Vénézuela : Réélection sans surprise de Nicolas Maduro

Après la réélection de Nicola Maduro à la présidence de la République pour un mandat de 7 années soit jusqu'en 2025, le Venezuela affronte ce lundi 21 mai 2018 la menace d'un isolement international croissant et d'une recrudescence de sa crise économique et sociale. 

Le scrutin a été critiqué par la communauté internationale et boycotté par l'opposition. Les résultats officiels sont : 

  • Nicolas Maduro âgé de 55 ans est  élu avec 68 % des suffrages 
  • Henri Falcon âgé de 56 ans et principal adversaire recueille 21,2% des suffrages
  • Javier Bertucci âgé de 48 ans, pasteur évangélique recueille 11 % des suffrages.

 

Henri Falcon a dénoncé un scrutin sans "légitimité" et a demandé une nouvelle élection avant la fin de l'année 2018.

Le taux record d'abstention a été  52% soit le plus haut depuis les débuts de la démocratie au Vénézuela en 1958.

Pour mémoire en 2013, Nicolas Maduro avait affronté Henrique Capriles représentant l'ensemble de l'opposition et le taux de participation avait été de 79,69%.

Henri Falcon a accusé le gouvernement d'avoir fait pression sur les électeurs, avec les "points rouges", des tentes installées par le PSUV -parti au pouvoir- où les électeurs venaient s'inscrire après avoir voté dimanche 20 mai 2018 dans l'espoir de recevoir une prime promise par le président. 

Pour sa part Nicolas Maduro s'est félicité d'un "record historique" assurant à ses sympathisants : "jamais auparavant un candidat présidentiel n'avait gagné avec 68% des voix du peuple, et jamais auparavant il n'avait 47 points d'avance sur le second candidat"ajoutant "On a encore gagné ! Nous avons encore triomphé ! Nous sommes la force de l'histoire transformée en une victoire populaire permanente".Maduro

Nicolas Maduro@sni

Le nouveau mandat de 6 ans du président Nicolas Maduro prendra effet en janvier 2019 et a promis d'oeuvrer au redressement de l'économie.

Après les résultats, des concerts de casseroles résonnaient dans les quartiers de Caracas bastions de l'opposition.

Les résultats annoncés ont été rejetés par le Chili, tout comme le Panama et le Costa Rica.

De son côté Mario Rayo chef du gouvernement de l'Espagne a décalré que "le scrutin n'a pas respecté les normes démocratiques minimales", ajoutant que  Madrid capitale de l'Espagne va étudier avec l'Union européenne des "mesures opportunes et continuer de travailler pour soulager les souffrances des vénézuéliens".

Les 14 pays d'Amérique et des Caraïbes, dit groupe "Lima" rappellent leur ambassadeur en signe de rejet. 

La quasi-totalité des responsables gouvernementaux sont visés par des sanctions de l'Union européenne ou de Washington qui vient d'ajouter vendredi 17 mai 2018 Diosdado Cabello, le N° 2 au pouvoir à sa liste de 70 responsables ciblés y compris Nicolas Maduro.

Les Etats-Unis, achètent un tiers du brut vénézuélien, ont menacé d'un embargo pétrolier et interdisent à leurs citoyens toute transaction sur la dette vénézuélienne. En novembre 2017, le Venezuela et sa compagnie pétrolière nationale PDVSA ont été déclarés en défaut partiel par plusieurs agences de notation.

Après l'effondrement des cours du brut depuis 2014, le Venezuela, tire 96% de ses revenus du pétrole, connait des difficultés d'un manque de devises qui l'a plongé dans une crise aiguë.

Le PIB a chuté de 45% selon le FMI, en l'espace de 5 années et anticipe une contraction de 15% en 2018 et une inflation de 13 800%. La production de pétrole est au plus bas depuis 30 années.

La population souffrent de pénuries alimentaires, médicaments  sans omettre l'électricité le tout lié à la hausse de l'insécurité. Actuellement un salaire minimum mensuel permet à peine d'acheter un kilo de lait en poudre. 

Nicolas Maduro, s'appuie sur la République populaire de Chine et la Russie, affirme que cette situation est dûe à une guerre économique livrée par l'opposition et les Etats-Unis pour le renverser.

En annonçant haut et fort sa victoire, Nicolas Maduro a lancé un "dialogue national" mais la coalition d'opposition -MUD- a prévenu qu'elle mettrait la pression pour de nouvelles élections en 2018 sachant qu'elle reste sérieusement divisée.

Le 21 mai 2018