Centrafrique : le bureau politique du RDC fait sa mise au point au journal "le confident"

A Monsieur le Directeur de publication du quotidien "Le Confident"   Bangui

Objet : Droit de réponse

Monsieur le Directeur,

Dans un article intitulé "RDC : crise sans précédent" paru dans l’édition numéro 4791 du 18 novembre 2019 de votre Quotidien, vous avez repris les affabulations à la limite de la diffamation et de la schizophrénie postées sur le réseau social Facebook les 13, 15 et 16 novembre 2019 par M. Augustin To-Sah-Be-Nza, 1er Vice-président et Député du 6e arrondissement de la ville de Bangui du Rassemblement Démocratique centrafricain, radié du parti pour Haute Trahison, Désobéissance, Indiscipline Caractérisée et Intelligence avec un parti politique concurrent.
Celui-ci appelle du Bureau Politique du RDC, la présente mise au point en guise de droit de réponse dans les mêmes formes et supports de publication, conformément à la loi.

Sur la forme 

C’est avec regret que le Bureau Politique du RDC constate que "Le Confident" n’a pas croisé les propos de sa source avec ceux de la direction du RDC.
En effet, la véracité et le crédit d’une information fournie par une source dépendent aussi de la qualité de celle-ci. Sans prendre la peine de croiser et d’investiguer, "Le Confident" a fait preuve d’une légèreté préjudiciable à la démocratie, à la République et à la déontologie journalistique.

Sur le fond 

1 : De la succession dynastique et du militantisme du président du RDC

En devenant Président du RDC en février 2015 et son candidat à la présidentielle lors du 4e Congrès Ordinaire du parti, le Frère Désiré Nzanga Bilal KOLINGBA succédait à cette fonction aux Frères Louis Pierre Gamba -2010-2013-, Joachim Rainaldy Sioke 2013-2015 et Emile Gros Raymond Nakombo - présidentielle 2011-. Son élection et son investiture se sont déroulées conformément aux dispositions statutaires et réglementaires du parti. C’est durant ces mêmes assises que M. Augustin To-Sah-Be-Nza fut élu 1er vice-président du RDC.

Pourquoi ce dernier qui servait le parti et son Président avec zèle et enthousiasme débordant au point de susciter le sobriquet de "chef d’orchestre" n’a pas dénoncé à l’époque ce qu’il appelle aujourd’hui  "succession dynastique" ? Est-il sérieux lorsqu’il le fait près de cinq années plus tard, suite à sa radiation du RDC ? Les militants et militantes du RDC en particulier mais les centrafricains en général sauront apprécier l’équilibre politique de cet individu dont le mercantilisme vient d’être mis à nu et qui toute honte bue, se permet de couvrir d’opprobre l’honorabilité et la respectabilité du RDC ainsi que celles de son Président.

Désiré Nzanga Bilal Kolingba est un Frère dont le militantisme n’est plus à prouver. Militant du parti depuis sa création, il fut investi candidat du RDC aux élections législatives de 1998 dans la circonscription de Kembe et élu député. En 2011, c’est dans le 5e arrondissement de Bangui que le parti l’a investi.

2 : Du second tour de la présidentielle de 2015 / 2016 

Au lendemain de la proclamation des résultats du 1er tour de l’élection présidentielle de décembre 2015, le président du RDC avait mis en place une équipe chargée de négocier avec les deux candidats retenus pour le second tour. Cette équipe comptait, en plus de son Coordonateur, Monsieur Augustin To-Sah-Be-Nza, Messieurs Mohamed Lawane, Clément De-Boutet M’Bamba et Anatole Koue. Il y a eu trois séances de travail avec chaque équipe qui représentait les candidats. Messieurs Sarandji, Moloua et Lemasset pour le candidat Touadera et Messieurs Dejean, Psimhis et Me Bazoly  pour le candidat Dologuélé.

Deux sujets étaient au centre des pourparlers : Les termes de la convergence politique et la gouvernance de la RCA après les élections. Il n y a eu aucun marchandage ni de compensation financière. Le Bureau Politique du Rassemblement Démocratique Centrafricain met au défi Monsieur Augustin To-Sah-Be-Nza d’apporter les preuves de ses allégations. C’est sur le rapport motivé de l’équipe de négociations qu’il dirigeait et les propositions des candidats du second tour en ce concerne exclusivement la gouvernance de la RCA après les élections, que le Bureau Politique du RDC 20/21 membres, réuni le vendredi 5 février 2016 s’est prononcé à l’unanimité moins une voix et a appelé ses militants et militantes ainsi que les centrafricains et les centrafricaines à voter en faveur du candidat de l’URCA le 14 février 2016.

Monsieur Augustin To-Sah-Be-Nza, dans sa tentative de réécrire l’histoire pour paraître crédible auprès de ceux à qui il ment depuis plus de trois années et à qui, il cherche toujours à plaire, oublie sciemment que le procès-verbal de la réunion du 05 février 2016 porte bien mention de son vote favorable au soutien en faveur du candidat de l’URCA ainsi que son rapport comme coordonnateur de l’équipe de négociateurs du RDC qui avait motivé cette décision, ceci sans contrainte.

3 : De la destitution de l'honorable Adboul Karim Meckassoua 

Réuni en commission disciplinaire le 20 octobre 2018, le Bureau Politique du RDC avait décidé de la suspension de M. Augustin To-Sah-Be-Nza de ses fonctions de 1er Vice président pour Désobéissance et Indiscipline jusqu’à la tenue du Congrès. En effet, après avoir examiné le mémorandum demandant la destitution du président de l’Assemblée nationale et suite à l’audience accordée par ce dernier au Bureau Politique du parti qui voulait apprécier son point de vue sur la question, le RDC avait appelé ses Députés à ne pas signer la pétition à la destitution et demandé aux autres Elus de la Nation d’en faire autant car pour le parti, cette procédure n’avait aucun fondement solide. C’est donc avec effarement que lorsque la liste des Députés signataires a été rendu publique, il nous a été donné de constater que désobéissant aux directives du parti, son 1er Vice Président avait signé le document. La position du RDC reposait sur des questions de droit, d’éthique et d’instruction de l’histoire. Il n’a pas fallu attendre très longtemps pour se rendre compte que cette position avait pour unique objectif de soutenir la démocratie, les Institutions et la République puisque le rapport de la cour des comptes a finalement mis en lumière les véritables responsabilités sur les dysfonctionnements à l’Assemblée Nationale.

Le RDC avait vu juste et, fidèle à ses valeurs n’a jamais marchandé sa prise de position. Si M. Augustin To-Sah-Be-Nza, coutumier de la collecte des enveloppes depuis la Guyane et adepte de la pratique du marchandage financier qui est devenue une normalité avec cette mandature fait là, aveu de culpabilité, qu’il interroge seul sa conscience au lieu de croire que tout le RDC se réduirait à cette ignominie qui tue le multipartisme, la démocratie et la République, des valeurs qui nous sont chères.

4 : De l'accord MLPC -RDC

Au lendemain du 1er tour, l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition - AFDT-  s’était réunie pour discuter du second tour. Deux positions s’étaient dégagées. Il y avait d’une part, ceux qui souhaitaient une prise de position commune de l’AFDT et d’autre part, ceux qui militaient pour une liberté pour chaque parti politique membre de la plateforme. C’est ainsi que le RDC s’est retiré de ces consultations et a pris seul, la décision du 5 février. Il n y a jamais eu un projet d’accord au sein de l’AFDT ni en bilatéral avec le MLPC sur le second tour des élections de 2015/2016. Les concernés avec lesquels le RDC et son Président entretiennent d’excellentes et fraternelles relations peuvent le confirmer.

Conclusion 

C’est avec regret que le RDC constate que "Le Confident" traite les informations avec une certaine légèreté en les prenant auprès d’un criminel condamné pour corruption et antivaleurs en France et privé de ses droits civils pour en faire un papier de presse. Se réservant le droit de donner suite à cette diffamation et atteinte à son honorabilité, le Bureau Politique du RDC appelle la direction du Quotidien "Le Confident" à faire un effort dans la collecte, le traitement, la diffusion et publication de l’information.

M. Augustin To-Sah-Be-Nza, condamné en France pour corruption et favoritisme à 2 ans de prison dont un avec sursis, 30 000 euros d’amende et 2 ans d’inéligibilité, croyait se servir du Rassemblement Démocratique Centrafricain pour se refaire une virginité politique et assouvir ses intérêts bassement matériels. Malheureusement, et comme on peut le voir, toute virginité ne se perd qu’une seule fois et ses agissements sont la manifestation d’un homme dont le casier judiciaire ne lui permettra jamais d’être candidat à une élection organisée en RCA, selon la loi d’une part et le dernier battement d’aile d’un individu qui s’est définitivement installé dans les poubelles de l’histoire politique de la RCA au même titre que Koudoufara, Doyene et autres. Dans son genre, remercier le RDC qui lui a accordé l’ultime opportunité pour accéder à la rédemption politique malgré son lourd passé criminel ou faire amande honorable serait trop lui demander ?

Bangui le 20 novembre 2019,
Pour le Bureau Politique, le Secrétaire Général Adjoint -
André Nzongo KetteRdc 2Rdc 0Rdc 3