Bangui : conférence de presse des partis politiques d'opposition démocratique et des organisations de la société civile

  • Mesdames et messieurs les professionnels des médias,
  • Chers compatriotes,

 

L’intérêt de cette conférence de presse est d’échanger avec vous, sur la situation sécuritaire de la République centrafricaine que nous avons tous en partage.

Comme vous l’aurez certainement remarqué, la situation sociopolitique et sécuritaire de notre pays est très préoccupante. Nous avons assisté, ces temps derniers, à une recrudescence de violences armées dans nos villes de provinces.

Après les tueries de Bangassou, KM5, Amadagaza, Zemio, Bria, Bambari et Batangafo, vient le tour d’Alindao, où les habitants ont été sauvagement assassinés, soumis aux actes d’atrocité sans précédent, et ce, dans l’indicible indifférence de ceux qui ont la lourde responsabilité de gouverner notre pays.

Ces actes de barbarie qui ne peuvent en aucun cas être justifiés, sont l’expression, mieux encore, les conséquences d’un amateurisme politique qui caractérise la gouvernance du président Faustin-Archange Touadera. Sinon, comment comprendre l’indifférence et l’aveu d’impuissance du gouvernement face à la souffrance du peuple centrafricain?

Il a fallu attendre plus de 5 jours après les tueries d’Alindao pour que le gouvernement, dans un communiqué laconique, décide de l’observation des journées de deuil, à la mémoire de nos compatriotes lâchement abattus. Refusant d’assumer avec courage et abnégation ses missions, le Gouvernement, par la voix du Premier Ministre cherche des boucs émissaires en accusant la communauté internationale et la MINUSCA. Il s’agit, sans nul doute, d’un déni de responsabilité, d’une démission du gouvernement Sarandji qui, visiblement n’a plus de repère. Cette situation plonge la gouvernance institutionnelle de notre pays dans une impasse sécuritaire qui ne rassure guère le peuple.

L’heure est grave, la souveraineté de la Nation est mise à rude épreuve, le peuple est désemparé, abandonné à son triste sort et livré aux bandits armés.

Fort de tout ce qui précède, nous partis politiques de l’opposition démocratique et organisations de la société civile :

  • Condamnons avec fermeté toutes les tueries sur l’ensemble du territoire,
  • Réclamons le retrait des contingents pakistanais et mauritanien des effectifs de la MINUSCA,
  • Exigeons la démission, sans délai, du gouvernement Sarandji,
  • Demandons à nos militants, sympathisants et au peuple centrafricain en général de ne pas participer au défilé du 1er décembre 2018, en solidarité avec les victimes des exactions commises par les groupes armés,
  • Lançons une opération ville morte du 1er au 3 décembre 2018,
  • Exigeons la tenue urgente du dialogue politique inclusif avec toutes les forces vives de la nation, tout en consacrant la feuille de route de l’Union africaine comme unique voie de règlement de la crise centrafricaine,
  • Invitons toutes les forces vives de la nation à transcender leur différence et à se mobiliser pour préserver la paix, l’unité nationale et la cohésion sociale face à ce régime, honni du peuple et uniquement préoccupé par l’enrichissement illicite.4 40                                                                                                                       @sni

 

Nous vous remercions,

Les entités :

• Mouvement ITA

• PATRIE

• RPR

• URCA

• MDREC

• CRPS

• GSTC

• LINGA TERE

 

Bangui le 26 novembre 2018