Communiqué conjoint
du président de la République française et du président de la République sénégalaise
et du président de la Banque mondiale : ensemble pour le sauvetage de la ville de Saint-Louis du Sénégal
L’érosion du trait de côte au Sénégal, lié notamment à l’élévation du niveau de la mer et à l’accélération des occurrences de forte houle, est un phénomène particulièrement préoccupant lié au réchauffement climatique.
Le déplacement conjoint à Saint-Louis du président de la République française, du président de la République sénégalaise et du président de la Banque mondiale s’inscrit dans la continuité des engagements pris à Paris le 12 décembre lors du One Planet Summit : mobiliser en continu les Etats, les collectivités territoriales, les acteurs économiques et les institutions internationales de développement en faveur de projets qui contribuent à lutter contre le changement climatique et ses effets, en renforçant la résilience et l’adaptation.
Le président de la République française et le président de la Banque mondiale, en appui du président de la République sénégalaise M. Macky Sall, ont décidé de contribuer à une solution pérenne devant enrayer le phénomène d’érosion côtière à Saint-Louis et préserver l’ensemble de l’écosystème régional :
- une réponse d’urgence, à la demande des autorités sénégalaises, par la construction d’ici à début 2019 d’une infrastructure de protection d’urgence de la Langue de Barbarie, qui réduira les risques d’érosion. La France y apportera son plein concours par le biais de l’agence française de développement avec la réalisation d’infrastructures de protection d’urgence et la mise en œuvre d’un plan de sensibilisation des populations aux risques climatiques, en particulier d’érosion côtière et de submersion marine, financé à hauteur de 15 millions d’euros dès les prochains mois. Dans le même temps, la Banque mondiale, au travers du projet de relèvement d’urgence pour Saint-Louis, soutiendra la relocalisation des populations menacées pour leur assurer des logements décents et les écarter des zones dangereuses, avec un programme dédié au sein du Saint-Louis Emergency Recovery Project à hauteur de 30 millions de dollars US.
- une réponse pérenne, avec l’appui du gouvernement sénégalais, qui s’inscrira dès cette année dans un effort de longue durée, dans le cadre du programme de gestion et de résilience du littoral ouest-africain -connu sous son acronyme anglais "WACA"- de la Banque mondiale, soutenu par le fonds français pour l’environnement mondial. Ces solutions durables comprendront un plan de gestion intégrée des zones côtières basé sur des infrastructures plus durables, des solutions fondées sur la nature -protection des dunes, restauration des mangroves- et un appui socio-économique aux habitants qui ne peuvent plus vivre en sécurité face à la mer.
Ces réponses d’urgence et pérennes reposent sur les études en cours de l’AFD et de la Banque mondiale. A la demande des présidents français et sénégalais, ainsi que du Président de la Banque mondiale, l’AFD et la Banque mondiale participeront au financement de solutions à moyen et long termes pour le renforcement de la résilience des écosystèmes côtiers du Sénégal et de la ville de Saint-Louis, au-travers d’investissements classiques et en promouvant également des solutions fondées sur la nature. Le fonds français pour l’environnement mondial -FFEM- financera dès cette année la réalisation d’un plan d’aménagement des espaces dunaires de l’aire marine protégée et la végétalisation de la flèche littorale de la langue de barbarie.
Le président de la République et le président de la Banque mondiale appellent aux côtés du Président de la République sénégalaise à un soutien le plus large possible au sauvetage de la langue de barbarie et des populations qui y vivent.
Saint-Louis du Sénégal le 3 février 2018