménagiste des espaces verts …" pour lutter contre l’exode rural, l’incivisme et l’intolérance.
 

Je me réjouis de l’amorce du processus DDR à Bossangoa, marqué par l’engagement des jeunes anciens combattants qui sont désormais des apprentis dans le domaine de menuiserie, de maçonnerie et bientôt de maraîchage. Je félicite la MINUSCA et les autorités locales qui sont impliquées. C’est cela le chemin du retour à la paix durable. Aujourd’hui, du haut de cette tribune de Bossangoa, je lance un appel pressant, à tous les hommes politiques, à tous les fils et filles de Centrafrique, pour une union sacrée comme nous l’avons démontré à Bruxelles, pour dire non aux groupes armés qui sont encore actifs dans certaines de nos régions.

Après Bruxelles où les partenaires ont accueilli favorablement le programme national pour le relèvement et la consolidation de la paix en Centrafrique, l’heure est à la mobilisation des financements annoncés pour sa mise en oeuvre, y compris le programme en faveur des jeunes et des femmes les programmes de désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement -DDRR-

Mesdames et Messieurs ; Mes chers compatriotes ;
Je voudrais tout particulièrement remercier la vaillante populationde l’Ouham, qui a bien voulu m’apporter massivement sa voix lors des dernières élections présidentielles. Avant de terminer mon propos, je déclare ouverte l’opération d’apurement des arriérés de la filière coton pour la relance durable des activités cotonnières dans toutes les zones de production.
Que Dieu bénisse la RCA.

Le 4 février 2017