Bangui : Travaux forcés à perpétuité pour Rodrigue Ngaibona

La cour criminelle de Bangui a rendu son verdict !

Rodrigue Ngaibona, le célèbre "général des Anti-balaka Andjilo" vient d’être condamné ce lundi 22 janvier 2018 à une peine de travaux forcés à  perpétuité dans l’affaire qui lui avait été reprochée. Il a fait partie de ceux qui ont attaqué Bangui le 5 décembre 2013 pseudo-coup d'Etat déjoué contre Michel Djotodia, président de la transition à l'époque et tombeur du général président François Bozizé.

Rodrigue 1Il avait fait l'objet d'une arrestation en 2015 par des soldats camerounais de la MINUSCA dans le village de Bouca situé à 280 km environ de Bangui la capitale. Les chefs d'accusation : "association de malfaiteurs, braquages à main armée, assassinats et vols notamment plusieurs centaines de musulmans en Centrafrique et l'assassinat au PK10 d'un gendarme. 

Après plus d'une semaine de débats contradictoires, l’accusé Rodrigue Ngaibona, réfute catégoriquement l'ensemble des faits criminels qui lui sont reprochés. Maitre Jean-Pierre Madoukou, son avocat réfute aussi les faits. Sans doute aurait-il mieux valu une autre ligne de défense.

Rodrigue Ngaibona@sni

Le jury a décidé de reconnaître l’accusé coupabe des 5 chefs d’accusation qui pèsent contre lui et le condamne l’accusé Rodrigue Ngaibona à des peines de prison fermes à perpétuité des travaux forcés  avec dommage et intérêt à payer à la partie civile. 

Le président de la cour criminelle de Bangui  a donné la parole à l’accusé Rodrigue Ngaibona qui a raconté "tout le monde est au courant de ce qui s’est passé dans notre pays. Si j’ai décidé de prendre les gris-gris des ancêtres justes dans le but de défendre mon pays par rapport aux humiliations, exactions et multiples cas de tuerie causés par les sélékas. C’est depuis 3 années que je suis en prison et en plus de cela le procureur général auprès de la cour requiert que je doive être condamné aux travaux forcés à perpétuité. Mais les jeunes centrafricains ne vont plus défendre le Centrafrique si quelque chose arrive? Malgré tout ce que j’ai fait pour le pays et maintenant on est en train de me remercier devant la barre. Vraiment c’est de l’ingratitude. De toutes les manières, je crois à la justice centrafricaine qui certes, ne va pas se limiter sur les rumeurs pour donner le verdict. Parce que vous êtes sans ignorer que toutes les accusations portées contre moi sont sans preuve" ajoutant qu’avec le progrès de la technologie ou le monde est devenu un village planétaire. "On peut me filmer au moment où j’étais en train de commettre mes forfaits?  Mais sans les images et les preuves. Je suis encore jeune et valide donc je peux contribuer au relèvement de mon pays". Avant de conclure, ce dernier précise au président de la cour et au jury que sa place n’est pas derrière les barreaux. Souriant et serein, il salue le peuple centrafricain avant que la parole soit rendue au président de la cour qui le remercie avant de suspendre l’audience pour la délibération."

Le 22 janvier 2018