C’est à l’âge de 84 ans qu’Étienne Tshisekedi, a tiré sa révérence le mercredi 1er février 2017 à Bruxelles en Belgique. Durant toute sa vie, il aura marqué la vie politique de la République démocratique du Congo -RDCongo, d’une part comme incontournable du régime de Mobutu et ensuite comme l’opposant historique du pouvoir de Kinshasa.
Ses amis et sympathisant l’appelaient "Tshitshi", et avait quitté Kinshasa le 24 janvier 2017 pour des raisons de santé. Son parti négociait alors avec les alliés du président Joseph Kabila un partage du pouvoir jusqu'à la prochaine élection présidentielle, censée avoir lieu fin 2017 en vertu d'un accord politique signé le 31 décembre 2016. photo Etienne Tshisekedi @eo
Battu en novembre 2011 au terme d'un scrutin entaché d'importantes fraudes il aura refusé jusqu’au bout de reconnaître la légitimité du président Joseph Kabila. Se proclamant "président élu" après la publication des résultats officiels de cette élection, "le Vieux", selon ses amis et camarades s’engage dans une politique de boycottage des institutions qui affaiblira son parti, l'Union pour la démocratie et le progrès social UDPS.
En août 2014, il est évacué de Kinshasa vers Bruxelles à bord d’un avion médicalisé en aout 2014. Diminué il fera une apparition en RDC en juillet 2016 ou il recevra un accueil triomphal.
En convalescence, il semble très diminué et n’apparaît que rarement en public. Il ne reviendra que fin juillet 2016, accueilli triomphalement par des centaines de milliers de personnes.
Dès les première heures de l'indépendance de l'ancien Zaire en 1960, "le Sphinx" un autre surnom, a accompagné l'ascension de Joseph-Désiré Mobutu, qui allait plus tard régner d'une main de fer durant 32 années la République démocratique du Congo, et qui portait le nom de Zaïre.
Né le 14 décembre 1932 à Kananga, au Kasaï, dans le centre de ce qui était alors le Congo belge, Étienne Tshisekedi wa Mulumba est encore étudiant, en septembre 1960, lors 1er coup d’État de Joseph Désiré Mobutu, qui "neutralise" le président Joseph Kasa-Vubu et son Patrice Lumumba, premier ministre.
Il est nommé commissaire adjoint à la justice dans le gouvernement transitoire qui fera arrêter en janvier 1961 Pascal Lumumba, héros de l'indépendance dont l'assassinat, quelques jours plus tard, sera sous-traité aux rebelles sécessionnistes du Katanga.
Etienne Tshisekedi devient en 1961 le premier docteur en Droit du Congo indépendant. Après le coup d’État de Mobutu en novembre 1965, il enchaîne les portefeuilles ministériels et régaliens notamment avec la justice, l’intérieur et le plan. En 1966, il justifie comme une "action préventive" la pendaison publique de 4 hauts fonctionnaires accusés de complot contre le chef de l’État à qui l'on aura auparavant crevé les yeux. Mobutu et lui étaient alors "les meilleurs amis du monde, ils couraient les filles ensemble".
Dès 1969, son étoile scintillante perd de sa luminosité dans le 1er cercle de Mobutu. La rupture survient en 1980 lorsqu’Etienne Tshisekedi cosigne une lettre ouverte au "Citoyen Président-Fondateur" dans laquelle 13 députés dénoncent les dérives dictatoriales d'un régime kleptocratique.
Après un premier séjour en prison, il est libéré en 1982 et participe dans la clandestinité à la fondation de l'UDPS, parti constitué pratiquement sur une base mono-ethnique luba kasaïenne. En 1992 il est nommé premier ministre, ou il n’y restera que très peu de temps. En 1997 intervient la chute de Mobutu et s’oppose à son rival Laurent Désiré Kabila
Au terme de la seconde guerre du Congo de 1998 à 2003, Etienne Tshisekedi, refuse de participer au gouvernement de transition et s'installe dans le rôle de l'irréductible opposant, refusant de participer en 2006 aux premières élections libres depuis l'indépendance de la RDCongo.
Le 1er février 2017