Tchad : le ton monte entre le gouvernement et les contestataires

Depuis le 5 février 2018, la tension sociale ne cesse de monter au Tchad après la suspension par le gouvernement de 10 partis politiques d’opposition. Les syndicats durcissement de la grève à N’Djamena, capitale du Tchad.

Selon un communiqué d'Ahmat Mahamat Bachir ministre de la sécurité "sont suspendues pour une durée de 2 mois les activités des partis politiques"ajoutant "qui tenteraient de défier l'autorité de l'Etat seraient immédiatement suspendus". Le parti politique du député Djimet Clément Bagao est dans le viseur.

Par ailleurs les services de santé sont en grève. Pour mémoire le 29 janvier 2018 les syndicats avaient déclenché une grève générale et illimitée des fonctionnaires à la suite de la réduction des salaires des agents de l’Etat et l’augmentation de l’impôt sur le revenu.

Depuis une quinzaine de jours, la capitale d'N’Djamena est confrontée à une grogne sociale sans prédécent. Michel Barka président de l'union des syndicats du Tchad - UST- n'hésite pas à dire haut et fort que la crise est permanente.

Le Tchad est un allié incontournable de la France et de l’Occident dans la lutte contre les jihadistes au Sahel. Depuis 2016, la République du Tchad connait une réelle récession économique suite à la baisse des prix du pétrole depuis 2014. A ce jour, 45 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. La population globale en 2017 est estimée à 14 millions d'habitants.

Selon les statistiques, l'endettement est de l'ordre de 800 milliards de Fcfa soit environ 1,2 milliard d'euros auprès des banques commerciales. Comme l'ensemble des pays, la République du Tchad doit faire face aux exigences du fonds monétaire international - FMI- qui en juin 2017 a facilité une ligne de crédits. Le FMI demande à N’Djamena assainir ses finances et que le pouvoir renégocie sa dette de 1,45 milliard de dollars avec le trader anglo-suisse Glencore. 

A suivre... 

Le 8 février 2018