Alindao : Paris abritait une réunion en réaction aux tueries

Le samedi 24 novembre 2018, s’est tenue à la Bourse du travail de Paris, une réunion en réaction aux tueries d’Alindao et dans plusieurs régions de  la République centrafricaine.

Etaient présents :                                                                                                                                                           Alindao@sni

  • Akandji-Kombe Jean-François, 45500503 10213449009280784 2722494578258083840 n
  • Bedan Gisèle,
  • Bissengue Victor,
  • Droillard Danielle,
  • Gandola Laurent,
  • Kimata Régis,
  • Kongbre Gaston,
  • Kotro Salomon,
  • Mageot Manöel,
  • Montaigne Antoinette,
  • Ndeckere-Ziangba François,
  • Ndema Joseph,
  • Ngoubango Clotaire,
  • Passema Endjiago François,
  • Saulet Surungba Clotaire.

 

Se sont excusés :

  • Mescheba Junior,
  • Zameto Faustin.

 

Ont contribué à cette réunion sans être présents, en formulant des propositions qui ont été débattues :

  • Guianissio Guillaume Dominique,
  • Kapayo René,
  • Zameto Faustin.

 

Les participants ont été informés du fait que se tient en même temps, à Bangui, une réunion des ressortissants d’Alindao, organisée par M. Arnaud Yaliki.

L’ordre du jour de la réunion était le suivant :

  • Point de situation
  • Tour de table -présentation et déclarations-
  • Actions
  • Organisation et structuration de l’action
  • Divers

 

1. Point de situation

Jean-François Akandji-Kombe, en tant que président de séance, a fait un point de la situation, comme suit. Ce point a donné lieu à approbation générale :

Le 15 novembre 2018, la ville d’Alindao enregistrait une attaque de l’UPC d’Ali Darassa contre le camp des réfugiés et personnes déplacées de l’Evêché -site de l’Evêché-. Bilan Plus de 100 tués, par balles, couteaux ou brulés vifs, dont deux prêtres, l’Abbé Blaise Mada, vicaire général du diocèse et l’Abbé Célestin Ngoumbango, curé de Kongbo, et plus de 20 000 personnes déplacées. La Cathédrale et les locaux de l’Eglise catholique ont par ailleurs été incendiés. Des massacres ont eu lieu aussi dans d’autres villes et villages de la Basse Kotto, tels que Kongbo et Mingala. A l’heure actuelle toute la Basse-Kotto, et même au-delà, est à la merci des mercenaires et milices armées de l’UPC.

Ces exactions ne sont pas isolées. Elles sont à ajouter à la longue liste d’exactions des groupes armés dont, en particulier, ceux de l’UPC dans toute la Région n° 6 depuis plus d’un an, avec une concentration particulière dans la Basse-Kotto, d’Alindao à Mobaye et à Kembé en passant par Kongbo, et de Mingala à Satéma. Et ce depuis que le QG de l’UPC a été transféré par le Gouvernement et la MINUSCA de la Ouaka (Bambari) à la Basse Kotto, précisément à Gbokorobo.

Il faut aussi souligner que ces exactions dépassent le seul périmètre de la région n° 6. A l’heure actuelle, subissent le même sort des compatriotes de la Ouaka, notamment à Bambari, de l’Ouham Pendé, notamment à Bocaranga, de la Mambéré Kadéi, notamment à Gbambia, etc.

En ce qui concerne les massacres du 15 novembre 2018 à Alindao et environs, il convient de noter par ailleurs, principalement :

  • Que cette date coïncide curieusement avec celles du report, au Conseil de sécurité, de l’adoption de la Résolution fixant mandat de la MINUSCA pour un an et avec une intervention du président soudanais Omar El Béchir critiquant ceux qui chercheraient à nuire aux initiatives de paix conduites par son pays -voir une publication de Clotaire Saulet Surungba,
  • Que les attaques de l’UPC dans la Basse-Kotto étaient prévisibles pour tous compte tenu des vidéos publiées par les membres mêmes de l’UPC faisant état d’une mobilisation particulière, des objectifs à atteindre et des itinéraires que les renforts comptaient prendre pour arriver en Basse-Kotto, spécialement à Alindao,
  • Que c’est une certitude aujourd’hui, confirmée par le premier ministre S.M. Sarandji devant l’Assemblée nationale, que les autorités de l’Etat avaient été informées en temps utile de l’attaque en préparation, de même que la MINUSCA ; certitude aussi qu’aucun élément des FACA n’a été dépêché sur place, ni aucun renfort de la MINUSCA en temps utile,
  • Que les personnels de toutes les ONG intervenant à Alindao ont été évacués sur Bangui,
  • Que lors de l’attaque d’Alindao, les 40 hommes du contingent de la MINUSCA, n’ont rien fait pour protéger les populations civiles visées -voir à ce propos le témoignage de Mgr Aguirre, évêque de Bangassou-,
  • Qu’après l’attaque, la réaction des autorités gouvernementales a été : dans un premier temps une intervention du porte-parole Kazagui très neutre et mettant en doute certains éléments telle que la mort de l’Abbé Mada, puis le silence, puis, enfin, le 20 novembre la publication d’un décret décidant un deuil national pour les victimes des tueries d’Alindao,
  • Qu’une interpellation du gouvernement par l’Assemblée nationale a eu lieu ce 21 novembre sur les tueries d’Alindao et environs, on note au sortir de cette interpellation : une absence d’engagement fort et pertinent des élus de la Basse-Kotto, l’absence d’information claire sur les mesures précises prises par le gouvernement, le premier ministre s’étant limité à fustiger la MINUSCA et la France, l’absence de mesures concrètes prises pour éviter que le même drame se reproduise dans l’avenir,
  • Que ce 19 novembre, le cardinal Nzapalainga s’est rendu avec une délégation à Alindao, où il a pris la mesure du drame avec Mgr Yapaupa et les quelques religieux qui ont choisi de rester sur place, et où il s’est entretenu avec le commandement de l’UPC, sans que l’on connaisse encore le contenu de ces échanges, noter que le cardinal a été bloqué à Alindao par des attaques ciblées et répétées sur l’évêché, il a pu regagner Bangui hier 23 novembre,
  • Que néanmoins, depuis ce 22 novembre 2018, les personnes déplacées commencent à revenir dans la ville, sur le site de l’évêché,
  • Que ce 23 novembre 2018 les députés ont publié une interpellation, à noter que l’interpellation est adressée aux membres du conseil de sécurité, demandant la levée totale de l’embargo sur les armes, le renouvellement sans condition du mandat de la MINUSCA et exprimant l’appui à l’initiative africaine de paix, à noter cependant que ce document n’en appelle nullement à ce que le gouvernement, responsable en premier de la protection de nos populations, prenne les mesures que lui permettent les moyens dont il dispose d’ores et déjà.

 

2. Tour de table et déclarations générales 

Il est procédé à un tour de table lors duquel chaque participant s’est présenté et a exprimé ses préoccupations. Dans ce cadre, les participants ont insisté sur le fait que :

  • les évènements qui endeuillent le pays concernent tout centrafricain et appellent une réaction patriotique,
  • la réunion est une réunion de citoyens centrafricains, sans considération d’origine ou de région,
  • il faut se concentrer sur les actions concrètes, et envisager des actions durables,
  • les propositions et échanges doivent se faire sans tabou.

 

3. Actions 

En réponse à la situation, les actions suivantes ont été retenues :

Urgence-humanitaire :  Il a été décidé de réactiver la cagnotte lancée il y a un an pour Alindao. Il s’agit d’une cagnotte virtuelle, sur internet, dans laquelle toute personne peut verser la somme qu’elle souhaite. Le lancement de la nouvelle cagnotte aura lieu prochainement.

Interpellations : Il a été décidé :

  • d’interpeller le Conseil de Sécurité en ce qui concerne le mandat de la MINUSCA et l’absence de protection de la population civile de la part de certains contingents de cette MINUSCA,
  • d’interpeller le gouvernement et les institutions nationales sur les manquements à leur devoir de protection,
  • d’engager différentes actions juridiques et judiciaires, aux plans national et international, afin que soit rendue justice aux victimes.

 

Mémoire : Il a été décidé de créer sur internet -site Citoyens Debout & Solidaires Centrafrique- un espace mémoriel pour les villes et villages martyrs de Centrafrique ainsi que pour les victimes des massacres, espace où figureront des photos et des témoignages.

Actions durables sur le terrain : Il a été décidé de se réunir à nouveau pour envisager les actions durables dans nos régions, actions considérées comme très importantes par les participants à la réunion.

Plaidoyer international : Il a été décidé de préparer et de mener des campagnes de plaidoyer pour faire connaître la situation réelle du pays et le sort des victimes de la crise ; un plaidoyer à mener à l’international, auprès des autorités publiques mais aussi des populations-citoyens.

Communication : Prenant acte qu’il existe d’ores et déjà un site internet et une page Facebook comme support de l’initiative, il est convenu d’enrichir celui-ci, à noter que ce site internet a vocation à couvrir l’ensemble du territoire de la RCA.

4. Organisation, structuration de l'action 

Pour mener ces différentes actions, il a été décidé, à l’unanimité, de mettre en place une structure, en la forme d’une association, dénommée " citoyens debout et solididaires" - Centrafrique - CDS - CA.

Le Bureau de l’association a été mis en place, composé des personnes suivantes, élues à l’unanimité :

  • Président : Jean-François Akandji-Kombé
  • Secrétaire générale : Gisèle Bedan
  • Trésorière générale : Danielle Droillard

 

Les statuts de l’Association seront déposés auprès de la Préfecture de police de Paris au plus vite.

5. Divers

Il a été décidé que des Commissions ou groupes de travail seront mis en place dans les meilleurs délais, lors d’une prochaine réunion, et qu’il conviendrait pour ces groupes de travail de permettre la participation la plus large possible, par exemple à travers des groupes Messenger ou WhatsApp. 

Le 25 novembre 2018

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