Université d'été de la défense : Le général Lecointre met en garde Macron

La démission de Pierre de Villiers n'a pas sonné la fin des hostilités entre la grande muette et l'exécutif.  General francois lecointre le 20 juillet 2017 a istres

Le général d’armée François Lecointre, nouveau chef d'état-major des armées, -CEMA-  a mis en garde lors de l’université d’été de la défense à Toulon dans le Var en région PACA, rassemblant des militaires, parlementaires et journalistes, mardi 5 septembre 2017 contre les "réflexes de régulation budgétaire sauvages" dans le secteur de la défense, sur fond de sur-engagement des armées. 

Le général Lecointre a déclaré devant Florence Parly ministre des armées "Une armée est un gros paquebot, on ne construit pas et on ne reconstruit pas un appareil militaire en deux coups de cuillère à pot", ajoutant "Les réflexes de régulation budgétaire sauvages viennent trop souvent, malheureusement, détruire le travail de cohérence qui est effectué dans le cadre de l'élaboration de la loi de programmation militaire et des lois de finances initiales".

Le général François Lecointre a insisté sur la nécessité de maintenir un financement interministériel des opérations extérieures -OPEX- soit environ 1,2 milliard d'euros par an plutôt que de faire porter l'effort sur le seul ministère des armées. CEMA le général d'armée Lecointre - Istres 20/07/17@eo

Le chef d’Etat -major des armées -CEMA- a souligné "Qu’on ne prétende pas atteindre l'inatteignable qui sera extrêmement dangereux, c'est-à-dire 'le ministère des Armées, quoi qu'il arrive, prendra sous enveloppe la totalité des dépenses des opérations extérieures'".

Les armées françaises vont devoir assumer en 2017 le surcoût des opérations extérieures -OPEX- soit environ 850 millions d'euros, jusqu'ici réparti entre les autres ministères au nom de l'effort collectif de défense. Concrètement, leur budget restera en apparence inchangé par rapport à celui voté par les députés en 2016. Cela fait 850 millions de crédits en moins pour leurs programmes d'équipements.

Le général d’armée Lecointre a martelé  "Un complément de solidarité interministériel ...est extrêmement important pour montrer que ce ne sont pas les armées qui décident de leurs engagements mais que c'est bien un engagement des armées de la France qui est voulu par le gouvernement, le président et qui est validé par l’Assemblée nationale".

Les coupes imposées aux armées en 2017, sur fond d'effort budgétaire global, ont provoqué une crise entre le président Emmanuel Macron et l'ex-chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, qui a démissionné en juillet 2017.

Le jeudi 31 août 2017 dans une interview accordée au "Point" Emmanuel Macron président de la République française a déclaré ne "pas avoir de regret" et "assumer totalement" cette crise, qualifiée de "tempête dans un verre d'eau". Il s'est engagé à porter l'effort de défense à 2% du produit intérieur brut -PIB- en 2025, soit un budget de 50 milliards d'euros, avec une première hausse conséquente de 1,8 milliard d'euros des crédits en 2018.

A suivre…

Le 5 septembre 2017