Bangui : déclaration N°4 du parti KNK suite à l'incient provoqué par Mme le député Nadia Béa

Le 17 août 2018, un incident survenu à l’Assemblée nationale a impliqué une élue KNK en la personne de l’Honorable Nadia Christine Béa, députée de la 4e circonscription de Bimbo.

Confrontée à l’autoritarisme sournois et l’hostilité du président de l’Assemblée nationale à son égard, l’honorable Nadia Christine Béa n’a pu se contenir et s’est laissée emporter par l’expression d’une colère contre le traitement dégradant et humiliant qui lui a été réservé par le Personnel du Service de la Comptabilité en application des instructions du président de l’Assemblée nationale.

C’est donc sans équivoque que notre formation politique regrette l’incident provoqué par son élue qui résulte d’un mode de protestation comme cela a été le cas de l’Honorable Aubin Amasseka de Bambari III qui a subi le même traitement.

Néanmoins, notre formation politique relève que le Président de l’Assemblée nationale est à la deuxième manifestation de son hostilité à l’endroit du KNK, mais aussi de son avanie contre les honorables Bertin Béa et Nadia Christine Béa qu’il considère comme les artisans de la cuisante défaite que son camp a subi lors du dernier renouvellement du Bureau de l’Assemblée nationale.

En effet, en mai 2018, déjà, l’honorable Karim Meckassoua se prévalait de circonstance et motifs fallacieux pour entreprendre la révocation de l’honorable Bertin Béa du siège qu’il occupait, jusqu’à lors, au parlement panafricain.

Comme si cela ne suffisait pas, c’est désormais par l’humiliation et le mépris qu’il a choisi de régler le compte de l’Honorable Nadia Christine Béa.

Toutes ces actions sont une véritable manœuvre de provocation, d’intimidation et de déstabilisation politique contre notre formation politique.

Ces actions révèlent également un grave dysfonctionnement de l’Assemblée nationale à la faveur d’une administration autoritariste et personnelle de son président.

Il ne fait plus aucun doute que l’Assemblée nationale est gagnée par un dysfonctionnement que traduisent les incidents à répétition qui sont le fruit de la duplicité, des manigances, du clientélisme et des représailles que l’Honorable Karim Meckassoua a instaurées comme système gouvernance.

La convocation de la presse par la directrice générale des finances, du matériel et de la logistique de l’Assemblée nationale et sa prise de parole publique sont un des avatars de cette mal gouvernance. Cette sortie médiatique minutieusement orchestrée montre comment une "obligée" du président Meckassoua viole, par sa méconnaissance, la nature institutionnelle et organique de l’Assemblée nationale.

En agissant de la sorte, elle s’est appropriée les prérogatives attributives des questeurs dans la gestion de l’administration parlementaire qui, parce que Députés, sont les seuls susceptibles de s’exprimer à l’attention de l’opinion publique sur un député ou sur un fait s’étant déroulé ou se déroulant dans les locaux de l’Assemblée nationale. Qualité que ne détient pas un agent administratif.

Le KNK rappelle que le Député n’a dans l’exercice de sa mission nul autre chef hiérarchique que le peuple qui lui a conféré une légitimité. Par conséquent, le Président de l’Assemblée nationale ne détient pas un statut de chef hiérarchique à l’égard des autres députés. Député au même titre que les autres, l’Assemblée nationale ne lui a conféré, au sein de l’institution, qu’un rôle de préséance, de coordination des activités parlementaires et d’application des règles de fonctionnement collectivement arrêtées et consignées dans le Règlement Intérieur.

C’est dire que le président de l’Assemblée ne peut et doit agir à l’égards des élus qu’avec courtoisie et considération, dans le respect et l’honneur dus à chacune et à chacun des députés.

C’est donc en considération de ce qui précède que notre formation politique :

Dénonce et condamne fermement la posture revancharde et clivante qu’affiche de manière ostentatoire le président Abdou Karim Meckassoua, sources de frustration et d’humiliation à l’égard de certains députés n’appartenant pas à son association politique dénommée "Chemin de l’Espérance",

En appelle à l’ensemble des députés de la Nation pour que les uns et les autres prennent leur part dans l’amélioration de la gouvernance de l’Assemblée nationale notamment en définissant le statut du personnel, les conditions et modalités de recrutement des cadres permanents et contractuels ainsi que les règles présidant à leur carrière et leurs rapports avec les élus,

Exhorte vivement les groupes parlementaires et les autres Elus à exiger la tenue d’une concertation préalable, dès la rentrée parlementaire, pour discuter sur les dysfonctionnements et autres anomalies qui gangrènent l’Assemblée nationale, faisant de plus en plus perdre à cette Institution sa crédibilité et son prestige en raison des outrances, des fourberies, des intrigues et des manigances instaurées par son Président, l’Honorable Abdou Karim Meckassoua

Le Bureau Politique du Kwa Na Kwa

Le 4 septembre 2018