Congo : le collectif des partis de l´opposition congolaise

Réaction au discours du président congolais sur l’état de la nationCon president congoconférence de presse@iyj

  • Mesdames et messieurs les journalistes,
  • Cadres et militants du collectif,
  • Mesdames, messieurs,

 

Au seuil de l’année 2020, permettez-nous d’entrée de jeu, au nom du collège des présidents du collectif des partis de l’opposition congolaise, de vous souhaiter nos vœux sincères de bonne santé, de bonheur, de prospérité et de longévité. Puisse la nouvelle année, vous apporter de multiples joies.

  • Mesdames, messieurs,

 

La présente conférence de presse s’articulera autour du discours sur l’Etat de la nation en 2019, décliné, le 17 décembre par le président de la République. En effet, dans une allocution de lancement de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2021, allocution faite de déni de la crise multidimensionnelle gravissime qui traverse le Congo, d’un optimisme que rien ne justifie, de promesses sociales irréalistes, d’incantations sans lendemain et d’intimidations, le président Denis Sassou-Nguesso s’est employé pendant une heure et 52 minutes, à vendre du rêve aux congolais, dans le dessein de ressusciter en eux, l’espoir perdu. Par ce discours, il a une fois de plus,déçu les attentes des congolais.

Dévastées par une crise économique et financière sans précédent, les populations congolaises meurtries attendaient du président de la République, qu’il énonce dans son bilan de l’année 2019, des mesures concrètes, immédiates et fortes pour les sortir de l’extrême pauvreté dans laquelle elles végètent. Il n’en a rien été malheureusement.

Après avoir pourtant annoncé dans l’introduction que son discours se proposait de répondre sans atermoiements aux grandes interrogations du peuple et de dire au peuple, la vérité sur la réalité de la situation, le chef de l’Etat n’a ni dit la vérité sur le chaos dans lequel notre pays est plongé aujourd’hui, ni répondu aux attentes des congolais.

Au contraire, au mépris de la vérité, il a indiqué que le Congo est sorti de la récession et a retrouvé le chemin de la croissance. Comment peut-on dire que le pays est sorti de la récession alors que les effetsnocifs de la grave crise multidimensionnelle qui plombe le Congo sont visibles à l’œil nu ? A titre illustratif, aujourd’hui on note dans notre pays, la persistance des phénomènes suivants :

  • une contraction drastique des ressources de l’Etat,
  • l’incapacité du pouvoir politique à faire face aux charges courantes -salaires, pensions, bourses, dette sociale, dette commerciale intérieure-,
  • l’assèchement des réserves de change internationales et la pénurie des devises,
  • la persistance de l’extrême endettement de l’Etat vis-à-vis de ses créanciers internes et externes,
  • des paiements manqués des échéances de la dette extérieure,
  • le non-paiement de la dette intérieure depuis 2012,
  • l’arrêt des grands travaux commencés ou projetés comme par exemples, la construction de 12 hôpitaux départementaux,
  • les travaux d’achèvement de l’université Denis Sassou Nguesso de Kintélé,
  • la construction de la cité gouvernementale à Brazzaville,
  • la construction du siège du ministère de l’Intérieur,
  • la construction d’un port de pêche au quartier Yoro à Brazzaville,
  • la construction d’un port minéralier à Pointe-Noire,
  • la construction d’un gazoduc entre Pointe-Noire, Brazzaville et Ouesso,
  • l’explosion exponentielle de la morbidité et de la mortalité,
  • un chômage massif - plus de 40% en moyenne nationale-,
  • l’extrême paupérisation des couches moyennes et des couches populaires,
  • la montée en flèche des comportements déviants -grande criminalité, vols, braquages, viols, corruption, appropriation personnelle des biens de l’Etat, détournements des deniers publics, délinquance juvénile, délinquance sénile, délinquance en col blanc, fraude fiscale, vénalité, fraude électorale, etc..-.

 

On note aussi que les prix des produits de première nécessité continuent de s’envoler, contraignant des familles modestes à vivre dans des conditions  chaque jour plus dramatiques. Sur le plan alimentaire notamment, on observe que l’exode rural, ainsi que les conséquences de la mondialisation et des changements climatiques se traduisent sur le terrain par une insuffisance et surtout une très mauvaise qualité de nourriture disponible sur le marché. Comme on le sait, l’insuffisance et la mauvaise qualité des aliments consommés sont parmi les principaux obstacles au développement humain et constituent un facteur majeur de réduction des capacités de développement économique et social d’un pays.

Le président de la République a dit que le pire n’est pas chez nous, au Congo. Il faut pourtant noter que du fait de l’entêtement du pouvoir à proposer à des vrais problèmes, de fausses solutions qui ont montré leurs limites depuis des décennies, le Congo connaît des taux de mortalité infantile jamais connus dans notre pays, ainsi qu’une altération du développement cognitif et une réduction des performances scolaires des enfants qui se situent parmi les plus graves au monde.

On note par ailleurs une altération de la productivité des adultes, du fait de la pauvreté et de l’aggravation de l’état général de la santé des populations. Cette situation est directement liée à la dégradation avancée du système de santé, à la mauvaise qualité des aliments consommés, au système éducatif totalement en rupture avec les besoins de la société en matière d’emploi, bref, à la mal-gouvernance.

La crise actuelle se traduit également par une absence totale de protection sociale des groupes sociaux les plus défavorisés. C’est le cas des populations rurales, des femmes vivant seules, des personnes du troisième âge, des jeunes acculés au chômage chronique, des retraités privés de pension régulière, des étudiants dont la bourse n’est plus payée depuis belle lurette. Un nombre chaque jour croissant des congolais, exclus des services sociaux de base, vivent de façon quotidienne dans la maladie, la pauvreté, la misère, les souffrances atroces, le désespoir. Le chef de l’Etat n’a donc pas dit au peuple la vérité sur la situation actuelle.

En effet, la vérité obligeait le président de la République à dire au peuple en premier lieu, pourquoi la première revue du FMI et le décaissement de la deuxième tranche de la facilité élargie de crédit, programmés pour le mois de décembre 2019 n’ont pas eu lieu et ont été reportés au mois de mars 2020.

En second lieu, la vérité obligeait le président de la République à dire au peuple, combien de mesures, parmi les quarante-huit de l’accord avec le FMI ont été exécutées et combien sont en cours d’exécution. Le chef de l’Etat ne l’a pas dit tout simplement  parce que son gouvernement n’a appliqué aucune des 48 mesures de l’accord avec le FMI. Pour ces motifs, le FMI l’a snobé en refusant le voyage de Brazzaville et de décaisser la deuxième tranche du crédit qu’il a accordé au Congo, le 11 juillet 2019 et dont la première tranche avait été libérée immédiatement après la signature de l’accord.

Abordant la problématique de la lutte contre "les antivaleurs" dont il a fait en paroles, son cheval de bataille depuis 2017, le président de la République a déclaré :

(…) Au début de mon mandat actuel, j’avais annoncé la décision d’engager plus fermement la rupture avec les antivaleurs… La lutte contre les anti-valeurs a beaucoup avancé sur le plan législatif et réglementaire… Avec l’adoption et la publication des lois relatives à la Haute Autorité de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, la déclaration du patrimoine à laquelle est désormais tenu tout citoyen élu ou nommé à une fonction publique et la cessation de celle-ci, la transparence des finances publiques, notre pays vient de renforcer durablement son arsenal juridico-légal contre lesanti-valeurs (… )

Nonobstant ces proclamations lénifiantes, le président de la République n’a pas dit combien de délinquants en col blanc la Haute Autorité de lutte contre la corruption qu’il dit avoir mise en place, a déjà identifié et poursuivi et combien de congolais élus ou nommés à des postes de responsabilité ont déclaré leurs biens. Il ne suffit pas d’adopter des lois, il faut aussi les exécuter, c’est–à-dire, les traduire en actes concrets. Le peuple attend des actes palpables et non pas des discours non suivis d’effets.

Par ailleurs, prompt à tirer à boulets rouges sur des fretins qui ont volé des panneaux solaires ou des batteries de forages hydrauliques, le président de la République est resté muet sur les soixante tenants du pouvoir dont les noms ont été cités par les Panama papers et qui ont placé l’argent public détourné dans des comptes privés à Panama. De même, il est resté muet sur les six dignitaires du clan présidentiel qui totalisent à eux seuls plus de seize milliards de dollars - soit, neuf mille six cent milliards de Fcfa- dans les banques chinoises.

Dans le même registre, le chef d’Etat n’a pas soufflé un traitre mot sur les nombreux tenants du pouvoir qui ont placé l’argent public dans des comptes privés au Brésil, en Chine continentale, à Hong-kong, à Singapour, à l’Ile Maurice, à Dubaï, à Monaco, en Espagne, au Luxembourg, au Canada, aux Iles caïmans, aux Iles vierges, aux Antilles hollandaises, en RDC, en Guinée- Conakry, en Côte d’Ivoire, au Niger, en Angola, au Cap-Vert, entraînant par leurs comportements indélicats, la banqueroute de l’Etat, l’assèchement des réserves de change internationales, la pénurie des devises.

Les auteurs de détournements massifs des deniers publics continuent de siéger paisiblement au gouvernement, à l’Assemblée nationale, au Senat, à la SNPC, dans les régies financières, dans les cabinets présidentiel et ministériels, dans les ambassades du Congo à l’étranger, dans les entreprises privées appartenant à la famille régnante. Le chef de l’Etat qui proclamait dans ses discours antérieurs que dans la lutte contre les "anti-valeurs", il n’y aurait ni gros poissons ni fretins et que tous les délinquants seraient logés à la même enseigne, n’a dénoncé dans son discours que des fretins et a observé un silence incompréhensible sur les gros poissons. Deux poids, deux mesures.

Traitant de la problématique de la paix, le président de la République a indiqué : "la paix a toujours été notre crédo… Sans la paix aucune ambition n’est possible". Il a appelé à préserver l’essentiel, c’est-à-dire la paix et la stabilité des institutions. Comme dans ses discours antérieurs, le chef de l’Etat a réduit le concept de paix à l’absence de guerre. Une telle conception de la paix est réductrice et partielle, car la paix n’est pas seulement l’absence de guerre, mais aussi, un état de bien-être physique, mental et social.

De quelle paix le chef de l’Etat parle-t-il lorsque l’on sait que la gestion calamiteuse de l’Etat par son pouvoir a plongé le Congo dans une crise économique, financière et sociale très profonde qui a impacté très négativement sur le vécu quotidien des congolais. Aujourd’hui, près de 90% des congolais vivent en dessous de seuil de pauvreté et traînent une existence misérable. Le chef de l’Etat peut-il dire qu’un fonctionnaire du centre national de lutte contre le SIDA -CNLS- qui accuse plus de 30 mois d’arriérés de salaire et qui de ce fait, ne peut plus manger à sa faim, se soigner quand il est malade, payer régulièrement son loyer ou les frais d’écolage de ses enfants, vit en paix ? A-t-il l’esprit tranquille et la sérénité nécessaire que confère le bien-être physique, mental, économique et social ?

La situation sociale tragique des populations ne préoccupe nullement le pouvoir en général, le président de la République en particulier. A preuve, alors que le Congo est  aujourd’hui plongé dans un coma profond et que ses populations mènent une vie épouvantable, le chef de l’Etat affirme sans rire que le pire n’est pas chez nous, au Congo. Fort de cette conviction, il n’a pas annoncé la moindre mesure pour soulager la peine des retraités de la CRF, des étudiants congolais au Congo et à l’étranger, des fonctionnaires émargeant aux budgets de transfert qui vivent dans une pauvreté extrême. Or, quiconque ne s’empare d’un problème ne peut le résoudre.

Ce qui préoccupe le chef de l’Etat, c’est la conservation coûte que coûte du pouvoir. Par exemple, pendant que des secteurs déterminants pour le développement du pays comme l’éducation, la formation professionnelle, la recherche scientifique et technologique et la santé manquent cruellement de personnels qualifiés, le pouvoir ne recrute que pour le compte de la police, de la gendarmerie et de l’armée. Plus grave, il dépense des sommes astronomiques dans des achats massifs d’armes de guerre et le recrutement de nombreux mercenaires étrangers. Pourtant, le Congo n’est pas en guerre.

Faut-il le rappeler ? Il ne peut y avoir de paix véritable et durable dans un pays que si et seulement si, ce pays construit une économie nationale forte et diversifiée, répartit équitablement la richesse nationale, promeut des emplois décents et un climat politique apaisé. Il n’y a pas de paix sans justice sociale et sans respect des droits de l’homme. Des inégalités et injustices sociales  trop grandes engendrent une fracture sociale et de grandes tensions  dans un pays. Il ne peut pas avoir de paix dans un Congo politiquement, socialement et moralement fracturé.

En guise de perspectives pour l’année prochaine, le président de la République a fait comme à l’habitude dans l’incantation et les promesses démagogiques dont il sait lui-même qu’elles ne seront pas tenues. Pour rappel, dans les années 2002, il avait promis qu’il créerait quarante mille emplois par an. Cette promesse comme tant d’autres n’a jamais été tenue. Aujourd’hui, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2021 et pour amadouer les jeunes qui représentent plus de la moitié de l’électorat, le chef de l’Etat a lancé une opération de charme à leur endroit.

Au mépris des contraintes budgétaires actuelles, il a promis recruter en 2020, deux mille jeunes enseignants sortis des écoles normales, sans toutefois dire comment il allait financer cette nouvelle dépense. Le chef de l’Etat a par ailleurs indiqué que les grands travaux d’infrastructures prévus pour 2020 -construction du pont-route-rail entre Brazzaville et Kinshasa ; construction du barrage deSounda dans le Kouilou, création de la zone économique spéciale de Pointe-Noire etc.- offriront des emplois aux jeunes. Il est à signaler que la réalisation des travaux de construction de ces infrastructures n’a pas encore commencé et requiert un temps long.

Dans le domaine de l’agriculture, le chef de l’Etat a déclaré :

(…) Le salut du panier de la ménagère ne viendra nullement des cuisses de poulets importées on ne sait d’où, conservées on ne sait dans quelles conditions, gonflées artificiellement aux hormones douteuses … mais essentiellement de notre capacité de couvrir la demande par la maîtrise de l’offre(…)

Rappelons à ce sujet que dans le programme quinquennal 1982-1986, l’agriculture avait été proclamée priorité des priorités. Trente-trois ans plus tard, le Congo n’a toujours pas une agriculture digne de ce nom. Pire, l’agriculture congolaise d’aujourd’hui a régressé par rapport à celle des années 1980. Notre pays dépense chaque année plus de sept cent milliards de Fcfa au titre des importations des produits alimentaires. La boucherie du chef de l’Etat "Le bon bœuf"  qui vient d’être ouverte à Mpila suffira-t-elle à nourrir les 5 millions des congolais ?

Abordant le volet économique du bilan de l’année, le chef de l’Etat a annoncé que, plus que jamais,l’espoir est permis, le Congo a retrouvé le chemin de la croissance 1,4% en 2018 et 4% en 2019  et que la revue de toutes les actions envisagées pour 2020 augure d’un horizon rassurant pour notre pays,en lien avec la sortie de crise et la poursuite de sa marche vers le développement.

Au-delà de cet optimisme que rien ne justifie comme nous l’avons montré supra, le chef de l’Etat a oublié de nous dire comment l’embellie financière annoncée a-t-elle impacté positivement le vécu quotidien des populations. Si comme l’affirme le président de la République, "le Congo a retrouvé le chemin de la croissance", cette croissance est creuse, car elle n’a pas eu un impact positif sur le pouvoir d’achat des populations. Au contraire, la situation actuelle de notre pays est marquée par une paupérisation accrue des couches déshéritées et une dégradation prononcée de leurs conditions de vie et de travail.

Dans le discours sur l’état de la nation en 2019, le mot dialogue a été utilisé avec plusieurs occurrences. Sur ce sujet, le chef de l’Etat a dit en substance :

(…) La paix, nous l’avons dit d’entrée de jeu, se nourrit à la sève du dialogue et ce dialogue dans notre pays, nous le voulons permanent. C’est dans ce but qu’il a été institué un Conseil national du dialogue… Jamais, je ne fermerai la porte du pays au dialogue… Nous sommes ouverts à toute proposition pertinente pourvu qu’elle soit conforme aux dispositions constitutionnelles (…).

Comme on peut le constater, le président de la République persiste et signe. Il marque certes son accord pour un dialogue, mais à la condition que ce dialogue soit organisé dans le seul cadre du conseil national du dialogue, un organe constitutionnel. Par cette position, le président de la République réitère son rejet catégorique d’un vrai dialogue politique national inclusif et sa volontéobstinée d’imposer au peuple une nouvelle parodie de dialogue.

Nous l’avons dit et écrit mille et une fois : le conseil national du dialogue, organe consultatif du pouvoir est composé quasi exclusivement des partisans de la mouvance présidentielle et de ses alliés 216 membres pour la mouvance présidentielle et alliés, 29 membres seulement pour l’opposition, toutes tendances confondues. Un dialogue organisé dans ces conditions n’est rien d’autre qu’un nouveau monologue du pouvoir. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le nouveau simulacre de dialogue échouera nécessairement comme les précédents. En persistant à vouloir organiser envers et contre tous, un monologue en lieu et place d’un véritable dialogue inclusif, le président de la République veut continuer d’entretenir une haute tension dans le pays, pour se donner le prétexte de recourir à la force, dans le sinistre dessein de s’accrocher au pouvoir.

Le vrai dialogue national inclusif que le collectif appelle de ses vœux a pour objectif général de répondre aux attentes des congolais en apportant des solutions appropriées, audacieuses et immédiates aux problèmes actuels du Congo et de son peuple. Il est ouvert à toutes les forces vives de la nation et rassemblera sans exclusive des représentants de la mouvance présidentielle, de la mouvance oppositionnelle, des autres partis, des organisations de la société civile et de la diaspora. Il reposera sur 12 piliers :

1- la refondation de la gouvernance en général, de la gouvernance électorale en particulier et la promotion de la bonne gouvernance et de la transparence de la vie politique et de la vie publique,
2- l’apaisement du climat politique extrêmement tendu aujourd’hui et le retour à une paix véritable et durable sur l’ensemble du territoire national en général, sur le territoire du Pool en particulier,
3- la libération des prisonniers politiques,
4- la réhabilitation des valeurs de la République et de la démocratie,
5- la viabilisation des finances publiques, le redressement et la diversification de l’économie nationale,
6- la résolution des urgences sociales à travers :
  • l’apurement des arriérés des salaires des fonctionnaires émargeant aux budgets de transfert, des arriérés de pensions de retraités de la CRF,
  • des arriérés de bourses des étudiants au Congo et à l’étranger, des créances dues aux opérateurs économiques nationaux et des droits sociaux des travailleurs des entreprises d’Etat liquidées, des arriérages des pensions des retraités, ainsi que le paiement des six mois des congés d’expectative de tous les nouveaux retraités,
  • le paiement concomitant des salaires de tous les fonctionnaires, des pensions des retraités de la CRF et des bourses des étudiants au Congo et à l’étranger,
  • l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base -eau potable, électricité, transports en commun, santé, éducation et formation professionnelle, essence, gasoil, pétrole lampant, gaz de cuisine-,
  • la revalorisation du pouvoir d’achat des populations,
7- le développement de la recherche scientifique et technologique pour promouvoir une économie nationale moderne et fondée sur le savoir ;
8- la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique,
9- la moralisation de la vie politique et de la vie publique,
10- l’indemnisation des expropriations pour utilité publique et des victimes des grandes catastrophes humaines et naturelles,
11- la restitution à leurs propriétaires de leurs biens expropriés pendant la guerre du 5 juin, l’indemnisation, la réparation ou la reconstruction des biens privés détruits à l’occasion des conflits politiques, la reconstitution des carrières des militaires et des fonctionnaires victimes de l’intolérance politique,  le retour de tous les exilés de la guerre de 5 juin,
12- la réconciliation nationale et la création des conditions permissives d’un vrai vivre-ensemble.

 

Pour le collectif des partis de l’opposition, le dialogue politique national inclusif constitue la seule et bonne stratégie pour sortir pacifiquement et durablement le Congo de la crise actuelle. De ce fait, il est à la fois une ardente obligation et une urgence absolue. Il doit en conséquence être convoqué sans délai, dès la première quinzaine du mois de janvier 2020, puisqu’il n’a pu être tenu avant la fin de l’année 2019 comme nous l’avions souhaité.

Le président de la République a l’impérieux devoir d’abandonner toute idée de reproduire à l’identique les monologues de Brazzaville en 2009, d’Ewo en 2011, de Dolisie en 2013, de Sibiti en 2015, de Ouesso en 2017 qui n’ont réglé aucun des maux qui minent le Congo.

L’humilité à laquelle le président de la République convie les congolais commande l’écoute et l’ouverture aux autres, la recherche d’un vrai dialogue et d’un compromis politique et non pas l’égocentrisme, le mépris des autres et le passage en force permanent. Le dialogue politique national inclusif est incontournable.

Fait à Brazzaville, le 26 décembre 2019

Le Collège des Présidents