Servir la République

Marie reine hassenePar Marie-Reine Hassen

Marie-Reine Hassen@mrh

Servir la République présume l’acceptation d’une déontologie et d’un savoir-vivre au début de la mission, pendant et après les fonctions occupées. C’est le plus petit commun dénominateur des serviteurs de la République.

Ceci n’est assurément pas la chose la mieux partagée par certains en terre centrafricaine.

A preuve,  la sortie programmée d’un torchon, appelons-le par son nom, dont les "bonnes pages" sont diffusées sur Facebook.

Dénaturation des faits, interprétations loufoques de ceux-ci,  affabulations, en constituent la trame. Son auteur, pourtant  aux premières loges, une sorte de deus ex machina de l’édifice qui a implosé avec la déferlante Séléka, gourou avéré1 de l’actuelle équipe dirigeante, s’emploie avec audace à se déresponsabiliser et à déresponsabiliser les siens.

Peine perdue !

En lieu et place du titre choisi, "Ils ont détruit ce pays", il devrait écrire "Comment j’ai pillé ce pays", ne fût-ce qu’au regard de ses prises de participation délictueuses dans la société Telsoft Gateway  alors même qu’il était en charge du ministère chargé des télécommunications. Pour rappel, dans une intervention publique il avait avoué avoir reçu 50 millions de Fcfa afin de valider une opération électorale illégale. C’était déjà en 1998.

Concernant ma toute petite personne, quel mensonge grossier il me fait tenir en prétendant que j’aurais traité le président François Bozizé de "domestique" !

François Bozizé a été l’aide de camp de Bokassa. A un certain tournant de ma vie, il a donc été à mon service de manière indirecte. Libre à certains de confondre cette fonction à celle de domestique. Ceci révèle leur ignorance crasse des métiers de l’Etat. Ce n’est pas mon cas.

Qu’il  tienne ses propos sous sa responsabilité mais, de grâce, qu’il  ne les mette pas dans ma bouche. C’est grossièrement mensonger et à l’antipode de mon état d’esprit, de mes valeurs et de mes principes.

Le président m’avait accordé une permission d’absence pour régler des affaires familiales en Europe. Il n’a jamais eu de propos déplacés à mon encontre, encore moins pour une absence qu’il avait lui-même autorisé. 

C’est à la suite d’un arbitrage du président de la République en ma défaveur, et considérant le ton particulièrement véhément de ce dernier, que j’ai cru comprendre une rupture de confiance rendant délicat la continuation de ma mission. J’ai donc offert ma démission.

Je ne m’étalerai pas plus sur les nombreuses élucubrations de ce personnage haut en couleurs. Il n’y a plus qu’à espérer que le vent de folie qui souffle sur la RCA et qui secoue de nombreux énergumènes comme des pantins désarticulés se calme bientôt.

Le 23 décembre 2017