Bangui : triste 1er mai à Notre-Dame de Fatima

                                                  Pour ceux qui n'utilisent pas des réseaux sociaux, Thierry Simbi revient sur la journée du 1er mai 2018

Mardi matin, tout est parti d'un incident entre des gendarmes et des éléments de "Force". Un lieutenant de "Force" dénommé "Maréchal" qui se trouvait à côté de la maison des jeunes de Fatima a été contrôlé par les gendarmes. L’individu a refusé d’obtempérer et des tirs d’armes à feu ont été engagés avec les gendarmes.

Dans la foulée, des éléments "autodéfense" sont rapidement venus en force du PK5 ripostant lourdement aux gendarmes vers 11h30. Les gendarmes, pris sous le feu et en effectifs très suffisants, ont reculé et très vite épuisé leurs munitions. Certains ont trouvé refuge dans la concession de l'église Notre-Dame de Fatima en plein office pour les cérémonies de St Joseph et d’autres ont fui.

La messe se déroulait dans la concession de l'église en plein air et l'église a été ouverte pour servir de refuge aux fidèles. Une épouse de Touadéra -celle dont la maison avait été ravagée par un incendie il y a quelques semaines de ça- qui se trouvait sur les lieux a pu être exfiltrée par les éléments Burundais de la MINUSCA qui assuraient sa sécurité. Les prêtres et les fidèles ont subi le feu des assaillants pendant près de deux heures en début d’après-midi alors même que le défilé du 1er mai se poursuivait tranquillement depuis midi sur l’avenue des Martyrs.

Pourtant, les fidèles et personnalités coincées dans l’église -M. Belibanga et épouse ainsi que Jean-Francis Bozizé par exemple se trouvaient là eux aussi- n'arrêtaient pas d'appeler les membres du gouvernement et notamment les ministres de la Défense et celui de la sécurité qui leur demandaient de se calmer et que les renforts arrivaient.

Il n’y a finalement eu aucune intervention des FSI, ni de la MINUSCA.

Pendant que les fidèles étaient sous le feu, le défilé du 1er mai se poursuivait sous les yeux des autorités qui sont restées imperturbables. Pourtant alertés de la situation à Fatima, ils ont choisi de privilégier la sécurité des personnalités présentes sur l’avenue des Martyrs, alors que les fidèles de Fatima étaient en détresse extrême. Finalement, ce sont les antibalakas et les FACA habitant le quartier qui sont intervenus de manière spontanée et donc désorganisée avec leurs propres armes pour faire reculer les assaillants.

Avec des mototaxis, ils ont fait sortir des dizaines de fidèles via l’école Fatima garçon. Les renforts de la Gendarmerie ne sont arrivés que 2 heures après le début des attaques et ceux de la MINUSCA 3 heures après, alors que la flambée de violence était déjà intervenue…

Le 3 mai 2018

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