Centrafrique : Ferdinand-Alexandre N'Guendet présente ses voeux 2019

Alexandre ferdinand nguendet 1Mes chers compatriotes,

En m’adressant à vous à l’orée de la nouvelle année 2019, je voudrais tout d’abord rendre grâce à Dieu le Tout Puissant, qui dans Sa grande Magnanimité et Son immense Miséricorde nous a une fois de plus accordé de vivre ce moment exceptionnel.

À la veille du nouvel an qui s’ouvre devant nous, je souhaite ardemment diriger mes pensées les plus profondes, les plus émues vers celles et ceux de nos compatriotes qui ont été rappelés auprès de Dieu durant toute cette année 2018 qui s’achève sous nos yeux, et cela sans jamais manquer de penser à celles et ceux de nos nombreux compatriotes contraints de subir les affres de la vie avec son lot d’épreuves comme les rigueurs de la maladie, aussi bien dans la capitale, dans l’arrière-pays, dans les camps de réfugiés, dans les zones de déplacés ou ailleurs dans la diaspora.

Mes chers compatriotes,

Il n’est un secret pour personne qu’aucune difficulté ne fut épargné à ce brave et paisible peuple centrafricain tout au cours de l’année qui s’est écoulée. S’il est vrai qu’une certaine partie de ces catastrophes humaines ont été marqués par le sceau de l’imprévisibilité et de l’inattendu, il n’en reste pas moins vrai qu’un bon nombre d’entre elles auraient pu être évitées à bien des égards, si seulement le pouvoir exécutif à Bangui brillait par une politique plus responsable, plus mesurée, plus résoluement consensuelle, dynamique, vigoureuse et courageuse.

C’est ce qui explique que les massacres de masse en cascade ont rythmé et jalonné à une cadence effrénée le cours de la vie des centrafricains aussi bien dans la capitale qu’en province tout au long de cette année. Depuis les victimes de l’église Notre-Dame de Fatima à celles d’Alindao, en passant par les populations civiles tombées sous les balles à PK5, Batangafo, Bambari, Bocaranga, et dans bien d’autres villes-martyres devenues fantômes pour certaines d’entre elles, seule la désolation se lit désormais dans les yeux des centrafricains.

Je n’égrènerai pas comme l’année dernière, la longue liste d’indicateurs socio-économiques négatifs prouvant, s’il en était encore besoin, la profondeur de la catastrophe humanitaire sans nom causée par la politique aveugle du pouvoir en place et face à laquelle la population centrafricaine se retrouve quasiment seule.

Cependant, comme le symbole de ce désespoir, je ne peux m’empêcher de rappeler et de souligner le fait que 1,5 million de nos enfants, qui sont l’avenir du pays, ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire d’extrême urgence faisant de la RCA le deuxième pays au monde à la plus forte mortalité néonatale. Triste record !

Tombé à l’avant-dernière place du classement de l’indice développement humain -IDH-, notre pays figure cette année au dernier rang de l’indice de la faim. Pas étonnant que notre pays soit tristement classé comme le pays où le taux de dépression est le plus élevé au monde avec plus de 74% de la population atteintes.

Mes chers compatriotes,

Comme vous le savez, je suis tout particulièrement attaché à la sécurité des personnes et de leurs biens, condition sine qua none pour espérer un quelconque développement économique et social. Or depuis la montée en flèche du terrorisme et l’émergence de nouveaux défis sécuritaires dans notre pays, les réponses musclées, adéquates que les Centrafricains étaient en droit d’attendre du gouvernement peinent à venir voire son carrément inexistantes. Là où sous d’autres cieux, l’on mobiliserait davantage d’efforts et d’énergie, l’on mutualiserait les forces dans une meilleure coordination à l’échelle régionale voire internationale, l’on s’appuierait sur une armée nationale opérationnelle déployée sur l’ensemble du territoire, en RCA avec les autorités post-transition actuelles, c’est plutôt le recours aux mercenaires d'État qui est privilégié avec le résultat néant que l’on sait sur le plan militaire mais catastrophique au niveau de l’exploitation de nos ressources naturelles stratégiques livrées en pâture à la mafia et au niveau de notre diplomatie -hasardeuse - dont la crédibilité et l’image sont sévèrement écornées.

La gouvernance à vue, l’absence de vision en matière de sécurité nationale, le refus de la concertation, l’autisme politique, l’isolationnisme diplomatique,l’amateurisme…tout cela a indéniablement concouru à mettre en péril la paix et la stabilité de la République centrafricaine de façon malheureusement durable.

Mes chers compatriotes,

Ce chaos militaro-politique et humanitaire n’est pas irrémédiable en soi, puisque nous disposons de la Feuille de Route de l’Union africaine -UA-, à laquelle je suis très fermement attaché. En effet, le Ddialogue politique, que l'on souhaite inclusif, promu par la Feuille de Route de l’Union africaine et soutenu par l’ensemble de la communauté internationale est et reste la seule et unique issue, la voie ultome pour le peuple centrafricain. Nul d’entre nous, forces vives de la nation, gouvernement, institutions républicaines, groupes armés ne peut faire l’économie de ce dialogue politique pour que la RCA puisse enfin retrouver la paix de façon définitive.

Mes chers compatriotes,

Nous ne devons jamais cesser de recourir au dialogue et à la concertation car c’est ainsi que se cultive la paix, gage de la cohésion sociale, de la concorde nationale et de l’essor économique. C’est donc dans cette même logique là que je forme pour vous-même, pour vos familles respectives, des vœux de santé et de bonheur. Je forme également des vœux de paix et de prospérité pour notre pays.

  • Bonne et heureuse année 2019 à tous,
  • À nos forces armées centrafricaines,
  • Aux forces de la gendarmerie nationale,
  • Aux forces de police,
  • Que Dieu nous bénisse - Vive la République
  • Je vous remercie

 

Ferdinand Alexandre N’Guendet

Président-fondateur du Rassemblement Pour la République -RPR-

Ancien Chef de l'État de Transition par intérim

Le 31 décembre 2018