Comme l'on dit en Afrique "a chacun son tour chez le coiffeur !"
Après le clan Obiang Nguema en Guinée équatoriale, la justice française a dans son viseur le clan Sassou-Nguesso au Congo Brazzaville.
Après le retentissant procès baptisé d’un volet de l’affaire des "biens mal acquis", où était jugé Teodorin Obiang Nguema, vice-président de la Guinée équatoriale et surtout le fils du président de Guinée équatoriale, pour avoir détourné des sommes considérables au détriment de la Guinée équatoriale, arrive le tour du Congo Brazzaville.
Roger Le Loire, célèbre juge français enquêtant sur le dossier des biens mal acquis concernant différentes personnalités étrangère, s’intéresse de très près au 1er cercle de Denis Sassou-Nguesso, président de la République du Congo-Brazzaville, et à leur patrimoine fastueux.
Le juge Roger Le Loire vient de mettre en examen un de ses neveux, Edgar Nguesso, pour "blanchiment de détournement de fonds publics".
Le triplex à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine a été saisi par la justice. Le bien, vendu en février 2008, valait 2 328 000 euros.
La transaction a été opérée par l’intermédiaire d’une société civile immobilière -SCI- du nom de M.IMMO, d'après l’acte notarial. Edgard Nguesso a tout fait pour ne pas apparaître comme propriétaire du triplex. Dans le hall d’entrée de l’immeuble, les policiers n’ont d’ailleurs trouvé nulle part la trace du nom du neveu de Sassou Nguesso. Les boîtes aux lettres mentionnaient seulement : "SCI M.IMMO". Edgar Nguesso aurait dépensé 1,4 million d’euros en 24 mois dont près de 200 000 euros en espèces. Des dépenses effectuées entre autre chez le luxueux tailleur parisien Pape, 400 000 euros pour 140 costumes, et plus d’un million d’euros de bijoux chez Arije.
Catherine Ignanga, la belle-soeur de Denis Sassou-Nguesso a aussi été mise en examen par les juges pour "blanchiment de détournement de fonds publics". Catherine Ignanga est la mère de Wilfrid, un autre neveu du chef de l'Etat, est soupçonnée d’avoir servi de prête-nom à une société écran par laquelle ont transité les biens.
En mars 2017, Wilfrid Nguesso, autre neveu de Denis Sassou-Nguesso avait connu le même sort. A la fin juin 2017, Julienne âgée de 50 ans et fille de Denis Sassou-Nguesso, et son mari, Guy Johnson âgé de 53 ans, avaient été mis en examen à leur tour pour les mêmes charges de blanchiment de détournement de fonds publics.
Les enquêteurs s’interrogent sur l’origine des fonds qui ont permis au couple d’acheter en 2006, via une SCI, un hôtel particulier de la banlieue huppée de Paris, à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, comportant 7 pièces et piscine intérieure, d'après une source très proche du dossier.
A cet investissement de l'ordre de 3 millions euros, s’est ajoutée une facture de 5,34 millions d’euros pour d’importants travaux réalisés entre 2007 et 2011. Les enquêteurs, qui s’appuient sur des signalements de la cellule de lutte contre le blanchiment de Bercy -Tracfin-, se sont aussi intéressés à des mouvements financiers entre des banques de San Marin et différentes sociétés étrangères.
Selon les investigations, des dizaines de millions d’euros en provenance d’entités publiques du Congo-Brazzaville auraient été transférés depuis 2007 sur les comptes de diverses sociétés offshores basées aux Seychelles, à l’Ile Maurice ou à Hong Kong, soupçonnées d’alimenter ensuite en partie le train de vie spomtuaire de plusieurs membres du clan présidentiel.
Les enquêteurs s’interrogent également sur le rôle du gendre du président, apparu comme le gérant d’une SCI ayant acheté en 2007 pour près de 20 millions d’euros un hôtel particulier à Paris 75 008, et dont des parts étaient entre autre détenues par le clan d’Omar Bongo Ondimba, l’ancien président de la République du Gabon, ainsi que son épouse Edith Lucie Bongo Ondimba, aujourd’hui décédée, et la fille aînée de Denis Sassou-Nguesso. La justice a déjà saisi plusieurs propriétés des Sassou Nguesso ainsi qu’une dizaine de voitures de luxe.
Le 11 juillet 2017